Négociations Bozizé-Patassé sur fond de tirs et usage d'avions de type ULR


La présidence centrafricaine accuse Bozizé de préparer un coup d'Etat (AFP, Libreville, 7 nov 01 - 13h20)

La présidence centrafricaine a accusé mercredi l'ancien chef d'état-major centrafricain, le général François Bozizé, de préparer un coup d'Etat en Centrafrique "avec des appuis extérieurs", dans un communiqué reçu par l'AFP à Libreville.

"Pendant que traînent les négociations (...) en vue de trouver une issue pacifique à la crise née du refus du général François Bozizé de déférer au mandat d'amener de la justice, des informations dignes de foi font état de la préparation d'un coup d'Etat avec des appuis et complicités extérieurs", indique le texte, signé du porte-parole de la présidence, Prosper Ndouba

"On est donc fondé à croire que le retard pris dans ces négociations traduit bien la volonté délibérée du général Bozizé de gagner du temps dans la mise en oeuvre de sa stratégie visant à renverser par la violence les institutions républicaines pour la conquête du pouvoir", poursuit le communiqué.

Limogé le 26 octobre, l'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, François Bozizé, est retranché depuis vendredi soir dans sa résidence du nord de Bangui avec ses partisans, d'où il refuse d'obtempérer à un mandat d'amener délivré par la Commission mixte d'enquête judicaire sur la tentative de putsch du 28 mai.

Des négociations sont toujours en cours pour débloquer cette situation, sous l'égide du représentant de l'ONU en Centrafrique, le général Lamine Cissé.

"Devant ces projets terroristes destinés à faire couler le sang des Centrafricains, ajoute le communiqué, le président de la République, chef de l'Etat, chef suprême des armées demande avec insistance à la population de garder le calme, car il ne s'agit nullement d'une question de tribu ou de région".

Le président centrafricain Angé-Félix Patassé "en appelle à tous ceux qui sont épris de paix de justice et de démocratie à continuer de lui faire confiance, et de défendre les institutions républicaines".

"C'est une affaire judiciaire. La justice est une composante inséparable de la démocratie et de l'état de droit. Par conséquent, force reste à la loi", conclut le communiqué présidentiel


Une mission de "bons offices" de la COMESSA à Bangui (AFP, N'Djamena, 7 nov 01 - 13h15)

Une mission de "bons offices" comprenant les ministres des Affaires Etrangères des pays membres de la communauté des Etats sahélo-sahariens (COMESSA) a quitté mercredi N'Djamena pour Bangui, a-t-on appris de source officielle.

"Cette mission est le fruit d'un certain nombre de concertations entre les chefs d'Etat de la COMESSA en rapport avec les Secrétaires Généraux de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) et de l'ONU", a-t-on précisé de même source.

La délégation de la COMESSA est composée des ministres des Affaires Etrangères du Tchad, du Burkina Faso, de Libye ainsi que de l'ambassadeur du Soudan à N'djamena et du Secrétaire général adjoint de l'OUA.

L'OUA avait annoncé lundi son intention de dépêcher une délégation à Bangui menée par le secrétaire général adjoint, Mahamat Habib Doutoum, afin d'aider la RCA à surmonter sa crise actuelle, provoquée par le refus de l'ancien chef d'état-major, le général François Bozizé, de se plier à un mandat d'amener.

La République Centrafricaine, rappelle-t-on, est membre de la communauté des Etats sahélo-sahariens.


Echanges de tirs à Bangui: l'armée utilise des avions de type ULR (AFP, Bangui, 7 nov 01 - 13h08)

Les échanges de tirs entendus mardi soir et mercredi matin dans les quartiers nord de Bangui ont amené l'armée de l'air centrafricaine a faire usage d'avions de type ultra léger rapide (ULR), a constaté un journaliste de l'AFP.

Mardi soir, des témoins avaient affirmé avoir aperçu un de ces avions tirant sur des positions de partisans, toujours en liberté, du lieutenant-colonel Georges Touaguendé qui lui-même s'était rendu lundi aux forces loyalistes. La présence de cet avion a été confirmée mercredi matin de source indépendante dans les quartiers concernés.

Les tirs effectués à partir de ce ULR ont fait quelques blessés, selon des témoins, mais il n'a pas été possible de préciser leur nombre exact.

Mercredi matin, alors que d'autres tirs étaient entendus dans les quartiers nord, deux avions ULR ont à nouveau décollé de l'aéroport de Bangui et ont survolé les quartiers nord pendant près d'une heure sans procéder à des tirs.

Ces avions volant à très basse altitude avaient été fournis par la France à l'armée centrafricaine dans le cadre d'un projet de sécurité et de défense destiné à lutter contre les coupeurs de route et les braconniers qui sévissent à l'intérieur du pays.

L'armée centrafricaine ne dispose d'aucun hélicoptère de combat.


Des tirs à nouveau entendus dans le nord de Bangui (AFP, 7 novembre 2001 - 12h12)

Des tirs à l'arme lourde et à l'arme automatique ont été entendus mercredi peu après 08HOO heure locale (07H00 gmt) à Bangui dans les quartiers Boy-Rabé et Fouh, au nord de la capitale, ont indiqué à l'AFP des habitants joints par téléphone dans le secteur.

"Ces tirs intempestifs proviennent du quartier Boy-Rabé où les forces loyalistes ont renforcé le dispositif de sécurité", a affirmé un habitant du secteur.

Selon lui, "les mouvements des personnes sont strictement contrôlés mercredi matin dans ce quartier après les échanges des tirs mardi soir".

Des tirs intenses d'armes automatiques et d'armes lourdes avaient été entendus mardi après-midi dans ces deux quartiers où se cachaient encore des partisans du lieutenant-colonel Georges Touaguendé, arrêté lundi après avoir semé la panique avec ses hommes à Boy-Rabé.

Ces incidents se déroulent en parallèle aux tractations en cours depuis samedi dernier entre les autorités et le général François Bozizé.

Retranché à son domicile dans un autre quartier nord de Bangui, ce dernier se refuse à obtempérer à un mandat d'amener délivré par la Commission mixte d'enquête judiciaire chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier.


Le gouvernement a offert des garanties pour la sécurité du général Bozizé (AFP, Bangui, 7 nov 01 - 10h43)

Le gouvernement centrafricain a offert des garanties pour la sécurité du général François Bozizé qu'il souhaite organiser avec le Bureau de l'Organisation des Nations unies en Centrafrique (BONUCA), a-t-on appris mercredi de source autorisée à Bangui.

"Le Premier ministre Martin Ziguélé a proposé au général Bozizé, au nom du gouvernement, d'organiser sa sécurité avec le BONUCA", a déclaré cette source à l'AFP.

"Le gouvernement, a-t-elle poursuivi, estime que le mandat d'amener délivré par la Commission d'enquête (judiciaire chargée de faire la lumière sur la tentative de coup d'état du 28 mai dernier) ne signifie pas que le général Bozizé sera arrêté", a déclaré cette source citant les propos de M. Ziguélé.

Cette position du gouvernement est dans la ligne de celle adoptée par la présidence centrafricaine qui "joue la retenue" pour trouver une solution pacifique à la crise actuelle, née de la tentative d'arrestation vendredi dernier de l'ancien chef d'état-major des FACA, le général Bozizé.

Sur le terrain, la nuit a été calme à Bangui mais de nouveaux tirs ont été entendus mercredi matin dans les quartiers nord de Boy-Rabé et Fouh.

Les tractations se poursuivent depuis samedi dernier sous l'égide du représentant de l'ONU, le général Lamine Cissé, pour décider l'ex-chef d'état-major des forces armées, retranché dans son domicile dans un autre quartier nord de Bangui, à obtempérer à ce mandat d'amener.


Kadhafi poursuit ses concertations sur la situation en RCA - (PANA, Tripoli, Libye (PANA) - 07/11/2001)

Le président centrafricain Ange Félix Patassé s'est entretenu au téléphone mardi en début de soirée avec le guide de la Révolution libyenne, le Colonel Mouammar Kadhafi, pour l'informer de la situation en République centrafricaine (RCA).

Selon l'agence de presse libyenne JANA qui rapporte la nouvelle, le président Patassé a exprimé sa haute considération et sa reconnaissance aux efforts déployés par le leader libyen pour la restauration de la sécurité et la stabilité en RCA dans le cadre des efforts pour consolider l'Union africaine et réaliser le développement et le progrès du continent africain.

La Jamahiriya libyenne a dépêché dans la nuit de dimanche à lundi quelque 100 hommes dans la capitale centrafricaine pour aider la garde présidentielle, confrontée avec les soldats restés fidèles à l'ex-chef des armées de la Centrafrique, le général François Bozizé.

On rappelle que des affrontements ont éclaté vendredi dernier à Bangui entre éléments de la garde présidentielle et partisans du général Bozizé, récemment limogé pour son implication présumée dans la tentative de putsch de mai dernier contre le régime du président Patassé.

Par ailleurs, le dirigeant libyen a eu mardi un entretien téléphonique, le deuxième au cours de cette semaine, avec le secrétaire général de l'ONU Kofi Annan axé sur la situation en RCA.

L'entretien, indique-t-on de source officielle à Tripoli, a permis, tout comme celui de dimanche, de poursuivre la concertation sur les développements dans ce pays et les moyens et mesures à mettre en oeuvre en vue d'y restaurer la paix et la stabilité.

Selon JANA, M. Annan a fait part au colonel Kadhafi de sa disponibilité à entreprendre des concertations avec les parties concernées.

Tripoli - 07/11/2001