Affaire Zarambaud, délit d'opinion et le droit en Centrafrique

Affaire Zarambaud: les avocats centrafricains suspendent leur grève (AFP, Bangui, 14 octobre 2001 - 20h21)
Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par Blackys-Vincent Biande-Baguiwe (Dimanche, 14 Octobre 2001 21:34:22)
Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par Jean-Paul DOMBA (Dimanche, 14 Octobre 2001 10:41:35)
Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par Salomon MALLAWI (Date : 12/10/2001 16:32:19 )
Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par Henri Grothe (jeudi 11 octobre 2001 22:59)
Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par S. Alalembi (jeudi 11 octobre 2001 06:31)
Affaire Zarambaud: interdiction d'une conférence de presse du barreau, par Salomon (mercredi 10 octobre 2001 23:52)


Affaire Zarambaud: les avocats centrafricains suspendent leur grève (AFP, Bangui, 14 octobre 2001 - 20h21)

L'ordre des avocats centrafricains, en grève depuis le 1er octobre pour protester contre l'arrestation de Me Zarambaud Assingambi, soupçonné d'avoir participé au coup d'Etat manqué du 28 mai dernier, a annoncé dimanche la suspension de son mouvement.

"Nous allons reprendre notre participation aux audiences et attendre samedi prochain pour tenir une assemblée générale", a expliqué à l'AFP le bâtonnier de l'ordre des avocats, Me Martin Kongbeto.

"Le barreau a saisi certaines associations internationales, de hautes personnalités comme le président de l'Assemblée nationale, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, et il voudrait les laisser agir", a-t-il ajouté.

Les avocats centrafricains, qui soupçonnent les autorités d'avoir fait arrêter leur confrère en raison de ses critiques à l'encontre de la la commission d'enquête sur le putsch avorté, ont dénoncé au début de leur mouvement une arrestation pour "délit d'opinion".

Le président de la Commission d'enquête, Joseph Bindoumi, à l'origine de cette arrestation, avait dans un premier temps motivé sa décision sur la base "des articles séditieux" de Me Zarambaud, avant d'affirmer que l'avocat, connu à Bangui pour ses liens avec le parti de l'ex-général putschiste André Kolingba, était en fait soupçonné d'avoir participé au coup d'Etat du 28 mai.


Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par Blackys-Vincent Biande-Baguiwe (Dimanche, 14 Octobre 2001 21:34:22)

Mes très chers compatriotes,

Si ce n'est qu'à l'Etat, (C'est qui l'Etat?), et non au Président de la FIDH de juger de la situation de crise en République Centrafricaine, retenons bien ceci: Le régime de Patassé en est un qui a été mis en place démocratiquement. Nous osons tenir pour acquis que sa façon de gérer cette crise qui sévit actuellement en RCA est la meilleure pour tous les Centrafricains sans distinction de quelque nature que ce soit, et toutes les Institutions républicaines du pays. Aussi, puisque, ceteris paribus, "même dans les grandes démocraties, la suspension des libertés individuelles peut trouver justification en de pareilles circonstances", nous retenons cela comme principaux leçon et outil d'analyse en matière politique et administrative. Puisqu'encore une fois les régimes et les systèmes meurent, alors que la Nation survit, nous osons croire, de manière la plus cartésienne qui soit, que la réédition de ce qui se passe actuellement au pays, sous d'autres régimes à venir et pour des raisons pas forcément similaires, gardera chacun de nous de toute amnésie de quelque forme que ce soit. La République Centrafricaine passe actuellement, à laurée de ce vingt et unième siècle, de faire partie de quelques rares pays attardés et sauvages qui soient au monde, où une partie intégrante et aborigène du pays se fait mettre en sac par un homme qui est supposé régner par la volonté de ses concitoyens. Un homme qui a complètement réduit les Institutions qui l'ont érigé au pouvoir en paille, sans toutefois démontrer d'une seule capacité de donner espoir à son peuple, et de lui essuyer les larmes qui lui ruisselaient déjà sur le visage au moment où il le portait au pouvoir. Un homme qui finalement ne vit, ne règne et ne veut garder le pouvoir que pour assouvir ses besoins personnels et familiaux, sans un projet de société digne de ce nom, pendant que certains intellectuels trouvent encore, contrairement à ceux qui ont évincé le régime d'avant, les termes et les idées pour l'encourager et le soutenir. Que ceux-là nous disent vers quel objectif ils sont entrain de traîner la Centrafrique? C'est à prix d'or que ce pays, qui figure malencontreusement parmi les plus pauvres au monde, a formé tous ses cadres, civiles et militaires, techniciens et professionnels, lesquels sont aujourd'hui livrés aux caprices, à la frustration et à l'aveuglement du régime de Bangui, qui est entrain de les assassiner systématiquement. Ceux qui corroborent ces actes, doivent penser à ceci:

-Si le crâne des Dirigeants que nous avons eus jusque là n'était compartimenté qu'en "sudiste" et "nordiste", de sudistes qu'ils ont été tous, de 1960 jusqu'en 1993, la façade intellectuelle de la RCA aurait eu une autre configuration que celle qu'elle eut au moment où Patassé arrivait au pouvoir en 1993. Trente et trois (33) ans sont suffisants, en mal ou en bien, pour donner une autre direction à l'histoire, même celle d'une entité plus importante que la RCA. Car les termes et discours que soutiennent les Ndouba, Ningata, Dondon et autres, en dehors de leur extrémisme et idiotie, n'ont rien de nouveau dans la cité des humains. Sauf que le Peuple de centrafricain dans son ensemble, en connaissait déjà leurs conséquences et voulait les éviter. Mais, c'est en chargeant la mission à un Patassé qu'il a erré.

-De Boganda à Kolingba, en passant par Dacko et Bokassa, chacun des ces Hommes d'Etat a su, à sa manière, respecter la dimension de l'être humain et son essence même, dans la Nation centrafricaine, à travers: "zo kwé zo, Zo a yéké zo, et So zo là". Tous les Centrafricains, sans distinction, en ont profité. La fierté et l'unité nationales y doivent leur salut. Boganda, entant qu'Homme d'Etat, nous a dit et démontré, qu'il n'avait pas peur de la mort. Même si les autres Président précités n'ont pas fait autant que lui, par le respect d'une fibre nationale et le retenu qu'il ont manifestés dans leurs manières de gérer et même de réprimer les tentatives de coup d'état, eux et les hommes qui les ont entourés se sont orientés dans le même sens que Boganda. Mais que les Ndouba, ceux-là mêmes qui conseillent le Chef de l'Etat, soutiennent sans se gêner des propos du genre: "... moi, je suis passé TRÈS TRÈS près de la mort...", "... si leur coup avait réussi, moi qui parle je serais actuellement...", "...il ne faut pas avoir pitié de vulgaires putschistes..." et qu'ils agissent en conséquence, fort du pouvoir que le peuple de Centrafrique leur a démocratiquement prêté: quelle légèreté, quelles bassesse et étroitesse d'esprit, quelle indignité de la part d'un homme d'Etat! Le sentiment est ce à quoi on doit le moins possible faire appel, quand il faut conseiller le Chef de l'Etat à prendre une décision dont dépend l'intérêt supérieur de la Nation, comme l'Unité nationale.

Très chers compatriotes, une comparaison n'est sensée et réfléchie que quand elle porte sur deux objets de même nature, dit-on. Plus encore, ladite comparaison est difficile à cerner et donc indispensable à établir pour l'entendement du commun des mortels, quand les deux objets en présence sont si proches l'un de l'autre. Vous comprendrez comme moi, pourquoi il été aussi important et nécessaire pour M. Ndouba, à un moment donné, de nuancer ses fonctions de conseiller et Porte parole de la Présidence à celle d'un vulgaire porte parole de la morgue.

Ce pays nous appartient, à nous tous. De Boganda à Kolingba, ils ont tous compris et respecté cela. Si certains ont la complaisance aujourd'hui de faire primer leurs perceptions personnelles, quelque étriquées qu'elles soient, de la Démocratie sur celles des Institution républicaines, et en Démocratie de surcroît, que ceux-là se disent bien que le règne par la peur est révolue, et démontre de l'idiotie. La révolution et la rotation terrestres, quand elles, vont toujours continuer, quand bien même que ceux-là soutiennent qu'"en attendant j'y suis".

Et le pays survivra.

Blackys-Vincent >

(Dimanche, 14 Octobre 2001 21:34:22)


Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par Jean-Paul DOMBA (Dimanche 14 octobre 2001)

Bonjour Salomon,

Bounjour à tous.

Resaisie toi Salomon,

A travers ce que tu viens de dire ci-dessous à Freddy, j'ai bien peur que tu ne glisses dans la défense d'un système arbitraire sans t'en rendre compte. Tel que je commence à te connaître, ça ne peut être que cela. Alors frangin, prudence !

Pour moi l'arbitraire est ici l'arrestation par le pouvoir de Bangui de Maître Zarambaud, avocat de son Etat et dont l'aptitude et la compétence à l'exercice de cette profession ont été sanctionnées par l'obtention avec brio de son diplôme à l'école française de la magistrature. Maître Zarambaud, s'estimant être dans un vrai système démocratique (eh oui, il y en a qui y croit encore ! ), et ayant pris sa plume pour critiquer certains aspects de la commission Bidoumi, rien que cela, ça m'aurait d'ailleurs étonné qu'à ce niveau l'avocat ait fait une bourde jusqu'à outrepasser la déontologie de sa profession, a été brutalisé comme un vulgaire délinquant par les gendarmes venus l'arrêter dans la rue aux vues et sus de tout le monde sous l'ordre du pouvoir de Bangui. Depuis lors, Maître Zarambaud passe des jours noirs dans les geôles de Patassé, avec l'horrible sentiment frustrant d'avoir perdu sa liberté et sa dignité d'homme voir même sa vie car il faut que l'individu soit suffisamment armé pour traverser sans encombre une épreuve aussi injuste pour si peu. Au demeurant et qu'on se le dise, le maintien d'un citoyen de ce rang en prison ne trouvant pas une justification sérieuse à travers de simples critiques, la vicissitude du pouvoir de Bangui consiste maintenant à fabriquer en toute pièce une accusation imparable à l'endroit de Maître Zarambaud pour le maintenir durablement en prison: sa participation au coup d'Etat manqué de mai 2001. Cette futur accusation qui pèse déjà comme l'épée de Damoclès sur l'avocat a déjà les attributs d'une vraie fausse accusation car, comme repetait l'autre à qui veut bien l'entendre, les fugitifs qui n'ont rien à se reprocher sont déjà rentrés chez eux. Et même en mieux toujours selon l'autre, ceux qui n'ont rien à se reprocher n'ont pas pris la fuite une fois le putsch manqué. Cette dernière assertion semble s'appliquer à l'avocat, car celui-ci est toujours resté chez lui même dans la période la plus critique du putsch où les rafles des Yakomas ou apparentés faisait rage.

Vois-tu mon frère, on appelle ce genre de pratique de pouvoir de l'arbitraire. Ce sont bien entendu les dictatures qui excellent dans cette dérive répressive de leur gestion des affaires. Notre petite démocratie en herbe qu'est la Centrafrique parce que Patassé aurait été élu démocratiquement n'est en réalité qu'une dictature dans les faits. Tiens donc, en voici encore un de "raccourci": dans cette affaire, Bidoumi est chargé de l'enquête. Il doit avoir raison sur toute la ligne. Ses collègues de la profession n'ont pas à le contredire. Celui qui ne lui facilite pas la tâche défend les putschistes, donc putschiste lui aussi. Foutez moi ça en prison, a du martelé Tongbonda !! Les gendarmes se sont exécuter. C'est tellement vrai ! Cet arbitraire est aussi tellement évidente dans le cas de Maître Zarambaud que le FIDH ( entend "Fédération Internationale des Droits de l'Homme" ) est obligé de s'y mêler, car il s'agit bel et bien de la liberté, de la dignité et de la vie d'un homme qui sont concrètement mises en cause. Je ne m'attarderais pas d'avantage sur le rôle du FIDH, car d'une part, les représentants de cet organisme dont je n'en suis pas un et qui nous écoutent sur ce forum sur ce sujet ne manqueront pas d'avoir des mots adéquats pour te préciser leur rôle chez nous et à travers le monde entier, et d'autre part, ce sigle de FIDH désigne pour moi un organisme de défense des droits de l'homme à travers le monde. Par ailleurs, pourrais-tu, s'il te plaît, combler mon ignorance dans ce domaine en me citant un ou plusieurs grandes démocraties à travers lesquelles cette pratique de mise en prison des citoyens auteurs de délit d'opinion se pratique ?

Merci d'avance pour ce petit renseignement. fraternellement

Jean-Paul DOMBA


Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par Salomon Mallawi (12/10/2001 16:32:19)

Freddy,

Est-ce à l'État ou au Président de la FIDH de juger d'une situation de crise en République Centrafricaine? Il paraît que même dans les grandes démocraties, la suspension des libertés individuelles peut trouver justification en de pareilles circonstances. Bon! je ne suis pas du domaine. Je me trompe sûrement. Excusez mon intrusion dans cette histoire d'intérêt public.

Salomon Mallawi


Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par Henri Grothe (jeudi 11 octobre 2001 22:59)

A Ita ti Kodro,
J'ai parcouru avec attention le message de Salomon Malavi et je n'ai rien vu de KABA dans celui-ci... A moins que je ne sois doté des lentilles d'usage...!
Salomon à sa manière a sans doute pris parti pour le pouvoir en place mais... nous n'avions aucune preuve qu'il l'ai fait seulement par proximité ethnique, dans la mesure où nous venons de le découvrir (si toutefois il appartient à cette ethnie bien de chez nous...).
De même que tous les Yakoma ne sont pas forcément du côté de Kolingba, il en de même pour les Kaba ou supposés tels avec Patassé... Ne versons pas l'ethno-politique ordinaire, parce que nous subissons la répression sanguinaire de Patassé et de ses hommes...
CE N'EST PAS PARCE QUE LE COMPATRIOTE SALOMON SERAIT KABA QU'IL SERAIT FORCEMENT D'ACCORD AVEC PATASSE ! ET QUAND BIEN MÊME QU'IL LE SOIT, IL LUI APPARTIENT DE CHOISIR LIBREMENT...
CE QUI NE NOUS INTERDIT PAS DE LE LUI FAIRE COMPRENDRE MAIS AVEC D'AUTRES ARGUMENTS... QUI NE SOIENT PAS DU DOMAINE ETHNIQUE...
Deux ou trois petites choses que nous devons absolument savoir pour ne pas cultiver la haine tribale: MAZANGUE n'est pas KABA, il est bien d'un village de la Lobaye... BINDOUMI n'est pas KABA, il est des environs de Berberati...Si je ne me trompes pas, il serait apparenté Mbémou... Parmi ceux qui ont distribué des armes aux supplétifs des USP dans les quartiers de Bangui... il y a un certain DOYENE, récemment ministre de Dologuélé-Ziguélé... aux Désarmements... Certains tueurs patentés (policiers, militaires, gendarmes...) ne sont pas KABA...
Il me semble que nous retrouvons les mêmes types d'organisations sanguinaires que sous Bokassa... Les faiseurs de basses manoeuvres ne sont presque jamais de la région ou du village du tyran... Les Baïssa sont là pour nous le rappeler...
De grâce, Simon, ne versons dans la facilité... veux-tu ?
Henri GROTHE


Affaire Zarambaud: Pièce à conviction, par S. Alalembi (jeudi 11 octobre 2001 06:31)

Bravo Salomon ! la preuve est faite,
En bon KABA tu ne pouvais que trouver des justificatifs à la mise au point de Bindoumi.
Tu auras sûrement l'occasion de soutenir ce point de vue devant une juridiction régulière.

ALALÉNGBI


Affaire Zarambaud: interdiction d'une conference de presse du barreau, par Salomon (mercredi 10 octobre 2001 23:52)

Salut à tous

A mon humble avis, et mon point se base uniquement sur la mise au point du procureur Bindoumi du 03 Octobre dernier(Béafrica 03 Octobre 2001); je pense que l'inobservation du devoir de réserve qui s'impose à tout ancien bâtonnier à l'égard de la gestion du bâtonnier en exercice, constitue un motif largement suffisant pour traduire Me Zarambaud devant le comité de discipline du Barreau. Si, à cela on ajoute son refus d'obtempérer malgré le rappel à l'ordre du bâtonnier en exercice et du représentant de l'organe gouvernemental responsable de la discipline des corps professionnels, je crois qu'il y a de motifs hautement valables pour faire valoir la primauté de la loi.

Bon! au pays de Patassé les choses sont telles que le raccourci du droit à la politisation est plus que facile.

Salomon


Actualité Centrafrique - Dossier 7