Journées tumultueuses en Centrafrique : affrontements, OUA, Khartoum (26, 27 nov 2001)

- Déclarations du porte-parole du Quai d'Orsay (Point de presse du 27 novembre 2001) :[6] "REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE/TCHAD/SOUDAN"
- Les partisans du général Bozize se replient au Tchad (PANA, Bangui, 27 nov 2001)
- Les FACA auraient repris le contrôle de Kabo et Batangafo (PANA, Yaoundé, Cameroun, 27 nov2001 15:33:00)
- Les partisans de Bozizé désarmés au Tchad (AFP, N'Djamena, 26 nov 2001 - 23h26)
- Le général Bozizé confirme des accrochages armés au nord de la Centrafrique (AFP, Libreville, 26 nov 2001 - 15h48)
- L'organe central de l'OUA lance un appel au dialogue en RCA(AFP, Addis abeba, 27 nov 2001 - 20h03)
- Le président Patassé, de source officielle, se rendra au sommet de Khartoum sur la RCA (AFP, Libreville, 27 nov 01 - 17h29)


Déclarations du porte-parole du Quai d'Orsay François Rivasseau (Point de presse du 27 novembre 2001) : [6] "REPUBLIQUE CENTRAFRICAINE/TCHAD/SOUDAN"

(Craignez-vous qu'il y ait un nouveau foyer de tensions entre le Tchad et la Centrafrique ? la France sera-t-elle représentée pour la rencontre du Soudan ? pouvez-vous nous relater l'état des lieux ? que se passe-t-il actuellement en Centrafrique ?)
Beaucoup de questions !
Notre position générale est la suivante : les principales difficultés aujourd'hui, on le sait, sont celles créées par des affrontements dans la région de Batangapo entre des fidèles de l'ex général Bozizé et des éléments centrafricains. C'est une affaire intérieure Centrafricaine, elle est de nature cependant, à compliquer les relations entre la RCA et le Tchad. Nous souhaitons que la prudence et la modération prévalent pour un règlement pacifique et concerté de cette affaire.
Le 3 décembre prochain, un sommet évoquera à Khartoum, la situation en République Centrafricaine, des pays du Sahel (CENSAD).
Ce sommet devrait associer, au niveau des chefs d'Etat, les pays suivants : Soudan, RCA, Libye, Tchad : le président Bongo et le général Cissé qui représente M. Kofi Annan à Bangui devraient y être conviés de même que le secrétaire général du CENSAD. Nous avons été informés par le ministère des Affaires étrangères du Soudan que ce pays souhaitait tenir la France étroitement informée et associée à cette initiative.

(Vous ne serez donc pas représenté ?)
Notre ambassade à Khartoum suivra cette réunion bien sûr.

[ww.diplomatie.fr (27 novembre 2001)]


Les partisans du général Bozize se replient au Tchad (PANA, Bangui, 27 nov 2001)

Les localités de Batangafo et Kabo, dans le Nord de la Centrafrique, tombées la semaine dernière aux mains des éléments du général Bozize, ont été reprises le week-end dernier par les Forces armées centrafricaines (FACA), après l'arrivée de renforts de Bangui, a confirmé une source indépendante en provenance de la région.

Ancien chef d'Etat major des forces armées centrafricaines, le général François Bozize avait été limogé le 26 octobre dernier par le président Ange-Félix Patassé en rapport avec la tentative de coup d'Etat de mai dernier en Centrafrique.

Il s'était, depuis, réfugié au Tchad avec une centaine de ses partisans en armes restés, eux, en territoire centrafricain.

La même source précise qu'après avoir décroché des deux localités, les éléments du général Bozize se sont repliés vers la ville de Moïssala, en territoire tchadien, où l'armée tchadienne les a désarmés.

Un détachement de l'armée centrafricaine était tombé, la semaine dernière, dans une embuscade tendue par ces éléments à Outa, une localité proche de la ville de Kaga-Bandoro, dans le centre de la Centrafrique, faisant un nombre indéterminé de victimes, rappelle-t-on.


Les FACA auraient repris le contrôle de Kabo et Batangafo (PANA, Yaoundé, Cameroun, 27 nov2001 15:33:00)
Par Jules S. Guèye, Correspondant permanent de la PANA

Les Forces armées centrafricaines (FACA) ont repris, au cours du week-end dernier, le contrôle des villes de Kabo et Batangafo, dans le nord du pays, a indiqué, mardi, le porte-parole de la présidence, M. Prosper Ndouba, joint au téléphone depuis Yaoundé par la Pana.

 Selon lui, des éléments fidèles à l'ancien général François Bozizé avaient commis des exactions dans ces deux villes frontalières du Tchad, occupant la gendarmerie et le poste de douanes.

Ils auraient même réussi à s'infiltrer jusqu'à Kaga-Bandoro, à quelque 150 kilomètres au nord de la capitale Bangui.

 Depuis sa fuite, l'ancien chef d'Etat-major de l'armée centrafricaine, accusé d'avoir participé à la tentative de coup d'Etat du 28 mai, est réfugié au Tchad dont les autorités refusent de l'extrader.

 Le porte-parole du chef de l'Etat centrafricain était samedi à Ndjaména où il a remis au président Idriss Déby un message contenant, selon lui, des éléments de preuves de la tentative de coup d'Etat.

 Il a reconnu que cette affaire avait quelque peu refroidi les relations traditionnellement bonnes entre les deux pays, exprimant l'espoir que le sommet, prévu le 3 décembre prochain à Khartoum (Soudan), entre les présidents soudanais, centrafricain, gabonais et tchadien, et le représentant du secrétaire général de l'ONU à Bangui, puisse permettre de trouver un terrain d'entente.

 Pour les autorités centrafricaines, l'affaire Bozizé est purement judiciaire, alors que pour le gouvernement tchadien, elle est politique et doit être réglée par la négociation.


Les partisans de Bozizé désarmés au Tchad (AFP, N'Djamena, 26 nov 2001 - 23h26)

De violents combats ont opposé lundi en territoire centrafricain l'armée régulière centrafricaine aux éléments restés fidèles au général François Bozizé et ceux-ci sont entrés au Tchad désarmés, a annoncé lundi soir à l'AFP le ministre tchadien de la Communication.

Au cours de ces combats, les forces régulières ont repoussé hors du territoire centrafricain les partisans de l'ancien chef d'état-major des forces armées centrafricaines qui ont traversé la frontière tchadienne, a précisé Moctar Wawa Dahab.

Selon le porte parole du gouvernement, "ces éléments ont été accueillis désarmés et sont gardés" dans un endroit non précisé au Tchad.

Jeudi dernier, lors de premiers affrontements, l'armée régulière avait été mise en déroute par les partisans du général Bozizé dans le nord de la république centrafricaine, rappelle-t-on.

L'ancien chef d'état-major des FACA s'était réfugié dans la ville de Sarh (sud du Tchad) il y a près de trois semaines après avoir fui Bangui à l'issue d'une épreuve de force avec les autorités centrafricaines. Une centaine de ses partisans s'étaient enfuis avec lui mais étaient restés en territoire centrafricain dans le secteur de la ville de Kabo (nord).


Bozizé confirme des accrochages armés au nord de la Centrafrique (AFP, Libreville, 26 nov 2001 - 15h48)

Le général centrafricain François Bozizé a confirmé lundi l'existence d'accrochages, la semaine dernière au nord-ouest de la Centrafrique, entre le camp gouvernemental et ses partisans armés, dans un entretien à Radio France Internationale (RFI).

L'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, réfugié à Sahr (sud du Tchad), a affirmé que ses hommes, basés au nord de la Centrafrique, avaient riposté à une attaque qui s'est soldée selon lui par "un bilan très lourd de leur côté".

Les autorités centrafricaines n'ont pu être jointes lundi matin à propos de ces allégations.

Une source militaire tchadienne ayant requis l'anonymat avait fait état samedi d'informations allant dans le sens des déclarations de M. Bozizé.

"Le premier accrochage a eu lieu à Dago, entre Kaga Bandoro et Kabo", alors que "nous étions convenus des limites à ne pas traverser de part et d'autre", a-t-il dit.

"C'était respecté jusqu'au 22 novembre où la partie gouvernementale s'est permis de nous attaquer et nous nous sommes repliés de dix kilomètres. Le lendemain, ils nous ont encore poursuivis et cette fois-ci, on a réagi et le bilan est très lourd de leur côté", a ajouté le général Bozizé.

"Il y a eu des morts, des blessés; nous n'avons pas pu (les) compter dans la mesure où on n'a pas eu le temps de voir ce qui s'est passé", a-t-il indiqué, affirmant que ses hommes avaient fait "une quinzaine de prisonniers et récupéré des armes et des véhicules".

Selon l'ancien chef d'état-major, les éléments adverses étaient des Tchadiens "composés d'ex-soldats de Moïse Ketté et de l'ancien chef d'Etat Hissène Habré que le pouvoir en place (NDLR: à Bangui) a recrutés pour s'opposer à nous".

Moïse Ketté Nodji a été abattu l'année dernière par l'armée tchadienne alors qu'il animait un mouvement rebelle dans le sud du Tchad, frontalier avec le nord de la RCA.

Interrogé sur son éventuelle intention d'ouvrir un front rebelle au nord de la Centrafrique, le général Bozizé a répondu: "Nous nous défendons tout simplement, mais nous n'ouvrons pas encore un front proprement dit".

"Nous nous défendons puisqu'ils nous poursuivent toujours alors qu'il est question de négociations et de dialogue", a-t-il ajouté. Il y a huit jours, le gouvernement centrafricain avait lancé un appel aux partisans de Bozizé pour qu'ils regagnent leurs unités "dans les meilleurs délais", leur garantissant sa "protection".

Le général Bozizé a également indiqué ne pas savoir s'il participera au sommet sur la crise centrafricaine qui se tiendra le 3 décembre à Khartoum au Soudan, en présence des chefs d'état centrafricain, soudanais, gabonais et tchadien et de représentants libyens, de l'ONU et de l'OUA.

"Pour le moment je n'ai pas été invité et je laisse le soin aux autorités tchadiennes d'entreprendre des démarches et je leur fais confiance", a-t-il dit.


L'organe central de l'OUA lance un appel au dialogue en RCA (AFP, Addis Abeba, 27 nov 2001 - 20h03)

L'organe central de l'Organisation de l'Unité Africaine (OUA) pour la prévention, la gestion et le règlement des conflits a lancé mardi un appel au dialogue aux différentes parties dans la crise en République centrafricaine, selon un communiqué de l'OUA mardi.

Réuni à Addis Abeba au niveau des ambassadeurs, l'organe central a également "encouragé" les dirigeants africains, particulièrement de la région, à continuer leurs efforts visant à aider les parties centrafricaines pour surmonter leurs différends.

L'organe central a notamment salué l'initiative du chef de l'Etat soudanais Omar al-Béchir, président en exercice de la COMESSA, de convoquer le 3 décembre à Khartoum, un sommet pour examiner la situation en République centrafricaine.

Les tensions en Centrafrique sont devenues permanentes depuis un coup d'Etat manqué le 28 mai dernier et un récent bras de fer armé entre les autorités et l'ancien chef d'état-major François Bozizé.

Enfin, l'organe central a demandé au secrétaire général de l'OUA, Amara Essy, qui avait dépêché une mission début novembre à Bangui, de continuer


Le président Patassé, de source officielle, se rendra au sommet de Khartoum sur la RCA (AFP, Libreville, 27 nov 2001 - 17h29)

Le président centrafricain Ange-Félix Patassé participera au sommet de Khartoum (Soudan) prévu le 3 décembre sur la crise centrafricaine, a confirmé mardi à l'AFP la présidence centrafricaine.

"Le président Patassé sera présent à Khartoum", a déclaré son porte-parole Prosper N'Douba.

Outre M. Patassé, ce sommet doit regrouper autour du président soudanais Omar el Bechir, les présidents Idriss Deby du Tchad, Omar Bongo du Gabon, ainsi que le représentant du secrétaire général des Nations unies à Bangui, le général Lamine Cissé et un représentant de l'OUA.

Cette réunion intervient alors que des combats ont opposé la semaine dernière et lundi, à l'extrême nord de la RCA, des militaires centrafricains aux partisans de l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, François Bozizé.

Ce dernier est réfugié au sud du Tchad depuis qu'il a fui Bangui, il y a trois semaines, après un bras de fer armé avec les autorités centrafricaines qui l'accusent d'avoir fomenté un coup d'Etat.

Le Tchad refuse d'extrader le général Bozizé et plaide pour une solution négociée entre Centrafricains.


Actualité Centrafrique - Dossier 8