Reprise puis suspension jusqu'à jeudi du procès du coup d'Etat du 28 mai
AFP, Bangui, 20 fév 2002 - 14h01
- L'audience du procès des auteurs présumés de la tentative de coup d'Etat du 28 mai 2001 en Centrafrique, qui s'était rouvert mercredi en fin de matinée, a été suspendue jusqu'à jeudi, a constaté un journaliste de l'AFP.Le président de la Cour criminelle de Bangui, Zacharie Ndouba, a expliqué que la Cour allait se retirer pour délibérer sur les requêtes présentées dans la matinée par les avocats de la défense.
Le procès, au cours duquel seront jugées 680 personnes, dans leur immense majorité par contumace, s'était ouvert le 15 février avant d'être ajourné à mercredi, à la demande des avocats de la défense, qui avaient réclamé un délai pour pouvoir prendre connaissance du dossier.
A la réouverture du procès, mercredi en fin de matinée, ces derniers ont contesté la régularité de l'instruction menée par la Commission nationale mixte d'enquête judiciaire, mise en place par décret ministériel au lendemain du putsch avorté pour faire la lumière sur ces événements.
Le Procureur général, Joseph Bindoumi, qui avait présidé cette commission d'enquête, a demandé à la Cour de "considérer les requêtes qui ont été présentées comme étant sans intérêt et sans fondement et de les rejeter purement et simplement".
Certains avocats ont réclamé l'annulation intégrale de la procédure, arguant que la Commission d'enquête avait été mise en place dans des conditions illégales et anticonstitutionnelles.
Cette commission n'était pas la juridiction compétente pour mener des investigations, faire arrêter et placer en détention des personnes pendant des mois, ont-ils notamment estimé.
Le président de la Cour criminelle de Bangui, Zacharie Ndouba, avait annoncé à l'ouverture de l'audience que les débats commenceraient par le volet de l'affaire visant l'ancien ministre de la Défense, Jean-Jacques Démafouth et 22 co-accusés.
Les avocats de M. Démafouth, accusé d'avoir ourdi un complot parallèle au putsch avorté, ont estimé que le dossier de leur client n'était pas en état d'être jugé car il avait été instruit dans le cadre d'une enquête de flagrance ne pouvant excéder au total 24 jours.
Ils ont également souligné que M. Démafouth étant poursuivi pour des faits reprochés dans l'exercice de ses fonctions de ministre, il devrait comparaître devant la Haute cour de justice, une juridiction d'exception chargée de juger les ministres.
Dans un entretien accordé le 7 septembre dernier à l'AFP, sur son lieu de détention, M. Démafouth avait affirmé: "je n'ai jamais conspiré et je n'ai jamais été en contact avec les auteurs du coup d'Etat".
Le procès est retransmis en direct par la radio et la télévision publiques centrafricaines.
De nombreux Banguissois suivaient mercredi matin les débats, seuls ou par petits groupes, autour de postes de radio.
Reprise du procès de la tentative de coup d'Etat du 28 mai 2001
AFP, Bangui, 20 fév 2002 - 12h39
- Le procès des auteurs présumés de la tentative de coup d'Etat du 28 mai 2001 en Centrafrique a repris mercredi à Bangui, en fin de matinée, sous haute surveillance militaire, a constaté un journaliste de l'AFP.Le président de la Cour criminelle de Bangui, Zacharie Ndouba, a annoncé à l'ouverture de l'audience que les débats commenceraient par le volet de l'affaire visant l'ancien ministre de la Défense, Jean-Jacques Démafouth, et 22 co-accusés.
Limogé et détenu depuis le 26 août, M. Démafouth est accusé d'avoir ourdi un complot parallèle au putsch manqué du 28 mai, attribué par l'accusation à l'ancien président centrafricain, André Kolingba, aujourd'hui en fuite.
Le procès du coup d'Etat manqué du 28 mai dernier, au cours duquel seront jugées 680 personnes, dans leur immense majorité par contumace, avait débuté vendredi dernier avant d'être ajourné à la demande des avocats de la défense, qui avaient réclamé un délai pour pouvoir prendre connaissance du dossier.
Tous les accusés ont été inculpés d'"atteinte à la sûreté intérieure de l'Etat, évasion, assassinat et complicité d'assassinat".
La Cour criminelle de Bangui est composée d'un président, de deux assesseurs et d'un jury populaire de neuf personnes.
Une foule estimée à environ 3.000 personnes par le correspondant de l'AFP à Bangui s'est massée mercredi matin dans l'enceinte du Palais de justice, dans l'espoir d'assister au procès, alors que la salle d'audience ne peut en contenir qu'environ 300.
De nombreux militaires en armes étaient positionnés debout dans les travées du prétoire et à l'extérieur de l'enceinte judiciaire.
Le procès, qui a débuté par l'appel des accusés et des observations de procédure des avocats, est retransmis en direct par la radio et la télévision publiques centrafricaines.
De nombreux Banguissois suivaient mercredi matin les débats, seuls ou par petites groupes, autour de postes de radio.
Les accusés sont arrivés au Palais de justice de Bangui à bord d'un camion militaire, à l'exception de M. Démafouth, arrivé séparément, escorté par quatre soldats à bord d'un véhicule 4X4 blanc et vêtu d'un costume noir.
Son avocat, Me Nicolas Tyangaye a estimé que le dossier de son client n'était pas en état d'être jugé car il avait été instruit dans le cadre d'une enquête de flagrance ne pouvant excéder au total 24 jours.
Dans un entretien accordé le 7 septembre dernier à l'AFP, sur son lieu de détention, M. Démafouth avait affirmé: "je n'ai jamais conspiré et je n'ai jamais été en contact avec les auteurs du coup d'Etat".