La crise persiste en République centrafricaine (Yaoundé, Cameroun - 06/11/2001)
Par Jules S. Guèye
Correspondant permanent de la PANA

La situation était toujours tendue, mardi à Bangui, la capitale centrafricaine, près d'une semaine après la crise ouverte par la tentative d'arrestation de l'ancien chef d'Etat-major de l'Armée, le général François Bozizé, a indiqué le porte-parole du président Ange-Félix Patassé, M. Prosper Ndouba, dans un entretien téléphonique avec la PANA.

Les éléments fidèles au général Bozizé, retranchés dans le secteur de l'ancien régiment au PK11, dans le nord de la ville, échangeaient des tirs sporadiques avec les forces régulières de l'armée centrafricaines (FACA), a précisé M. Ndouba, joint par téléphone depuis Yaoundé au Cameroun.

Selon lui, cette journée de mardi pourrait être décisive pour le règlement de la crise avec la troisième rencontre prévue entre le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU, le général sénégalais Lamine Cissé et le général Bozizé. Les deux hommes se sont rencontrés samedi et lundi sans résultat tangible.

M. Ndouba a souligné la volonté du président Ange-Félix Patassé d'éviter l'enlisement et de trouver une issue pacifique à la crise. "La Centrafrique a des échéances financières importantes qu'elle ne peut pas se permettre de louper", a estimé Prosper Ndouba, faisant allusion à la visite, attendue la semaine prochaine à Bangui, d'une mission conjointe du FMI et de la Banque mondiale qui doit décider du décaissement de 29 milliards de francs CFA en faveur de la RCA.

Il s'agit, selon lui, d'une affaire judiciaire qui est en train de prendre une mauvaise tournure.

On rappelle que la situation a dégénéré le vendredi 2 novembre, lorsque les forces de sécurité ont voulu exécuter un mandat d'amener délivré contre le général François Bozizé par la Commission d'enquête mise sur pied après la tentative de coup d'Etat du mois de mai dernier.

La Commission, qui avait déjà entendu le général Bozizé, limogé une semaine plus tôt, voulait à nouveau l'interroger après la découverte d'une cache d'armes et de munitions de guerre.

Ses hommes ont opposé une farouche résistance aux forces de sécurité, dressé des barrages sur l'axe nord de la sortie de Bangui, avant d'occuper une caserne.

Le porte-parole du président Patassé a démenti le ralliement d'autres soldats au général Bozizé ainsi que le contrôle de la ville par les éléments rebelles. Il a confirmé l'arrivée d'un contingent libyen, précisant qu'il s'agissait d'une "relève" prévue de longue date.

On rappelle que des soldats libyens sont présents en RCA depuis la dernière tentative de coup d'Etat du général André Kolingba, pour participer à la protection du président Ange-Félix Patassé.

Pour M. Ndouba, le général Bozizé, qui a joué un rôle déterminant dans l'échec de ce coup d'Etat, doit revenir à la raison et faire confiance à la justice de son pays. Il a assuré que toutes les garanties lui seront données pour sa sécurité.

 

Bangui still tense (Yaounde - 06/11/2001)
By Jules S. Gueye
PANA Correspondent

The situation was still tense in Bangui, capital of Central African Republic (CAR) Tuesday, four days after the crisis triggered by government's attempt to arrest former Army Chief, Gen. Francois Bozize.

CAR Presidential spokesman, Prosper Ndouba told PANA by telephone that Bozize loyalists, who have taken positions north of the city, were exchanging sporadic gunfire with government troops.

He said a third meeting was scheduled for Tuesday between the UN Special Representative, Lamine Cisse of Senegal, and Gen. Bozize.

Both men had met Saturday and Monday without concrete results.

Ndouba said President Ange-Felix Patasse would like to break the stalemate and find a peaceful solution to the crisis.

"The Central African Republic has important financial meetings which it cannot afford to miss," Ndouba said, referring to the planned visit to Bangui next week by a joint IMF/World Bank delegation.

Last Friday, security forces tried to execute a summons issued on Gen. Bozize by the Commission of inquiry into the 28 May failed coup in CAR.

But elements loyal to Bozize, who was sacked as Army Chief in October, rebuffed the security forces, who wanted to arrest him.

Ndouba denied reports that other soldiers have joined Gen. Bozize and that Bangui was under rebel control.

He said Gen. Bozize, who reportedly played a key role in foiling the May coup attempt, should have confidence in the country's justice system, and reassured him on his security.