Bangui, le 06 mars 2002
LES PARTIS POLITIQUES D'OPPOSITION
EN CENTRAFRIQUE ADP, ASD, FC, FND, FODEM, FPP,
MDI-PS, MESAN-BOGANDA, MNR, PUN, UNDD
Au
Conseil de Sécurité des Nations Unies
New York
USA
Objet : A propos d'une demande tendant au déploiement en RCA d'une Force de Maintien de la Paix sous l'égide de l'Organisation des Nations Unies (ONU)
Les Partis Politiques d'Opposition soussignés : ADP, ASD, FC, FND, FODEM, FPP, MDI-PS, MESAN-BOGANDA, MNR, PUN et UNDD ont l'honneur de porter à l'attention des membres du Conseil de Sécurité ce qui suit :
Le 06 février 2002, les partis politiques de l'opposition centrafricaine saisissaient les membres du Conseil de Sécurité et le Secrétaire général des Nations Unies d'un Mémorandum sur les dernières crises centrafricaines.
Dans ledit Mémorandum, ils marquaient notamment leur opposition résolue au déploiement sur le territoire national, de troupes de la COMESSA baptisées " Force de Maintien de la Paix " et en appelaient au Conseil de Sécurité pour qu'il n'accède pas à la demande de financement de ladite force.
La 8è session ordinaire de l'Organe central du Mécanisme de l'OUA pour la Prévention, la Gestion et le Règlement des conflits, au niveau ministériel, qui s'est tenue les 26 et 27 janvier 2002 à Tripoli pour examiner la situation en République Centrafricaine, avait pour sa part, exhorté " le Conseil de Sécurité des Nations Unies à envisager la possibilité de déployer urgemment une force de maintien de la paix pour consolider la paix et la sécurité en République Centrafricaine et demandait en outre, au Secrétaire général de l'OUA, d'entrer officiellement en contact avec le Conseil de Sécurité des Nations Unies en vue du déploiement rapide d'une telle force ".
Alors qu'à notre connaissance, le Conseil de Sécurité des Nations Unies ne s'est pas encore prononcé sur la question, on assiste au déploiement d'un contingent soudanais, s'ajoutant aux troupes libyennes déjà présentes de manière illégale sur le territoire national.
Cette évolution devient si préoccupante qu'elle justifie, aux yeux des partis politiques de l'opposition, une nouvelle adresse aux membres du Conseil de Sécurité pour attirer leur attention sur les graves dangers que recèle une telle situation.
En effet, l'empressement du pouvoir soudanais dans l'envoi en Centrafrique de son contingent est tel qu'il suscite les plus vives inquiétudes. Il y a lieu en effet de voir une volonté inavouée d'utiliser le territoire centrafricain comme base arrière ou tête de pont pour prendre en tenaille la rebellion du Sud Soudan.
C'est pourquoi nous restons fermement convaincus que le Conseil de Sécurité ne saurait accéder à une demande de couverture par son label de troupes déjà présentes sur le territoire centrafricain, en acceptant ainsi le fait accompli.
Cela étant, les partis politiques de l'opposition centrafricaine voudraient saisir la présente occasion pour manifester leur rejet global et le principe de toute force de maintien de la Paix en Centrafrique, même sous l'égide de l'ONU, dans un contexte où il n'y a ni guerre civile, ni agression extérieure.
Dans un tel contexte, cette force n'aurait pour mission que de consolider le pouvoir décrié du président plutôt que de soulager les souffrances du peuple centrafricain.
Le peuple centrafricain est aujourd'hui privé des droits et des libertés élémentaires.
Il vit une situation de misère criarde et sans nom dont les 30 mois d'arriérés de salaires des fonctionnaires en sont le signe le plus manifeste.
Ce n'est là rien d'autre que le résultat de la politique de pillage, de division et d'exclusion du président Patassé qui, sous prétexte d'avoir été " démocratiquement élu ", pratique délibérément une gestion anti-démocratique des affaires de l'Etat.
Il recourt constamment à des manoeuves dilatoires pour rejeter le dialogue national exigé tant par la communauté internationale que les forces vives de la nation, comme solution aux crises à répétition que connaît la République Centrafricaine.
Le Président Patassé, bafouant les principes démocratiques, a, de fait, rétabli aujourd'hui le parti unique et l'autoritarisme pour se maintenir indéfiniment au pouvoir.
Il choisit la fuite en avant dans des provocations militaires à la frontière avec le Tchad en utilisant le rebelle tchadien Abdoulaye Miskine pour commettre des forfaits sur les paisibles populations de ce pays voisin.
Il espère, en provoquant des conflits, masquer son incapacité à résoudre les problèmes cruciaux auxquels sont confrontés les Centrafricains sur les plans politique, économique et sécuritaire.
Pour les partis politiques de l'opposition, le président Patassé reste le mal et la solution aux crises récurrentes que connâit la République Centrafricaine.
C'est pourquoi ils espèrent vivement que les membres du Conseil de Sécurité des Nations Unies partageront leur analyse et examineront avec toute l'attention voulue les implications des décisions et recommandations qu'ils auront à prendre pour que ne se prolongent pas indéfiniment la souffrance et la misère du peuple centrafricain.
En lieu et place d'une force de maintien de la paix en Centrafrique, les partis politiques de l'opposition formulent les vœux :
1 - Que soit prolongé le mandat du BONUCA
2- Que soient renforcées les capacités opérationnelles du BONUCA en vue d'appuyer davantage :
Ont singé
ALLIANCE POUR LA DEMOCRATIE ET LE PROGRES (ADP p.o. Honoré DOUBA
ALLIANCE POUR LA SOLIDARITE ET LE DEVELOPPEMENT (ASD) Christophe BREMAIDOU
FORUM DEMOCRATIQUE POUR LA MODERNITE (FODEM) Jean DOZIMOGNAN
FORUM CIVIQUE p.o. Françoise BLAGUE
FRONT NATIONAL POUR LA DEMOCRATIE (FND) p.o. Célestin MBOUANAM
FRONT PATRIOTIQUE POUR LE PROGRES (FPP) Jean-Claude GOUANDJIA
MOUVEMENT POUR LA DEMOCRATIE, L'INDEPENDANCE ET LE PROGRES SOCIAL (MDIPS) Daniel NDITIFEI-BOYSEMBE
MOUVEMENT DE L'EVOLUTION SOCIALE DE L'AFRIQUE NOIRE-BOGANDA(MESAN-BOG) Dieudonné-Stanislas M'BANGOT
MOUVEMENT NATIONAL POUR LE RENOUVEAU (MNR) Paul BELLET
PARTI DE L'UNITE NATIONAL (PUN) Léa KOYASSOUM-DOUMTA
UNION NATIONAL POUR LA DEFENSE DE LA DEMOCRATIE (UNDD) Djibrine SHOW