Un baromètre de reprise de vie à Bangui (?): les bars-dancings riment avec les détonations nocturnes d'armes à feu

Voilà que tout le monde souligne l'âpreté de vie, l'insécurité régnante à Bangui, une surprise devait venir du correspondant de l'AFP qui décrit une certaine euphorie de la capitale : la vie renaît depuis les "Bars-dancings"; il y a donc matière à penser que tout rentre dans l'ordre. Mais tout de même cela semble bien circonspect. A lire...


Les habitants de Bangui reprennent goût à la vie nocturne (AFP, Bangui, 12 octobre 2001 - 9h20)

Une semaine après la sévère mise en garde du gouvernement contre les auteurs, civils ou militaires, de tirs intempestifs nocturnes à Bangui, les habitants de la capitale centrafricaine redoutent moins la tombée du jour et reprennent le chemin des bars, a constaté un journaliste de l'AFP.

Désormais à Bangui, même si le couvre-feu continue d'entrer en vigueur à 21H00 comme par le passé, de nombreux habitants n'hésitent plus à circuler dans les rues ou à fréquenter les bars-dancing et les cafés jusqu'à l'heure fatidique.

Beaucoup se félicitent de la décision prise par le gouvernement la semaine dernière de sanctionner avec fermeté les auteurs de tirs d'armes à feu intempestifs pendant la nuit et de les traduire en justice.

"Il y a une semaine, il nous était impossible de recevoir des clients à 2OH00 à cause du comportement hostile des militaires", relève ainsi un barman de Lakouanga, proche du centre ville. "Actuellement, poursuit-il, les patrouilles font la ronde et, même jusqu'à 21H00, les soldats ne nous importunent pas".

"Officiellement, les bars-dancing et les cafés ouvrent leurs portes de 12H00 à 17H00 du lundi au vendredi. Toutefois, il n'est pas rare de constater que certains ouvrent vers 9H00 pour ne fermer qu'à 21H00", confie un policier.

"Auparavant, à 19H00, il fallait cesser le travail pour ne pas perdre les recettes de la journée en tombant sur des soldats indélicats", déclare un chauffeur de taxi. "Mais depuis quelques jours, je prends même encore quelques clients après 21H00", se réjouit-il.

"Peu avant le couvre-feu, je bouchais mes oreilles avec du coton pour amoindrir le bruit des détonations de kalachnikovs", avoue une femme qui ajoute: "Depuis quelques jours, je crois rêver: la nuit est douce".

"Moi, je buvais trois ou quatre bières tous les soirs pour dormir à poings fermés afin de ne rien entendre", explique un quinquagénaire. "Un jour où j'étais à court d'argent, j'ai été surpris une nuit par les détonations. J'ai fait une poussée d'hypertension parce que je ne supporte pas le bruit des armes".

Vendredi dernier, le gouvernement a menacé de radier des effectifs des forces armées "tout militaire surpris en flagrant délit de tir intempestif dans la nuit" et de le traduire en justice, de même que tout civil qui se rendrait auteur du même délit.

Instauré après la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier, le couvre-feu reste cependant en vigueur de 21H00 à O5H00 du matin


Actualité Centrafrique - Dossier 7