Le président centrafricain, selon source officielle, se rendre d'abord à Khartoum, puis Libreville (2 déc. 01)


AFP, Libreville, 2 déc 2001 - 20h02 - Le président centrafricain Ange-Félix Patassé devait quitter Bangui dimanche soir pour la capitale soudanaise Khartoum, pour participer dans la nuit à une réunion sur la tension entre la RCA et le Tchad, a indiqué la présidence centrafricaine jointe au téléphone par l'AFP depuis Libreville.

M. Patassé quittera Khartoum lundi matin et rejoindra la capitale gabonaise Libreville, où doit se tenir dans l'après-midi un sommet des chefs d'Etat de la Communauté économique et monétaire de l'Afrique centrale sur le même thème, a-t-on précisé de même source.

Le président centrafricain devait voyager accompagné du représentant du secrétaire général de l'ONU en RCA, le général sénégalais Lamine Cissé, et d'un représentant de l'Organisation de l'unité africaine (OUA), a-t-on ajouté.

Il sera reçu à Khartoum par le président soudanais Oumar el Béchir et s'entretiendra avec une délégation libyenne. La présidence centrafricaine n'a pas été en mesure de préciser si le dirigeant libyen Mouammar Khadafi serait présent.

De son côté, le président tchadien Idriss Deby se rendra lundi matin à Libreville, a-t-on indiqué de source officielle tchadienne. Mais son agenda officiel ne portait dimanche aucune mention d'un déplacement dans la capitale soudanaise.

Le 24 novembre, le président soudanais avait invité les présidents tchadien, centrafricain, libyen et gabonais Omar Bongo, à un sommet sur la tension née entre le Tchad et la Centrafrique de l'affaire de l'ancien chef d'état-major centrafricain François Bozizé, pour le 3 décembre.

Mais le Gabon a accepté cette semaine de convoquer d'urgence un sommet sur cette question à la demande de M. Deby, qui ne souhaitait pas se rendre à Khartoum, selon des sources diplomatiques.

D'abord prévu vendredi, le sommet de Libreville a été repoussé pour des questions d'agenda à lundi, coïncidant du coup avec la date prévue du sommet de Khartoum.

Le Tchad héberge le général Bozizé depuis sa fuite de Bangui il y a plus de trois semaines et refuse de l'extrader en le considérant comme un réfugié politique. M. Patassé, soutenu par un contingent militaire libyen à Bangui, estime au contraire qu'il s'agit d'une affaire judiciaire et non politique, et souhaite que l'ancien chef d'état-major, accusé de complot, soit jugé.

Des combats ont éclaté il y a plus d'une semaine et lundi dernier entre l'armée régulière centrafricaine et les partisans de M. Bozizé à l'extrême nord de la RCA, contraignant plusieurs dizaines de partisans du général rebelle à se réfugié au sud-tchadien voisin.