L'ancien bâtonnier Maître Assingambi ZARAMBAUD arrêté à Bangui
Arrestation d'un avocat proche du parti de l'ex-général Kolingba
(AFP, Bangui, 26 septembre 2001)Arrestation d'un avocat proche du parti de l'ex-général Kolingba
(AFP, Bangui, 26 septembre 2001)Un avocat centrafricain Me Zarambaud Assingambi, considéré comme proche du parti de l'ex-général putschiste André Kolingba, a été arrêté mercredi à Bangui, a indiqué à l'AFP une source proche du Bureau de l'organisation des Nations unies en Centrafrique (BONUCA).
L'avocat a été interpellé dans la rue par huit gendarmes fortement armés alors qu'il se trouvait devant une grande banque, a précisé la même source.
Cette arrestation a été confirmée par un membre de son cabinet d'avocat. "On ignore tout du lieu de sa détention et des raisons de son arrestation", a ajouté ce collaborateur ayant requis l'anonymat.
Me Assingambi est connu à Bangui pour être proche du Rassemblement démocratique centrafricain (RDC), la formation -actuellement suspendue- de l'ex-général Kolingba, le présumé instigateur du coup d'Etat manqué du 28 mai dernier.
Depuis une semaine, l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats centrafricains avait multiplié les critiques, à travers la presse, sur le rôle de la Commission mixte d'enquête mise en place pour faire la lumière sur le putsch avorté.
Il s'était également fait remarquer plusieurs mois auparavant, lors de la dernière grève des fonctionnaires, pour ses prises de position virulentes contre le régime du président Ange-Félix Patassé.
Version des faits d'après le journal Centrafrique-Presse de Prosper N'Douba, conseiller du Président Patassé :
" 27/09/2001, Arrestation de Me ZARAMBAUD Assingambi
Me Zarambaud Assingambi, ancien Bâtonnier de l'Ordre des Avocats a été arrêté ce jour 26 septembre 2001 à Bangui en vertu d'un mandat d'amener du Président de la Commission d'Enquête Judiciaire.
Me Zarambaud Assingambi, ancien Bâtonnier de l'Ordre des Avocats a été arrêté ce jour 26 septembre 2001 à Bangui en vertu d'un mandat d'amener du Président de la Commission d'Enquête Judiciaire. S'étant caché peu après la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier, il est réapparu ces jours-ci en signant de tonitruantes tribunes dans son organe de prédilection, le journal LE CITOYEN, s'en prenant dans de violentes attaques à la Commission d'Enquête Judiciaire ainsi qu'au Président de la République. Bien longtemps avant le putsch, il s'était déjà distingué par d'acerbes critiques et d'incessants appels à la révolte et à la rébellion en direction des Faca, des syndicats et autres forces sociales. En cela il est considéré comme un des cerveaux intellectuels du putsch de Kolingba et du RDC à telle enseigne que d'aucuns se demandaient à Bangui si la Commission d'Enquête allait clôturé ses investigations sans mettre la main sur lui. Il avait troqué sa robe d'avocat contre la plume de journaliste. Il devait également faire l'objet d'une mesure d'expulsion de l'Immeuble Pacifique en ville où se trouve son cabinet, sur une action en justice de l'Office Centrafricain de Sécurité Sociale (OCSS), pour des impayés de loyers s'élevant à 10,5 millions de F CFA. "
La Commission mixte d'enquête à l'origine de l'arrestation de Me Assingambi
(AFP, Bangui, 27 septembre 2001 - 17h38)Le Commission mixte d'enquête judiciaire sur le coup d'Etat manqué du 28 mai est à l'origine de l'arrestation de l'avocat Zarambaud Assingambi, a rapporté jeudi le président de la ligue centrafricaine des droits de l'Homme, Nicolas Tiangaye.
Le président de la Commission, Joseph Bindoumi, a fait arrêter mercredi Me Assingambi, au motif que ce dernier a publié "des articles séditieux", "de nature à inciter à la haine et à la violence", a expliqué M. Tiangaye à l'issue d'une rencontre avec M. Bindoumi.
Connu à Bangui pour ses liens avec le parti de l'ex-général putschiste André Kolingba et ses attaques virulentes à l'égard du régime du président Ange-Félix Patassé, l'avocat avait récemment affirmé dans des articles que la Commission mixte était "illégale et anti-constitutionnelle", promettant même de saisir le tribunal administratif pour annuler les procédures en cours.
"Le motif de l'inculpation" n'a pas encore été "officiellement notifié", a souligné M. Tiangaye qui est également l'avocat de Me Assingambi.
Un membre de la famille de Me Assingambi a par ailleurs indiqué à l'AFP que l'avocat avait été brutalisé lors de son arrestation par les gendarmes.
L'ancien bâtonnier de l'Ordre des avocats centrafricains est aujourd'hui détenu à la brigade de gendarmerie territoriale de Bangui, où se trouvent déjà plus d'une centaine de personnes arrêtées dans le cadre de l'enquête sur le putsch manqué du 28 mai, a indiqué une source proche de la Commission mixte.