Transporteurs et populations subissent les effets de la tension à Bangui (AFP, Bangui, 6 nov 2001 - 14h04)

Cinq jours après l'occupation de la sortie nord de Bangui par des partisans du général François Bozizé, ancien chef d'Etat-major des armées, transporteurs et populations subissent les effets de la tension persistante dans le nord de la capitale centrafricaine.

Les transporteurs de Bangui, comme ceux venant des provinces ou des pays voisins - Cameroun, Tchad, Soudan - sont bloqués au nord, au barrage érigé au PK 12 par les partisans de Bozizé, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ceux qui sont informés de la situation sont contraints à de longs détours pour gagner Bangui par l'ouest ou le sud, les plus pénalisés étant ceux qui arrivent de l'est.

Le parcours, notamment entre N'Goto et Bambio est en partie sablonneux. De plus, la fréquence des passages de grumiers entre N'goto, Bambio et Berbérati, vers le Cameroun, contribue à la dégradation des pistes pendant la saison pluvieuse toujours intense.

Les commerçants et la population dans son ensemble sont également affectés par cette situation. "Mes activités sont bloquées depuis cinq jours, car aucun transporteur n'accepte de faire tous ces détours au sud-ouest pour ensuite aller à l'est", déclare une commerçante qui se rend régulièrement à Sibut (centre-est) pour acheter des légumes. "Certes, ajoute-t-elle, les partisans de Bozizé laissent passer les piétons et les deux roues. Mais comment vais-je transporter mes nombreux sacs de produits?"

De son côté, un propriétaire de taxi brousse qui effectue deux fois par jour la liaison Bangui-Sibut, soit 190 km aller simple, s'exclame: "Je ne peux plus travailler. Je ne sais pas comment ma famille va subsister si la tension se prolonge à la sortie nord!"