Tirs intenses dans deux quartiers nord de Bangui - témoins (AFP, Bangui, 6 novembre 2001 - 18h25)

Des tirs intenses d'armes automatiques entrecoupés de tirs à l'arme lourde étaient entendus dans deux quartiers nord de Bangui mardi après-midi depuis 16H30 (15H30 GMT), ont indiqué des témoins à l'AFP.

Des partisans du lieutenant-colonel Georges Touaguendé, arrêté lundi, sont à l'origine de ces tirs qui ont entraîné une riposte d'éléments de l'Unité de sécurité présidentielle et de militaires libyens, a-t-on confirmé de source indépendante.

Ces tirs avaient été précédés de mouvements inhabituels de troupes dans ce secteur qui couvre les quartiers de Boy Rabe et Fouh, au nord de Bangui.

Le quartier Gabongo, où est située la résidence de l'ancien chef d'état-major des armés, le général François Bozizé, qui refuse d'obtempérer depuis samedi à un mandat d'amener des autorités judiciaires, était épargné par les tirs mardi.

Selon un témoin, des éléments libyens, qui se contentent habituellement d'assurer la sécurité du président centrafricain Ange-Félix Patassé, se sont déployés sur des lignes plus avancées qu'à l'habitude.

Ils ont été vus non loin de l'université et sur l'avenue des Martyrs, en partie parallèle à l'avenue de l'Indépendance, une des principales artères de Bangui.

Le lieutenant-colonel Touaguendé, ancien adjoint de général Bozizé, avait quitté dimanche son domicile du quartier Boy-Rabé, où il était assigné à résidence depuis août pour assassinats, avec un groupe de militaires à ses ordres.

Ce groupe a semé la panique lundi à Boy-Rabé en échangeant de nombreux tirs avec les forces loyalistes. Le lieutenant-colonel Touaguendé a été arrêté lundi en milieu de journée mais la plupart de ses comparses ont réussi à s'échapper.

"Je n'obéis qu'à François" (Bozizé), aurait dit Touaguendé à des habitants de son quartier tandis que le général Bozizé a contesté être en contact avec lui, a-t-on indiqué de source officielle centrafricaine.

Quelques dizaines de soldats libyens supplémentaires sont arrivées lundi à Bangui, où une centaine étaient déjà présents depuis la tentative de putsch du 28 mai dernier.

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