Tensions au nord de Bangui mais calme dans le reste de la ville (AFP, Bangui, 6 nov 2001 - 10h08)


Quelques tirs intempestifs ont été entendus dans le nord de Bangui lundi soir et mardi matin tandis que le calme règne dans le reste de la capitale centrafricaine où est attendue une mission de médiation de l'OUA, a constaté un journaliste de l'AFP.

Dans la soirée du lundi, les forces loyalistes ont démantelé des barricades érigées près de l'hôpital de l'Amitié où des éléments incontrôlés se réclamant du général François Bozizé, ancien chef d'état-major, avaient pris position le matin, ont indiqué des témoins joints dans le secteur.

"Ce matin, a indiqué l'un d'eux, la zone de l'hôpital de l'Amitié est redevenue libre à la circulation. Mais seuls les piétons sont nombreux à se rendre en ville pour vaquer à leurs occupations".

"Les barricades ont été enlevées par les forces de l'ordre", a indiqué ajouté cet habitant, faisant état de panique à certains moments dans ces quartiers, accentuée par "une coupure d'électricité dans les quartiers nord avant l'intervention".

D'autres tirs ont été entendus tôt mardi matin, non loin de la zone de l'aéroport où résident plusieurs dignitaires du régime du président Ange-Félix Patassé.

Selon des informations non confirmées de source officielle, le domicile, dans ce secteur, du ministre de l'Intérieur aurait été la cible d'un groupe incontrôlé, ont indiqué des témoins. "Un membre du groupe a été tué lors de l'intervention des éléments de l'Unité de sécurité présidentielle", ont assuré ces témoins.

Dans le reste de la ville, où la situation est demeurée calme, la vie était normale. Certaines écoles, qui avaient renvoyé les élèves lundi, ont repris leurs activités mardi matin.

Nombreux sont les Banguissois qui souhaitent aujourd'hui un règlement rapide du différend qui oppose les partisans du général Bozizé aux Forces armées centrafricanes restées fidèles au président Patassé.

L'épreuve de force a débuté dans la nuit de vendredi à samedi lorsque des militaires sont venus chercher l'ancien chef d'état-major des FACA en vertu d'un mandat d'amener délivré par la Commission mixte d'enquête judiciaire chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'état du 28 mai dernier.

La médiation menée depuis lors par le représentant onusien en Centrafrique, le général Lamine Cissé, épaulé par l'ambassadeur tchadien Maitine Djoumbé, devait se poursuivre mardi après une rencontre, lundi, entre les médiateurs et le général Bozizé en présence de la mère de l'ancien chef chef d'Etat-major des FACA.

Une délégation de l'OUA, menée par l'ambassadeur Mahamat Habib Doutoum, secrétaire général adjoint, était attendue dans la journée à Bangui afin de voir sur place comment l'organisation panafricaine peut aider la RCA à surmonter la crise actuelle.