Le général BOZIZE en exil au Tchad s'explique et dénonce
Le général Bozizé rétrogradé "soldat de 2ème classe" par le président Patassé
AFP, Bangui, 14 nov 01
- 16h55 - Le général de division François Bozizé, recherché par la justice centrafricaine et en fuite au Tchad, a été "cassé et remis soldat de 2ème classe" pour "atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat", selon un décret présidentiel publié mercredi."L'intéressé perd tout droit à pension et décoration, et est renvoyé dans son foyer", précise ce décret du président Ange-Félix Patassé, lu à la radio nationale par son porte-parole, Prosper N'Douba.
Après avoir résisté pendant plusieurs jours à son arrestation à Bangui, où la Commission mixte d'enquête sur la tentative de putsch du 28 mai dernier avait délivré contre lui un mandat d'amener, l'ancien chef d'état-major a fini par fuir la capitale le 7 novembre puis gagner le lendemain le Tchad.
Les autorités centrafricaines reprochent au général Bozizé d'avoir préparer pour son propre compte un coup d'Etat afin de renverser le président Patassé, ce que l'ancien général a démenti mardi lors d'un entretien avec un journaliste de l'AFP.
Il subit néanmoins le même sort que le général André Kolingba, considéré par Bangui comme le principal auteur du coup d'Etat manqué du 28 mai et rétrogradé au rang de soldat de 2ème classe.
Arrivée du général François Bozizé à N'Djamena
AFP, N'Djamena, 14 nov 01 - 13h26
- Le général François Bozizé, ancien chef d'Etat-major des forces armées centrafricaines, est arrivé mercredi à N'Djamena en provenance de Sarh (sud du Tchad), a-t-on appris de source officielle.Le général Bozizé a effectué le voyage jusqu'à la capitale tchadienne en compagnie du Premier ministre tchadien Nagoum Yamassou qui regagnait N'Djamena par avion.
M. Yamassoum s'était rendu mardi à Sarh pour y rencontrer, en compagnie d'un émissaire libyen, le militaire centrafricain. Contrairement à de précédentes informations, le Premier ministre n'avait pas regagné N'Djamena à la fin de l'entretien, mais était resté à Sarh pour un séjour privé.
Il n'était pas possible, mercredi en milieu de journée, de savoir si le général Bozizé s'était rendu dans la capitale tchadienne uniquement pour des entretiens ou pour y résider.
L'ambassadeur du Tchad à Bangui, Maïtine Djoumbé, a rappelé mercredi matin: "Nous tentons de persuader les autorités de Bangui que la solution négociée (dans l'affaire Bozizé) proposée par le Tchad est la meilleure, car la plus durable".
Le Tchad avait fait savoir précédemment que le général Bozizé, accusé par Bangui d'avoir préparé un coup d'Etat, ne serait pas extradé vers le Centrafrique car "l'extradition de réfugiés politiques est interdite" par la Constitution tchadienne.
"Le dialogue se poursuit", selon l'ambassadeur du Tchad
AFP, Bangui, 14 nov 01 - 10h13
- "Le dialogue se poursuit" entre le Tchad et la Centrafrique pour régler la question du général François Bozizé, recherché par la justice centrafricaine et réfugié depuis le 2 novembre à Sarh (Tchad), a indiqué mercredi à l'AFP l'ambassadeur du Tchad à Bangui, Maïtine Djoumbé."Le dialogue se poursuit pour désarmer les hommes du général Bozizé et les faire rentrer au Tchad", a ajouté le diplomate tchadien, soulignant qu'"il existe des contacts quotidiens entre les deux capitales".
Un nombre indéterminé de partisans de l'ancien chef d'état-major centrafricain se trouvent toujours en territoire centrafricain, à proximité de la frontière tchadienne, a indiqué mardi à l'AFP une source militaire tchadienne.
"Quand nous avions un problème de rébellion au sud du Tchad, les autorités centrafricaines nous ont beaucoup aidé à le résoudre", a expliqué par ailleurs l'ambassadeur du Tchad.
"Au nom de l'amitié entre les deux pays et nos deux chefs d'Etat, nous tentons de persuader les autorités de Bangui que la solution négociée proposée par le Tchad est la meilleure car la plus durable", a-t-il ajouté.
Interrogé sur le refus des autorités tchadiennes d'extrader le général Bozizé, le diplomate a indiqué que "la loi tchadienne ne permet pas de procéder à des extraditions pour des faits politiques".
"Les autorités centrafricaines considèrent qu'il s'agit d'une affaire de justice, mais pour nous, dès lors qu'il a franchi la frontière tchadienne, cela devient une affaire politique", a expliqué le diplomate.
L'ambassadeur tchadien a également indiqué que la présence militaire libyenne à Bangui ne posait pas de problème au Tchad. Cette présence "entre dans un cadre bilatéral. Les autorités de RCA ont souverainement fait appel à la Libye pour les assister", a-t-il dit.
Le général Bozizé a contesté mardi depuis Sarh, une ville située dans le sud du Tchad, à proximité de la frontière centrafricaine, les accusations de complot formulées contre lui par la justice centrafricaine, estimant qu'il s'agissait d'"un montage".
Les partisans du général Bozizé toujours en Centrafrique, selon le Tchad
SARH (Tchad), 13 nov (AFP) -
18h33 - Les militaires centrafricains restés fidèles au général François Bozizé, ancien chef d'Etat-major des forces armées centrafricaines, se trouvent toujours en Centrafrique, dans la ville de Kabo, a-t-on appris mardi à Sarh de source militaire tchadienne.Ces militaires, qui seraient au nombre de quelques dizaines, n'ont pas franchi la frontière tchadienne comme l'a fait jeudi dernier leur chef qui se trouve depuis à Sarh, ville tchadienne à environ 120 km de la frontière centrafricaine. Ses partisans sont, quant à eux, dans cette sous-préfecture centrafricaine, à quelques dizaines de km du Tchad, a-t-on assuré de même source.
Dimanche dernier, le général Bozizé s'est rendu à Sido, ville frontalière, pour s'entretenir avec une délégation de ses fidèles emmenés par le fils de l'ancien chef d'Etat-major des FACA, a-t-on appris auprès des autorités.
Le général Bozizé les a notamment rassurés sur sa situation, a-t-on indiqué de même source.
Logé dans une résidence officielle, le
Le général Bozizé dénonce un "montage" des autorités centrafricaines
SARH (Tchad), 13 nov (AFP) -
17h40 - Le général François Bozizé, ancien chef d'Etat-major des forces armées centrafricaines, a qualifié mardi à Sarh (sud) de "montage" les accusations de projet de coup d'Etat formulées à son encontre par les autorités centrafricaines, dans une interview à un journaliste de l'AFP.Réfutant la véracité des transcriptions téléphoniques brandies comme preuve de leurs accusations par les autorités centrafricaines, le général Bozizé a déclaré: "dans la situation actuelle, on monte tout sorte de mensonge pour me nuire (...) Il n'y a aucune preuve là-dessus. Il fallait monter quelque chose pour me nuire, et c'est ce qui a été fait".
Interrogé sur ses liens avec un Centrafricain d'origine tchadienne qui aurait éventé son projet présumé de coup d'Etat, l'ancien chef d'Etat-major des FACA a assuré: "ce monsieur, je ne le connais pas. Il s'agit d'un montage et c'est le plan du pouvoir en place pour toujours chercher à me nuire".
Les autorités centrafricaines ont indiqué ne pouvoir faire écouter l'enregistrement de la conversation téléphonique sur laquelle elles fondent leurs accusations mais dont elles n'ont produit qu'une transcription. La bande sonore de cette conversation a été "effacée par erreur", a affirmé une source judiciaire.
Tout en réaffirmant sa disponibilité au dialogue, le général Bozizé a expliqué: "depuis Bangui, avec le général (Lamine) Cissé, représentant du secrétaire général des Nations Unies, nous étions en discussions et nous étions tombés d'accord sur trois points. Nous étions en train d'exécuter cette première phase de négociations lorsque le pouvoir a declenché l'assaut sur nos positions".
Mardi soir, le général Cissé avait notamment déclaré que le général Bozizé avait promis de démanteler, dès le lendemain matin, les barrages érigés par ses hommes sur la route permettant de quitter Bangui vers le nord. Mais l'assaut des forces loyalistes a été donné le mercredi matin.
Reprenant le déroulement des évènements, le militaire centrafricain a dit: "j'ai été limogé (NDLR: le 26 octobre). Je me suis retiré chez moi et, quelques jours après (NDLR: nuit du 2 au 3 novembre), on a dépêché un mandat d'amener à mon domicile. Il fallait que je me présente à la justice. Pourquoi faire? Je ne sais pas".
Le mandat d'amener avait été délivré par la commssion d'enquête chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier. Cette commission avait déjà entendu le général Bozizé alors qu'il était encore chef d'Etat-major des FACA.
"A partir de là, mes amis et mes connaissances ont déclenché une manifestation, particulièrement au quartier Boy Rabé (nord de Bangui) et ça a été le début des hostilités", a-t-il ajouté.
Interrogé sur son éventuel départ pour une autre destination, le général Bozizé a répondu: "je me sens très bien au Tchad. J'aimerais rester au Tchad, près de mes compagnons". Le militaire centrafricain est arrivé jeudi dernier au Tchad.
Depuis sa fuite de Bangui, mercredi dernier, le général Bozizé a trouvé refuge à Sarh, au sud du Tchad, à environ 120 km de la frontière centrafricaine. Il est logé dans la villa des Hôtes, généralement reservée aux visiteurs de marque. Cette villa est attenante à la résidence du Préfet de Sarh où le général Bozizé a rencontré mardi matin le premier ministre tchadien Nagoum Yamassoum, ainsi que le directeur de cabinet du chef d'Etat libyen Mouammar Kadhafi.
L'ancien chef d'Etat-major des FACA est arrivé au rendez-vous à bord de sa voiture, accompagné de son garde du corps et de son chauffeur. Tous trois étaient en civil et apparemment, sans arme. Vêtu d'un ensemble blanc, le général Bozizé, l'air fatigué, portait une bande sur un doigt de la main gauche.
"C'est dans la bousculade au moment de notre repli. Il y a eu cette petite blessure, ce n'est pas grave, elle est en train de se cicatriser", a-t-il assuré.
Le général Bozizé dément les accusations d'un projet de coup d'Eta
tSARH (Tchad), 13 nov (AFP) -
16h56 - Le général François Bozizé, ancien chef d'Etat-major des forces armées centrafricaines, a démenti mardi à Sarh (sud du Tchad) les accusations de projet de coup d'Etat formulées à son encontre par les autorités centrafricaines.Dans une déclaration à un journaliste de l'AFP, le général Bozizé a qualifié ces accusation de "montage".
Réfutant la véracité des transcriptions téléphoniques brandies comme preuve de ces accusations par les autorités centrafricaines, le général Bozizé a déclaré: "Dans la situation actuelle, on monte toute sorte de mensonge pour me nuire (...) Il n'y a aucune preuve là-dessus. Il fallait monter quelque chose pour me nuire, et c'est ce qui a été fait".
Interrogé sur ses liens avec un Centrafricain d'origine tchadienne qui aurait éventé son projet présumé de coup d'Etat et témoigné contre lui, l'ancien chef d'Etat-major des FACA a assuré: "Ce monsieur, je ne le connais pas. Il s'agit d'un montage et c'est le plan du pouvoir en place pour toujours chercher à me nuire".
Le Premier ministre tchadien a rencontré le général François Bozizé
SARH (Tchad), 13 nov (AFP) -
13h17 - Le premier ministre tchadien Nagoum Yamassoum a rencontré mardi matin à Sarh, dans le sud du Tchad, l'ancien chef d'Etat-major des forces armées centrafricaines, le général François Bozizé, a constaté un journaliste de l'AFP.M. Yamassoum était accompagné du directeur de cabinet du chef d'Etat libyen Mouammar Kadafi qui a participé aux quelque deux heures d'entretien avec le général Bozizé qui se sont tenus à la résidence du préfet de Sarh.
"Nous sommes venus rencontrer le général Bozizé afin de nous assurer de sa disponibilité au dialogue pour retrouver le chemin de la paix en Centrafrique. Nous avons trouvé cette disponibilité", a déclaré M. Yamassoum à l'issue de cette rencontre.
"Le directeur de cabinet (de M. Kadhafi) est venu ici dans le cadre de la COMESSA (Communauté des Etats sahélo-sahariens) se joindre à nous pour conjuguer nos efforts afin d'aider nos frères centrafricains a restaurer la paix chez eux", a affirmé le premier ministre tchadien.
Interrogé sur un éventuel départ du général Bozizé pour la Libye, M. Yamassoum a déclaré: "Le général Bozizé n'est pas une marchandise. Les Libyens sont venus pour aider les Tchadiens à permettre aux Centrafricains de renouer le dialogue".
A l'issue de cette rencontre. M. Yamassoum a regagné N'Djamena avec son hôte libyen qui a ensuite immédiatement quitté la capitale tchadienne pour rejoindre son pays, a constaté l'AFP.
Le général Bozizé était arrivé jeudi à Sarh en compagnie de son garde du corps et de son chauffeur après avoir fui Bangui à la suite de l'assaut lancé par les forces loyalistes centrafricaines contre sa résidence et la caserne attenante ou s'étaient regroupés ses partisans.
Peu avant cet assaut, la RCA avait reçu le renfort d'environ 80 soldats libyens, venant s'ajouter à la centaine de militaires de ce pays qui assurent la sécurité du président Ange-Félix Patassé depuis la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier à Bangui.
Une partie des éléments fidèles au général Bozizé l'ont accompagné dans sa fuite et se trouvaient toujours durant le week-end à Sido, localité tchadienne frontalière avec la RCA.
Dimanche, le porte-parole du gouvernement tchadien avait annoncé que le général Bozizé ne serait pas extradé. "L'extradition des refugiés politique est interdite par notre Constitution", avait expliqué Moctar Wawa Dahab.
"Le Président (tchadien) Idriss Deby est en pourparler avec le Président (centrafricain) Ange-Felix Patassé pour trouver une issue heureuse à ce problème", avait précisé M. WaWa Dahab.
Le porte-parole de la présidence centrafricaine, Prosper Ndouba, avait déclaré vendredi soir que le général Bozizé et les partisans armés qui l'accompagnaient devaient être transférés samedi par avion vers la capitale tchadienne. Depuis lors, les autorités centrafricaines n'ont fait aucun commentaire sur les suites de "l'affaire Bozizé" ni sur les tractations N'djamena-Bangui dont a fait seul état le porte-parole tchadien.
Le général Bozizé et ses partisans s'étaient retranchés depuis la nuit du 2 au 3 novembre pour s'opposer à un mandat d'amener délivré contre l'ancien chef d'Etat-major des FACA par la commission d'enquête chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'Etat.
Les autorités centrafricaines ont ensuite accusé le général Bozizé de préparer son propre coup d'état avec des aides extérieures.