Acte IV (Ce qui est bien pour la RCA)


La scène se déroule dans la salle de Conseil du Firmament.
Il s'agit de débattre d'un cas assez particulier: l'heure est venue de faire quitter la terre à un certain Ange Patassé.
Sont présents avec droit de vote: Dieu le Père , Lucifer et à titre exceptionnel ALLAH.
Conseillers: BOKASSA Jean Bedel, Djadder, Grelombe,
Témoins: Kotabanda, Fioboy, Zoungoula, etc....
Absent excusé Boganda Barthélémy.
Prévenu: L'ombre de Patassé (1)

Tout d'abord ALLAH fait remarquer que sa présence est justifiée étant donné que l'intéressé est aussi de confession musulmane. De plus son récent rapprochement avec la Libye dénote un regain de ferveur coranique.

En fait il s'agit de décider si le passage de Patassé sur la terre doit prendre fin, et chez qui il va résider.

Il est fait remarquer que Patassé a derrière lui une longue carrière politique, faite de mensonges de reniements de trahisons etc...qu'au cours de ces dernières années il a fait couler beaucoup de sang d'innocents et que le peuple est affamé et désespéré.Comme Dieu est Bonté, il est temps de mettre fin à tout cela.

Tous les témoins partagent ce point de vue.Par contre au sein des conseillers, des désaccords importants se font jour. Pour Bokassa, qui n'a jamais douté de l'incompétence de l'intéressé, il semble qu'il serait bon que le "règne" de Patassé se poursuive encore un peu afin que le peuple se rende bien compte de ce qu'il a enduré et regrette

l'Empire. Certains font remarquer que la RCA a eu 4 Chefs d'État: DACKO, BOKASSA, KOLINGBA et PATASSE. Un seul de ceux là n'a pas fait couler le sang: Kolingba. Même Dacko a fait fusiller les comparses de Bokassa alors que celui ci en a réchappé...... Il apparaît donc qu'il n'est pas utile de prolonger l'expérience Patassé car il dépasse de très loin tous ses prédécesseurs.

Grelombe lui préfèrerait donner un sursis à Patassé: mourir dans son lit d'un coma diabétique est trop facile. Il souhaite que Patassé trépasse de la même manière que lui même avec le même raffinement et les mêmes mutilations.

Djadder ne relève pas l'allusion... mais considère que l'œuvre du PRESIDENT GRAND FRERE n'est pas achevée, et surtout il faut que le pouvoir reste entre les mains des "savaniers". Pour cela il est prêt à un compromis. Il suggère que des messagers du Mlpc soient envoyés auprès des Frères Protecteurs afin de les convaincre que le départ de Patassé doit se faire avec le retour de l'enfant prodigue : BOZIZE. Un émissaire comme Guy Moskit pourrait être dépêché dans le nord et l'ouest pour convaincre, tandis qu'Hugues DOBOZENDI et quelques autres feraient de l'action souterraine auprès de la population. L'armée elle retrouvant un des siens à la tête de l'État resterait tranquille, en attendant d'être "restructurée" c'est à dire rendue docile au pouvoir en place. Il serait demandé à BEMBA de liquider les "rebelles" réfugiés de l'autre côté du fleuve, et d'envoyer une potion des "mamiwata" au réfugié Andreko. En récompense son protégé JJ Demafouth serait appelé à de hautes fonctions.

Bokassa se rallie à cette suggestion considérant que c'est lui qui a fait Bozizé et que celui ci sera un digne prolongateur de l'œuvre de Patassé.

LUCIFER qui était resté muet, constate que comme de toutes façons Patassé lui revient, il n'est pas à quelques mois près, d'autant qu'avec l'Afghanistan il est un peu surchargé.

Allah qui n'est pas "partageur" est favorable à un sursis, le temps que ses fidèles présents à Bangui, "redonnent la foi islamique" à Mustapha.

Dieu , lui, est fatigué. Fatigué de voir un si beau pays livré à l'anarchie, mais aussi par l'apathie, la rapacité et la veulerie de ses dirigeants. En tant que doyen il déclare une suspension de séance.

Pierre BAMARA
Date: Sun, 18 Nov 2001

(1)Quoique certains aient pu soutenir Patassé est toujours vivant au sens humain du terme. Mais son état est tel que par moments il est plus près de la mort que de la vie).


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