Le premier ministre centrafricain, M. ZIGUELE, rencontre les partis politiques
Le Premier ministre centrafricain, Martin Ziguélé, s'est entretenu vendredi avec les leaders et représentants des partis politiques, à la demande du président Ange-Félix Patassé.
Cette rencontre intervient après l'interpellation, la veille, du chef du gouvernement par les députés.
M. Ziguélé a indiqué a expliqué à ses interlocuteurs que le programme avec les institutions de Bretton Woods a échoué en raison de la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier.
En remplacement, un programme de référence a été mis en chantier avec les mêmes institutions en octobre dernier et devra se poursuivre jusqu'en mars 2002.
Il sera assujetti à une évaluation en février prochain et pourrait déboucher sur un programme triennal conduisant à l'accès du pays à l'initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et à la réduction de la dette.
Dans cette perspective, une réunion avec les bailleurs de fonds en vue du financement du déficit budgétaire qui s'élève à 16 milliards cfa est prévue pour le 20 décembre.
Le chef du gouvernement centrafricain, dont c'est la première rencontre avec les leaders des partis politiques depuis sa nomination en avril dernier, a affirmé que les perspectives économiques du pays sont assez favorables à condition que la paix et la sécurité soient instaurées.
Il a estimé qu'il est nécessaire que la classe politique discute, soulignant qu'il y a des choses qui dépendent du gouvernement et dont il faut accélérer le processus de réalisation. Il s'agit notamment du statut des partis politiques, de l'accès aux médias d'Etat, du financement des partis politiques et du désarmement des milices et des sociétés de gardiennage.
S'agissant du désarmement, M. Ziguélé a révélé le partenariat avec le Bureau de consolidation de la paix des Nations Unies en Centrafrique (BONUCA) et le PNUD qui a abouti à la mise en place d'un comité de désarmement logé à la Primature et doté d'un financement d'un million d'euros.
Ce comité est chargé, à la faveur des derniers événements qui ont secoué le pays, de désarmer tout le pays ainsi que tous les quartiers de Bangui.
M. Ziguélé qui a reconnu que le PIB du pays a reculé depuis 1993 du fait des mutineries de 1996, s'est élevé contre les affirmations des partis de l'opposition indiquant qu'aucun investissement n'a été réalisé dans le pays en huit ans.
Selon lui, le malentendu provient au sujet du rythme et du volume de ces investissements, car ceux-ci ont été réalisés dans les domaines forestier et minier. Il a cependant reconnu que telle que la croissance évolue, elle ne satisfait personne.
Concernant les investisseurs privés, le Premier ministre centrafricain a indiqué qu'il a pris contact, lors de son dernier séjour en France, avec la Chambre de Commerce de Paris en vue de la relance de la Chambre de commerce, d'industrie, des mines et de l'artisanat sous la forme d'un centre de promotion des investissements.
Au sujet de la présence des troupes libyennes en Centrafrique, il a affirmé que le chef de l'Etat est le garant de l'ordre public et qu'en conséquence, il doit utiliser tous les moyens pour le maintien de l'ordre.
La présence des troupes libyennes, a-t-il affirmé, résulte de l'accord de défense entre les membres de la CINSAD (Communauté des Etats sahélo-sahariens) qui a été ratifié par le parlement centrafricain.
Evoquant l'affaire Bozizé, M. Ziguélé a reconnu qu'il y a eu des incohérences dans la communication du gouvernement et qu'il s'agit pour lui, de demander au ministre de la Justice, de faire une mise au point qui viendrait compléter les dernières explications du procureur de la République.
Il a conclu ses propos en indiquant qu'il usera de tout son poids pour une rencontre entre le président de la République et les leaders des partis politiques le plus rapidement possible, avant le 1er décembre prochain.