Liste
des membres du deuxième gouvernement centrafricain de Martin ZIGUELE (Bis) Voici la liste du nouveau
gouvernement annoncé par la présidence en début d'après-midi, suite au
limogeage de quatre ministres chargés de la Défense et de la Sécurité, à
l'occasion d'un remaniement intervenu après le coup d'Etat avorté du 28 mai à
Bangui. Ministres d'Etat:
- Communication, Postes et Télécommunications, chargé des nouvelles
Technologies, de la Culture et de la Francophonie: Gabriel Jean-Edouard
Koyambounou
- Finances et Budget: Eric Sorongopé (MLPC - Mouvement de libération du
peuple centrafricain)
- Chargé de la Promotion du monde rural: Salomon Namkoséréna
- Affaires étrangères: Agba Otikpo Mé zo dè (personnalité indépendante)
- Défense nationale: Pierre Angoa (MLPC, nouveau)
- Intérieur et Sécurité publique: Joseph Mozoulé (nouveau)
- Justice: Marcel Météfara
- Fonction publique, Emploi et Prévoyance sociale: Laurent Ngon BabaParti
africain de développement)
- Eaux, Forêts, Chasse, Pêche, Environnement et Tourisme: Constance
Nathalie Gounébana
- Equipement, Aménagement, Transports, chargé du Désenclavement: André
Tobi Kotazo (MLPC, nouveau)
- Chargé des Relations avec le Parlement: Michel Doko
- Mines, Energie et Hydraulique: André Nalké Dorogo
- Education nationale et Enseignement supérieur: Timoléon M'baikoua
- Affaires sociales, Promotion des Femmes, Jeunes, chargé de la réinsertion
des handicapés: Mme Françoise Ibrahim (CN - Convention nationale)
- Jeunesse et Sports: Jean Dominique N'darata (UDR/FK - Union démocratique
pour le renouveau-Fini Kodro)
- Santé publique et Population: Joseph Kalité
- Commerce et Industrie, chargé de la promotion du secteur privé: Jacob M'baitadjim
- Plan et coopération internationale: Alexis N'gomba
- aux Finances et au Budget: Lazare Dokoula
- au Plan et à la coopération internationale: Clément Eregani
- aux Affaires étrangères: Victor Boucher
- au Désarmement: général de brigade Xavier Sylvestre Yangongo (nouveau,
sans étiquette)
- à la Francophonie: Marguerite Koffio (MLPC, nouveau poste)
- à l'Equipement: Binga Bassoukpalo (nouveau poste)
- à l'Education nationale: André Ringui le Gaillard (MLPC, nouveau poste)
- à l'Environnement et au Tourisme: Jean-Michel Mandaba (MLPC, nouveau
poste)
(Bangui, 30 août 2001)
Ministres:
Ministres délégués: - à la Sécurité publique: Cyrus Emmanuel Sandy
(MLPC, nouveau)
Ces limogeages entraînent un remaniement qui intervient trois mois après le coup d'Etat avorté du 28 mai et à la suite de la mise en cause du ministre de la Défense Jean-Jacques Démafouth, démis de ses fonctions le 26 août. M. Démafouth a été arrêté pour son rôle présumé dans ces événements.
- Le ministre de la Défense Jean-Jacques Démafouth, démis dimanche de ses fonctions et arrêté pour son rôle présumé dans le coup d'Etat avorté du 28 mai, est remplacé par Pierre Angoa, jusqu'alors préfet de la Ouaka (est).
- Le ministre de l'Intérieur, Théodore Bikoo, est remplacé par Joseph Mozoulé,
Le secrétaire d'Etat à l'Intérieur, Robert Zana, cède son fauteuil à Cyrus Emmanuel Sandy, ancien ministre de la Jeunesse et membre du Mouvement pour la libération du peuple centrafricain (MLPC, au pouvoir).
Le secrétaire d'Etat au Désarmement, Michel Doyéné, est remplacé par le général de brigade Xavier Sylvestre Yangongo, jusqu'à présent inspecteur des forces armées centrafricaines.
Les quatres ministres sortants avaient été entendus pendant l'été par la Commission nationale mixte d'enquête judiciaire chargée de faire la lumière sur le coup d'Etat avorté imputé à l'ancien président André Kolingba.
- Robert Zana, ancien ministre délégué à la Sécurité publique, conserve son rang et se voit nommer directeur général adjoint de la Documentation générale de l'Etat (DGDE, renseignement)
- Michel Doyéné, ancien ministre délégué au Désarmement conserve également son rang et devient conseiller présidentiel au Désarmement
M. Patassé a écarté jeudi du gouvernement tous les ministres en charge de la Défense et de la Sécurité dont les services avaient failli à anticiper le coup de force imputé à son prédécesseur, le général André Kolingba.
Le ministre de l'Intérieur, Théodore Bikoo, a été purement et simplement démis de ses fonctions, sans recevoir, dans l'immédiat, d'autre affectation.
Des postes honorifiques de conseillers à la présidence ont été attribués aux ministres délégués à la Sécurité publique et au Désarmement, pour services jugés apparemment plus loyaux que bons.
A ces limogeages, s'ajoute le cas à part de l'ex-ministre de la Défense, Jean-Jacques Démafouth, qui avait été démis et arrêté dès le 26 août.
La Commission nationale mixte d'enquête judiciaire, chargée de faire la lumière sur le putsch, le soupçonne d'avoir ourdi son propre complot contre le président Patassé.
La grande lessive ministérielle de jeudi vient par ailleurs compléter une réorganisation partielle des services de sécurité, entamée en début de semaine par un train de nominations.
Un magistrat, Paul Morombaye, a été nommé par décret présidentiel directeur général de la gendarmerie, en remplacement du général François Ndjadder, tombé sous les balles des putschistes aux premières heures du coup d'Etat. Il sera épaulé par le colonel Mathieu Louganga.
Un ancien conseiller spécial à la présidence chargé de la sécurité civile, Jean-Claude Dobanza, a été placé à la tête de la Documentation générale de l'Etat (DGDE, renseignements), tandis que le préfet de la région de Bangui, Lydie Florence Ndouba, devient secrétaire générale adjointe du ministre de l'Intérieur.
L'avancée des travaux de la Commission d'enquête, qui avait auditionné au mois d'août tous les ministre éconduits, n'est sans doute pas étrangère à ce jeu de chaises musicales.
Même si l'Unité de garde présidentielle et, dans leur ensemble, les Forces armées centrafricaines (FACA) se sont montrées loyales, les événements de Bangui ont en effet mis en exergue les manquements de services totalement pris de court par l'attaque nocturne de la résidence du chef de l'Etat.
Ce dernier n'avait dû sa survie qu'à une poignée d'hommes aguerris de sa garde prétorienne, retranchés à ses côtés, et qui avaient refusé de se rendre face à des assaillants en surnombre, dans l'attente de renforts.
Le président de l'Assemblée nationale Luc Apollinaire Dondon-Konamabaye, haut cadre du parti au pouvoir, ne s'était pas privé dès juin de dénoncer publiquement la "négligence coupable" de certains ministères alors que Bangui bruissait de rumeurs de coup d'Etat, certes fréquentes en RCA.
Une source policière interrogée par l'AFP a notamment indiqué que des enquêteurs de la Direction des services de police judiciaire (DSPJ) avaient lancé en vain des signaux d'alerte à leur hiérarchie.
Au delà des carences d'anticipation du renseignement et de la "passivité incompréhensible" des FACA aux premières heures du putsch, évoquée récemment par un officiel de haut rang, la mise en cause du ministre Démafouth soulève d'autres interrogations.
Il s'agit en effet d'un proche du président qui avait su se rendre populaire au sein d'une armée secouée par trois mutineries en 1996-97.