Onze tchadiens tués en Centrafrique en Février 2002 : querelle politico-militaire qui refait surface
Mort de onze Tchadiens en RCA : les autorités de Bangui "responsables" (N'Djamena) - 1er mars 02
Onze Tchadiens abattus mi-février à l'extrême nord de la RCA - 1er mars 02
Mort de onze Tchadiens en RCA : les autorités de Bangui "responsables" (N'Djamena)
"Nous confirmons la mort de nos onze compatriotes, et rendons responsable les autorités centrafricaines de tout ce qui arrive à nos compatriotes" a indiqué à l'AFP le ministre tchadien de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Moctar Wawa Dahab.
Selon les autorités tchadiennes, "l'armée centrafricaine (...) est responsable de ces exactions", attribuées par des sources militaires centrafricaines à Abdoulaye Miskine, ex-lieutenant du chef rebelle tchadien assassiné, Laokein Bardé, et à ses hommes, réfugiés en Centrafrique depuis trois ou quatre ans.
"Le Tchad se réserve le droit de réagir en temps opportun" a souligné M. Dahab, demandant "aux Tchadiens qui se sentent dans l'insécurité de quitter la Centrafrique".
Des sources militaires ont indiqué que les victimes étaient des "coupeurs de route" rançonnant les voyageurs, tandis que selon l'ambassade du Tchad à Bangui ce n'étaient que des éleveurs et des commerçants.
La frontière tchado-centrafricaine a été le théâtre de vives tensions en novembre et décembre 2001, après la fuite dans le sud du Tchad de l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le général François Bozizé, et de ses partisans armés, accusés par Bangui de fomenter un coup d'Etat.
Au plus fort de la crise, N'Djamena avait accusé les autorités de RCA d'avoir recruté le rebelle Abdoulaye Miskine et ses hommes pour lutter contre les partisans de M. Bozizé.
La situation à la frontière entre le Tchad et la Centrafrique sera évoquée lors du sommet de la Communauté des Etats sahélos-sahariens (COMESSA, à laquelle appartiennent
Onze Tchadiens abattus mi-février à l'extrême nord de la RCA
Selon des sources militaires centrafricaines, il s'agissait de "coupeurs de route", des brigands rançonnant les voyageurs, tandis que l'ambassade du Tchad en RCA a indiqué que les victimes étaient des éleveurs et des commerçants.
Ces Tchadiens ont été arrêtés et exécutés par balles, près des localités de M'Bari et de Batangafo (plus de 4OO km au nord de Bangui), ont indiqué à l'AFP des militaires centrafricains basés dans la région et des témoins.
Ces exécutions seraient le fait d'Abdoulaye Miskine, un ancien lieutenant du chef rebelle tchadien assassiné, Laokein Bardé, et de ses hommes, réfugiés en Centrafrique depuis trois ou quatre ans, selon ces mêmes sources.
Selon certains témoins, les victimes auraient été contraintes de creuser elles-mêmes leurs tombes.
L'ambassade du Tchad en Centrafrique, interrogée par l'AFP, a rappelé que le Tchad avait déjà qualifié Abdoulaye Miskine de "personnage extrêmement dangereux pour les relations entre les deux pays".
"Nous demandons une fois encore aux autorités centrafricaines que des mesures concrètes soient prises pour mettre un terme à la barbarie de cet individu sans scrupules qui empoisonne les relations entre les deux Etats", a déclaré un diplomate tchadien, sous le couvert de l'anonymat.
"Promesse avait été pourtant faite par le ministre centrafricain des Affaires étrangère, Agba Otikpo Mé Zo Dè, en décembre dernier à N'Djamena, d'éloigner cet individu afin de sauver la vie à des ressortissants tchadiens qui continuent d'être massacrés", a ajouté ce diplomate.
En décembre, les autorités tchadiennes avaient accusé Abdoulaye Miskine d'être entré avec ses hommes en territoire tchadien pour s'attaquer aux habitants du village de Zémabaye (sud du Tchad), tuant deux éleveurs et en retenant huit autres en otages à Kabo, en territoire centrafricain.
Bangui avait déjà affirmé qu'il s'agissait de coupeurs de route. Les prisonniers avaient été transférés à Bangui, traduits en justice, puis libérés et remis à l'ambassade du Tchad en RCA par souci d'apaisement.
La frontière tchado-centrafricaine a été le théâtre de vives tensions en novembre et décembre 2001, après la fuite dans le sud du Tchad de l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le général François Bozizé, et de ses partisans armés.
Au plus fort de la crise, N'Djamena avait accusé les autorités de RCA d'avoir recruté le rebelle Abdoulaye Miskine et ses hommes pour lutter contre les partisans de M. Bozizé.