Le sommet de la CEMAC - Libreville a bien lieu mardi 4 déc. 2001
Un sommet régional se penche à nouveau sur le Centrafrique - par Serge Mabika
(AP, Libreville, Gabon - mardi 4 décembre 2001, 22h37)Plusieurs chefs d'Etat africains étaient réunis mardi à Libreville au Gabon pour y discuter des moyens de résoudre la crise en Centrafrique, en proie à une série de nouvelles violences depuis des mois.
Ces discussions à huis clos réunissent le président centrafricain Ange-Félix Patassé et ses homologues Denis Sassou-Nguesso (Congo), Idriss Déby (Tchad) et Omar Bongo (Gabon). Elles se poursuivront mercredi.
Après plusieurs mutineries ces dernières années, le Centrafrique connaît de nouveaux troubles depuis octobre dernier, date du limogeage par M. Patassé du chef d'état-major, le général François Bozizé, accusé d'avoir participé à une tentative de coup d'Etat en mai 2000. Les tentatives d'arrestation de Bozizé se sont soldées par des combats dans les rues de Bangui.
Bozizé et ses hommes ont fui au Tchad voisin, avant de rentrer au pays dans la région de Kaga-Bandoro, à 350km de Bangui. Mais les forces gouvernementales les ont ensuite repoussés au Tchad. M. Patassé exige que N'Djamena extrade le général, ce que M. Déby a refusé de faire.
Lundi, M. Patassé avait participé à un autre sommet régional à Khartoum consacré à la situation dans son pays en présence de M. Déby, des présidents Omar el-Béchir (Soudan), Frederick Chiluba (Zambie) et du ministre libyen de la Défense Abu Bakr Younis Jaber.
Tôt mardi, ils étaient convenus dans une déclaration de créer un comité technique chargé d'étudier l'envoi d'une force d'interposition panafricaine. Cette dernière devrait être dirigée par M. El-Béchir, président en exercice du Groupe des Etats du Sahel et du Sahara qui regroupe 15 pays depuis 1998.
Lors de nouveaux affrontements le week-end dernier entre forces gouvernementales et mutins proches de Bozizé, 12 personnes ont été tuées, indiquait-on de source militaire centrafricaine. M. Patassé est arrivé au pouvoir lors des élections de 1993, mettant fin aux 12 années de dictature du général André Kolingba.
Ouverture du sommet de Libreville sur la Centrafrique
(AFP, Libreville, 4 déc. 2001 - 21h13)Le sommet de Libreville sur la crise centrafricaine s'est ouvert mardi soir peu avant 21H00 (20H00 GMT) dans la capitale gabonaise, a constaté un journaliste de l'AFP.
Placé sous l'égide de la Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC), ce sommet réunit les chefs d'Etat de quatre des six pays de cette organisation: Ange-Félix Patassé (Centrafrique), Denis Sassou Nguesso (Congo-Brazzaville), Omar Bongo (Gabon) et Idriss Deby (Tchad).
Le Cameroun est représenté par son ministre d'Etat chargé des Relations extérieures, François-Xavier Goubeyou. Le sixième membre de la CEMAC, la Guinée Equatoriale, n'est pas représenté.
Cette réunion intervient au lendemain d'un sommet convoqué à Khartoum dans le cadre d'un autre organisme interafricain, la COMESSA (Communauté des Etats Sahélo-Sahariens).
En présence de MM. Deby et Patassé, les participants à la réunion de Khartoum, dont le ministre libyen des Affaires africaines, Ali Abdel Salem Triki, ont décidé l'envoi en Centrafrique d'"une force de maintien de la paix et de sécurité".
L'une des résolutions adoptées à cette occasion invite également le président Patassé à favoriser une amnistie en Centrafrique, déchirée par plusieurs crises successives, a-t-on appris auprès de plusieurs délégations.
Le sommet de Libreville à la recherche d'une solution politique
(AFP, Libreville, 4 déc. 2001 - 19h25)Les pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique Centrale (CEMAC) étaient réunis mardi à Libreville afin de rechercher une solution politique à la crise centrafricaine, au lendemain d'un sommet tenu à Khartoum qui a décidé l'envoi en Centrafrique d'"une force de maintien de la paix".
"Il semble que les problèmes de fond n'aient pas été réellement abordés à Khartoum", relevait-on mardi de source gouvernementale gabonaise.
Or, pour le Gabon, instigateur de la rencontre de Libreville, il s'agit d'aborder, entre pays d'Afrique centrale, les crises internes à répétition qu'affronte la République Centrafricaine (RCA) ces dernières années.
Il s'agit aussi d'apaiser la tension née entre le Tchad et la Centrafrique à la suite de "l'affaire Bozizé", du nom de l'ancien chef d'état-major des forces armées centrafricaines, réfugié au Tchad depuis le 7 novembre et dont Bangui voudrait obtenir l'extradition.
Arrivés en milieu de journée, les chefs d'Etat Ange-Félix Patassé de Centrafrique, Idriss Deby du Tchad et Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, participent à ce sommet convoqué à l'initiative du président gabonais Omar Bongo.
Le Cameroun est représenté par son ministre d'Etat chargé des Relations Extérieures, François-Xavier Goubeyou. Le sixième membre de la CEMAC, la Guinée Equatoriale, n'était pas représentée.
Le secrétaire général de l'OUA, Amara Essy, est également présent, ainsi que le représentant des Nations unies en Centrafrique, le général Lamine Cissé.
Bien que n'appartenant pas à la CEMAC, la RDCongo, qui partage avec la RCA une longue frontière commune contrôlée en partie par des rebelles, souhaitait envoyer un représentant à ce sommet. Mais elle n'a pu le faire, faute d'avion disponible, a-t-on indiqué de source diplomatique.
Le sommet proprement dit, qui devrait se prolonger mercredi matin, devait débuter en début de soirée à la présidence gabonaise. Il a été précédé dans l'après-midi d'une série d'entretiens informels à la Cité de la Démocratie, où sont hébergées les délégations.
Réuni sous l'égide de la COMESSA (Communauté des Etats Sahélo-Sahariens), le sommet de Khartoum, auquel participaient également MM. Deby et Patassé, a décidé que cette force de maintien de la paix serait composée des 16 pays membres de la COMESSA. L'idée de cette force était activement soutenue par la Libye, représentée dans la capitale soudanaise par son ministre des Affaires Africaines, Ali Abdel Salem Triki.
Depuis la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier à Bangui, une centaine de militaires libyens sont déjà déployés en Centrafrique. Environ 80 Libyens supplémentaires ont été acheminés à Bangui début novembre, lors de l'épreuve de force avec le général Bozizé. Une présence qui ne rassure guère le Tchad qui a eu de sérieux démêlés dans le passé avec son voisin du Nord, mais qui tient dans le même temps à sécuriser sa frontière méridionale, proche de ses champs pétrolifères.
"Au-delà des intentions généreuses (NDLR: de Khartoum et Libreville) dont il reste à voir comment elles seront mises en pratique, le plus important dans ces deux sommets est que Deby et Patassé se soient rencontrés, qu'ils se soient parlés. S'il ne devait en sortir que ça, ça serait déjà une bonne chose", commentait mardi une source diplomatique.
"Il sera également intéressant, ajoutait la même source, de voir si une complémentarité, ou au contraire un antagonisme, va se révéler entre Khartoum et Libreville".
Arrivée à Libreville d'Idriss Deby et d'Amara Essy
(AFP, Libreville, 4 déc. 01 - 12h54)Le président tchadien Idriss Deby et le secrétaire général de l'Organisation de l'unité africaine (OUA) Amara Essi sont arrivés mardi midi à Libreville, a constaté un journaliste de l'AFP.
MM. Deby et Essi doivent y participer dans l'après-midi à un sommet sur la Centrafrique sous l'égide de la CEMAC (Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale).
Les chefs d'Etat centrafricain Ange-Félix Patassé et congolais Denis Sassou Nguesso doivent également participer à ce sommet convoqué à l'initiative du président gabonais Omar Bongo.
Le sommet de Libreville se tiendra mardi après-midi
AFP, Libreville, LIBREVILLE, 4 déc. 2001 - 12h00 -Le sommet sur la Centrafrique réunissant les pays de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (CEMAC) se tiendra mardi après-midi à Libreville, a confirmé la présidence gabonaise.
"Les chefs d'Etat sont attendus en cours de matinée et le sommet débutera vers 15H00 (14H00 GMT)", a-t-on indiqué de même source.
Les chefs d'Etat Ange-Félix Patassé de Centrafrique, Idriss Deby du Tchad, Denis Sassou Nguesso du Congo-Brazzaville, participeront notamment à ce sommet convoqué à l'initiative du président gabonais Omar Bongo, a-t-on précisé.
La République démocratique du Congo (RDC), qui n'est pas membre de la CEMAC, mais partage une longue frontière avec la Centrafrique, a demandé de pouvoir assister à cette réunion mais on ignorait si elle serait présente, a-t-on ajouté.
Ce sommet a lieu au lendemain d'un autre sommet qui s'est tenu lundi à Khartoum dans le cadre de la COMESSA (Communauté des Etats sahélo-sahariens).
Lors de cette réunion, en présence notamment de MM. Patassé et Deby ainsi que du président Frederick Chiluba de Zambie et du ministre libyen des Affaires étrangères Ali Abdel Salem Triki, a été décidée la création "d'une force de maintien de la paix et de la sécurité" en Centrafrique.
Cette force de maintien de la paix, dont les effectifs ne sont pas précisés, pas plus que la date de son envoi sur place, sera constituée par les 16 membres de la Communauté des états sahélo-sahariens (COMESSA ou Sin-Sad), selon une résolution adoptée à l'issue du sommet.