Amorce d'un dialogue national par l'ONU à Bangui
Fin du
dialogue national organisé à Bangui sous l'égide de l'ONU
Dialogue politique en RCA: faire taire les armes, conjurer
la peur
La classe politique centrafricaine salue le dialogue organisé
par l'ONU
Ouverture d'un dialogue national à Bangui sous l'égide de
l'ONU
Fin
du dialogue national organisé à Bangui sous l'égide de l'ONU
AFP, Bangui, 19 fév 2002 - 22h23 - La réunion de la classe politique
centrafricaine, entamée lundi à Bangui sous l'égide du Bureau de l'ONU en Centrafrique
(BONUCA) et destinée à favoriser le dialogue national entre pouvoir et opposition, a
pris fin mardi soir, a constaté un journaliste de l'AFP.
Le communiqué final, lu par le rapporteur des travaux, Stanislas-Samuel Zoumbéti, membre
du cabinet du président centrafricain Ange-Félix Patassé, fait état de l'engagement
des partis de la majorité et de l'opposition à poursuivre le dialogue et à résoudre
leurs différents par la voie pacifique.
"A l'issue des travaux, il est ressorti la nécessité de s'engager résolument dans
la voie d'un véritable dialogue, franc et sincère, susceptible de jeter les bases d'un
renouveau politique et d'enclencher le développement durable pour le pays", indique
le communiqué.
Les participants ont également convenu de fixer une périodicité à leurs rencontres.
Les projets de résolutions et de recommandations devant être adoptés à l'issue des
travaux seront rendus publics mercredi, a-t-il été annoncé.
"Le communiqué final qui sanctionne ces deux jours de travaux est la première
balise d'une volonté nouvelle des acteurs politiques centrafricains à dialoguer, à se
concerter, à communier ensemble", s'est réjoui le représentant spécial du
secrétaire général de l'ONU en Centrafrique, le général Lamine Cissé.
Celui-ci a également salué la "décision de fixer des périodicités à cette
rencontre", ajoutant, à l'adresse des participants: "le BONUCA vous donne
l'assurance de sa totale disponibilité à rester à vos côtés et à cheminer avec vous
jusqu'au bout".
"Nous avons des raisons de nous réjouir des espoirs que nous avions placés dans
cette rencontre", a estimé le ministre des Finances, Eric Sorongopé, à la clôture
de la réunion.
"Même si les circonstances semblaient propices à un dialogue franc, il n'en demeure
pas moins que les plaies encore béantes des derniers évènements,les difficultés
d'application entière des conclusions des précédentes assises, les méfiances
accumulées au fil des années" risquaient de transformer cette rencontre en
"tribune où chacun viendrait se blanchir et rejeter toutes les fautes sur
l'autre", a-t-il souligné.
Quelque 160 parlementaires et représentants des partis politiques de la République
centrafricaine (RCA), ont pris part à cette rencontre afin de discuter du renforcement du
processus démocratique et du dialogue politique en Centrafrique.
Déchirée par trois mutineries militaires en 1996-97, la RCA a replongé en 2001 dans un
cycle de violences, qui a débuté le 28 mai par une tentative de coup d'Etat contre le
président Ange-Félix Patassé.
Dialogue politique en RCA:
faire taire les armes, conjurer la peur
AFP, Libreville, 19 fév 2002 - 13h42 - La classe politique centrafricaine tente
depuis lundi à Bangui de renouer les fils d'un dialogue totalement rompu depuis de
nombreux mois par le fracas des armes et un climat de peur et de suspicion
généralisées.
Quelque 160 responsables politiques centrafricains, (gouvernement, chefs de l'opposition
et parlementaires), étaient réunis jusqu'à mardi dans la capitale centrafricaine, pour
la première fois depuis le coup d'Etat manqué du 28 mai 2001 contre le président
Ange-Félix Patassé.
L'objectif, ambitieux, de cette réunion initiée par le Bureau des Nations Unies en
Centrafrique (BONUCA): trouver le déclic pour sortir la RCA d'un cycle de violences mûri
sur fond de rancunes politiques personnelles, de désorganisation de l'armée, de crise
socio-économique et de peur.
"Chacun de nous a peur de son ombre. Chacun de nous a peur de son voisin. Le +qui
es-tu?+, est la question qui traverse tout le monde à l'approche d'une silhouette",
commente Marcel Loudégué, un député du Mouvement de libération du peuple
centrafricain (MLPC, au pouvoir).
Depuis le début de la longue grève des fonctionnaires centrafricains (de novembre 2000
à mars 2001), le climat politique n'a cessé de se dégrader à Bangui, pour finalement
céder le pas, fin mai 2001, aux rafales d'armes automatiques et aux tirs de mortiers.
Lors du mouvement social, le pouvoir, confronté à l'incapacité financière de régler
les salaires et arriérés des fonctionnaires, accusait déjà l'opposition d'attiser la
braise sociale pour préparer un renversement de régime par la rue.
Quelques mois après, un commando armé, attaquait dans la nuit du 28 mai la résidence du
président Patassé, entraînant exode des populations, exactions et arrestations au sein
de l'ethnie de l'ex-président, André Kolingba, tenu pour responsable de cette tentative
par le régime.
Le climat de suspicion régnant à Bangui s'est encore aggravé à l'automne 2001, quand
la loyauté de l'ex-ministre de la Défense, Jean-Jacques Démafouth, et de l'ancien chef
d'état-major des armées, François Bozizé, ont été successivement mises en cause.
La classe politique, longtemps silencieuse et claquemurée à domicile après le putsch
raté, pendant qu'une armée erratique occupait la rue, n'est sortie peu à peu de son
mutisme que pour se répandre en invectives.
Quand l'opposition dénonçait la "dérive dictatoriale du régime" et la
présence d'un contingent "d'occupation" militaire libyen, M. Patassé, assigné
de facto à domicile, l'accusait de visées "putschistes, terroristes".
Même si elle salue dans son ensemble l'initiative onusienne, la classe politique
centrafricaine demeure parcourue de sourdes défiances.
Pour le porte-parole des 14 principaux partis de l'opposition, Paul Bellet, "il est
clair que c'est par la force brutale et non par le dialogue que le président Patassé
entend résoudre la crise politique qui secoue la RCA".
Dans les rangs du pouvoir, on se souvient amèrement avoir cédé à une forte pression
internationale pour dialoguer et amnistier les militaires auteurs des mutineries de
1996-97. Les mêmes qui reprirent les armes en mai dernier...
D'où les réticences du clan Patassé à accéder aux nouveaux appels au dialogue lancés
par l'ONU, l'OUA et le président gabonais Omar Bongo, tandis que la Libye offre une
solution apparemment plus sûre: l'envoi d'une force de maintien de la paix à Bangui.
"Chacun cherche un déclic qui va rassembler l'ensemble de la société",
résume le responsable de la Banque mondiale pour l'Afrique centrale, Robert Calderisi,
soulignant, à la veille d'une visite à Bangui, la "situation dramatique" de
l'économie du pays.
Et ce responsable de prédire: "sans une amélioration de la situation politique dans
le sens d'une réconciliation nationale, la Centrafrique continuera à aller mal".
La classe politique
centrafricaine salue le dialogue organisé par l'ONU
AFP, Bangui, 19 fév 2002 - 12h15 - La classe politique centrafricaine a salué
dans son ensemble la rencontre organisée depuis lundi à Bangui, sous l'égide de l'ONU,
pour favoriser le dialogue politique en République centrafricaine (RCA).
"Cette rencontre marque une réelle volonté de la communauté internationale d'aider
la RCA à consolider les acquis de son processus démocratique, mais nous devons exclure
l'anathème et la personnification des débats", a déclaré à l'AFP le président
de l'Assemblée nationale centrafricaine, Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, cacique du
régime, mais connu pour ses prises de positions indépendantes.
Marcel Loudégué, député du Mouvement de libération du peuple centrafricain (MLPC, au
pouvoir), a également salué l'initiative du Bureau des Nations unies en Centrafrique
(BONUCA) de réunir les dirigeants du pays et ceux des partis de l'opposition.
"Depuis huit mois (date du coup d'Etat manqué du 28 mai 2001, ndlr), aucun
groupement politique n'a tenté un tel rapprochement. Chacun de nous a peur de son ombre.
Chacun de nous a peur de son voisin. Le +qui es-tu?+, est la question qui traverse tout le
monde à l'approche d'une silhouette", a-t-il souligné.
Pour Paul Bellet, porte-parole des 14 principaux partis de l'opposition centrafricaine,
"il est clair que c'est par la force brutale et non par le dialogue que le président
(Ange-Félix) Patassé entend résoudre la crise politique qui secoue la RCA".
"En toute liberté et en toute franchise, nous pensons que cette initiative du BONUCA
doit être l'amorce d'un processus qui va conduire les Centrafricains à s'unir et à
trouver par eux-mêmes les solutions à leurs problèmes".
Ouverture d'un dialogue
national à Bangui sous l'égide de l'ONU
AFP, Bangui, 18 fév 2002 - 15h58 - La classe politique centrafricaine a entamé
lundi à Bangui une réunion de deux jours destinée à favoriser le dialogue national
entre pouvoir et opposition, a constaté un journaliste de l'AFP.
Quelque 160 parlementaires et représentants des partis politiques de la République
centrafricaine (RCA), prennent part à cette rencontre initiée par le Bureau de l'ONU en
Centrafrique (BONUCA).
La réunion s'est ouverte en présence du représentant du secrétaire général de l'ONU
en RCA, Lamine Cissé, du directeur du centre de gestion des conflits à l'OUA, Corentin
Ki Doulaye, du président de l'Assemblée nationale, Luc Appolinaire Dondon Konamabaye, du
gouvernement et du corps diplomatique.
Les participants discuteront pendant deux jours du renforcement du processus démocratique
et du dialogue politique en RCA.
Parmi les thèmes abordés: "l'accès des partis politiques aux médias d'Etat; le
recours aux moyens non constitutionnels d'accès au pouvoir; l'organisation de
manifestations publiques pacifiques; le gouvernement d'ouverture; la réconciliation
nationale".
"Sans volonté politique réelle et clairement affirmée des différents acteurs de
la vie publique nationale, aucun effort ni concours de la communauté internationale ne
pourrait connaître une issue totalement heureuse et entièrement profitable au peuple
centrafricain", a déclaré Lamine Cissé à l'ouverture des travaux.
Le représentant onusien a insisté sur "la nécessité du dialogue politique comme
stratégie crédible de sortie de crise en RCA", estimant ce dialogue
"impératif" poaur la consolidation de la paix.
Cette rencontre sera sanctionnée par un communiqué final énonçant "des solutions
pratiques, applicables dans les meilleurs délais, pour qu'enfin, la RCA sorte du cercle
infernal dans lequel elle est enfermée depuis trop longtemps déjà", a indiqué à
l'AFP un membre du BONUCA.
Déchirée par trois mutineries militaires en 1996-97, la RCA a replongé en 2001 dans un
cycle de violences, qui a débuté le 28 mai par une tentative de coup d'Etat contre
l'actuel président, Ange-Félix Patassé.
Actualité Centrafrique -
Dossier 9