Martin Ziguélé lance la campagne de désarmement national

NAIROBI, 12 février (IRIN) - Le premier ministre de la République Centrafricaine (RCA), Martin Ziguélé, a lancé une campagne nationale de désarmement et de rassemblement des armes, a rapporté lundi le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

Le général Lamine Cissé, chef du Bureau d'appui des Nations Unies pour la consolidation de la paix en République Centrafricaine (BONUCA) ainsi que d'autres protagonistes présents au lancement de la campagne ont souligné l'importance du désarmement pour le retour de la paix et de la sécurité qui encouragera les réfugiés à rentrer chez eux, attirera les investissements étrangers et favorisera le développement humain dans le pays, a indiqué le PNUD.

" Le désarmement et le rassemblement des armes font partie des changements politiques, psychologiques et culturels nécessaires pour consolider la paix et mettre fin aux conflits, " a indiqué Kingsley Amaning, responsable du PNUD en RCA.

Dans le cadre de ce programme, une campagne de sensibilisation du public organisée par les comités de désarmement locaux établis dans toutes les communes de la capitale, Bangui et dans tous les autres districts du pays, invitera les personnes en possession d'armes à les rendre volontairement, selon le PNUD. Parmi les comités, figureront des représentants des autorités locales, des groupes religieux, des groupes de la société civile, des partis politiques et des forces de l'ordre.

Au cours de la première phase de cette initiative, l'objectif sera de récupérer 4 000 armes de petit calibre. Parallèlement, le programme offrira des formations professionnelles en vue de garantir de meilleurs débouchés professionnels aux 400 personnes qui rendront leurs armes, a rapporté le PNUD. Si cette première initiative réussit, on prévoit dans une seconde phase de rassembler 6 000 armes et aider 600 personnes à trouver un emploi.

A la suite de trois mutineries militaires en 1996 et la signature d'un accord de paix - les Accords de Bangui - l'année suivante, une mission de maintien de la paix, la MINURCA, a été déployée en RCA en avril 1998. La mission a achevé son mandat en février 2000 et a été remplacée par le BONUCA, suivi à son tour d'une autre tentative de coup d'Etat en mai 2001, dirigé par le général André Kolingba, deux fois chef d'Etat.

Le général François Bozizé, ancien chef d'état-major des forces armées de la RCA, a été ultérieurement accusé d'avoir participé à la tentative de putsch. A la suite d'un affrontement avec les forces gouvernementales, il s'est enfui au Tchad avec ses militants. De nouveaux heurts ont eu lieu le long de la frontière. Malgré une amnistie offerte à Bozizé et à ses militants, il n'est pas encore revenu en RCA. Le PNUD estime à 20 000 civils et à 1 000 soldats le nombre de citoyens centrafricains en exil dans les pays voisins.

Le PNUD a déclaré qu'un certain nombre de bandes et d'individus vivant dans la ville de Bangui et ses environs sont toujours en possession d'armes. Des armes légères ont été infiltrées illégalement dans les régions retirées de la RCA à la suite d'insurrections dans les pays voisins.

NU, Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) - Réseau d'Information Régionaux Intégré (IRIN)


Actualité Centrafrique - sangonet Dossier 9