Le président joue la retenue et veut une solution pacifique - le porte-parole (AFP, Bangui, 6 novembre 2001 - 16h04)

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé "joue la retenue" et souhaite "une solution pacifique" à l'affaire Bozizé, a indiqué mardi son porte-parole Prosper Ndouba à la radio nationale centrafricaine.

"Je dois avouer que le chef de l'Etat reste extrêmement lucide par rapport à cette situation et joue la retenue de manière à ce qu'on puisse trouver une solution pacifique", a déclaré M. Ndouba, estimant toutefois qu'"il s'agit d'une affaire d'abord judiciaire".

L'ancien chef d'état-major des armées centrafricaines, retranché à son domicile avec un groupe de militaires, refuse depuis samedi d'obtempérer à un mandat d'amener de la Commission d'enquête chargée de faire la lumière sur le putsch avorté du 28 mai dernier.

Le porte-parole du président Patassé a par ailleurs souhaité que la médiation du représentant du secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, le général Lamine Cissé, puisse déboucher rapidement.

"J'ose espérer que le général Lamine Cissé et le général Bozizé ne vont pas nous programmer des rendez-vous quotidiens pendant toute la semaine, et qu'assez rapidement, une solution pourra nous être proposée pour sortir de cette situation extrêmement désastreuse pour l'image de marque de notre pays et pour la vie économique nationale", a-t-il dit.

"Si à chaque fois que des citoyens sont épinglés et qu'ils doivent s'expliquer devant la justice, cela doit entraîner une rébellion, on n'en sort pas", a ajouté M. Ndouba.

Le porte-parole de la présidence a rappelé que "le général Bozizé a été limogé en tant que chef d'état-major mais qu'il restait général d'active de l'armée nationale, bénéficiant de la confiance du chef de l'Etat".

"Certes, le président de la République l'a remplacé par un autre fils du pays, mais c'est un général de division, il le reste et il le demeure", a insisté M. Ndouba.

Le porte-parole a par ailleurs déploré l'érection des barrages à la sortie nord de Bangui et leurs conséquences sur l'économie du pays, ainsi que l'impact de cette nouvelle crise sur les relations entre Bangui et les institutions financières internationales.

"Il y a des échéances et des enjeux extrêmement importants. Il faudrait qu'on se sorte de cette situation de la meilleure manière parce que, vraiment, un bain de sang ne serait pas la meilleure solution", a-t-il dit.