L'avocat Zarambaud en arrestation: les partis politiques protestent et dénoncent l'arbitraire
DECLARATION
RELATIVE A L’ARRESTATION DE MAITRE ZARAMBAUD ASSINGAMBI
Le Mercredi 26 Septembre 2001 à 13 h 30 et sur instructions verbales de Monsieur Joseph BINDOUMI, Procureur Général, Président de la Commission Mixte d’Enquête Judiciaire (CMEJ) Me ZARAMBAUD ASSINGAMBI, Avocat à la Cour, Ancien Bâtonnier du barreau centrafricain a été arrêté dans la rue, amené manu militari à la Gendarmerie et jeté au cachot dans les conditions des plus dégradantes.
Ce même jour, en violation des textes en vigueur, son domicile a été perquisitionné hors sa présence et celle du bâtonnier.
Selon M. BINDOUMI " Me ZARAMBAUD ASSINGAMBI se trouve être suffisamment impliqué à la tentative de coup d’Etat du 28 mai 2001, (…) il est revenu pour entreprendre encore la préparation de l’opinion à prôner l’apocalypse etc. "
En réalité, l’arrestation de Me ZARAMBAUD a été préméditée :
Un mandat d’arrêt avait été décerné contre lui depuis sa déclaration de soutien aux travailleurs en grève, qui revendiquaient 30 mois d’arriérés de salaires.
Ce mandat a été annulé par le Procureur de la République respectueux du droit, ce qui lui a valu d’être affecté arbitrairement à Kaga-Bandoro sur l’initiative du Procureur Général, M. BINDOUMI.
Par ailleurs, les nombreux et pertinents articles de Me ZARAMBAUD lui ont déjà causé de multiples ennuis dont les menaces concrètes d’atteinte à ses droits de citoyen.
Son dernier article paru dans le journal " Le Citoyen ", qui, entre autres, a mis à nu l’illégalité et l’inconstitutionnalité de la Commission Mixte d’Enquête Judiciaire (CMEJ) a servi de prétexte à ce Kidnapping du 26 septembre 2001 ; et pourtant Me ZARAMBAUD n’a fait qu’exprimer des points de droit auxquels M. BINDOUMI aurait pu répondre dans les mêmes conditions au lieu de choisir la force et l’arbitraire.
Pour nous, il ne fait aucun doute que Me ZARAMBAUD a été incarcéré pour délit d’opinion.
Le cas ZARAMBAUD vient s’ajouter aux nombreux et graves violations des droits fondamentaux qui révèlent la situation d’exception dans laquelle le régime en place a plongé notre pays. Aujourd’hui, le droit à la vie n’existe plus du fait de l’insécurité généralisée entretenue par les forces dites de l’ordre et les miliciens avec la bénédiction du pouvoir ; la liberté d’aller et venir est soumise à l’autorisation de M. BINDOUMI ; les détentions à titre préventif ne respectent plus les délais légaux à l’instar des centaines de citoyens gardés à vue qui croupissent depuis quatre (4) mois dans les locaux de la gendarmerie sans assistance d’aucune sorte (avocat, médecin, parfois même parents) ; des milliers de centrafricains n’ayant rien à voir avec le coup d’Etat, qui ont fui et qui hésitent à revenir par crainte pour leur vie sont assimilés aux putschistes par la CMEJ dont les méthodes d’investigation basées essentiellement sur des fiches calomnieuses rappellent le tristement célèbre GESTAPO.
La situation est si grave aujourd’hui qu’elle aboutit à la destruction des acquis démocratiques conquis de haute lutte par le peuple centrafricain. Cette situation interpelle la conscience des démocrates et de la communauté internationale qui doivent se mobiliser sans réserve pour la défense des libertés et des droits fondamentaux.
C’est pourquoi, nous appelons l’ensemble des forces vives de la Nation à s’unir dans une structure de concertation pour entreprendre des actions utiles afin d’obtenir :
Fait à Bangui, le 29 septembre 2001
ADP: |
FPP: |
LCDH: |
MDI-PS: |
MESAN-BOGANDA: |
MNR: |
PUN: |
Ordre des Avocats |