AFP, N'Djamena, 9 mars 2002 - 12h41 - Le Tchad refuse de servir de bouc émissaire dans les problèmes politiques internes à la Centrafrique, notamment l'affaire Bozizé, a déclaré vendredi soir le président tchadien, Idriss Deby.
"Nous refusons qu'on nous traîne dans cette affaire (Bozizé) comme bouc émissaire", a-t-il déclaré, en allusion à l'ancien chef d'état-major centrafricain, François Bozizé, accusé par Bangui d'avoir fomenté un coup d'Etat et dont la fuite, en novembre 2001, dans le sud du Tchad, avec ses partisans armés, provoque des tensions à la frontière entre les deux pays.
"Nous ne comprenons pas le comportement du président (centrafricain, Ange-Félix) Patassé", a ajouté M. Deby lors d'une conférence de presse à son retour à N'Djamena à l'issue du sommet des chefs d'Etat de la Communauté des Etats sahélo-sahariens (COMESSA) de Syrte (Libye), où a été abordée la question des tensions actuelles à la frontière tchado-centrafricaine.
"Si les gens (les autorités centrafricaines, ndlr) ne sont pas en mesure de résoudre leur problème interne, il ne faut pas qu'on dise que le Tchad y est pour quelque chose", a-t-il estimé.
Il a également "condamné de la manière la plus ferme possible la tuerie, la spoliation et l'humiliation des Tchadiens en Centrafrique", en référence au meurtre de onze ressortissants tchadiens à la mi-février, dans l'extrême nord centrafricain, à la frontière avec le Tchad.
Le Tchad a rendu les autorités centrafricaines "responsables" de ces meurtres et d'exactions antérieures contre des ressortissants tchadiens en Centrafrique et a averti, le 1er mars, se réserver "le droit de réagir en temps opportun".
Les autorités tchadiennes ont attribué ces exactions à Abdoulaye Miskine, ex-lieutenant du chef rebelle tchadien assassiné Laokein Bardé, et à ses hommes, réfugiés en Centrafrique depuis environ quatre ans, et recrutés selon N'Djamena par les autorités de Bangui pour lutter contre les partisans de M. Bozizé.
Le sommet de la COMESSA a décidé jeudi la "création d'une commission qui (aura pour but) de permettre l'envoi d'observateurs à la frontière entre les deux Républiques".
Tchad et Centrafrique veulent apaiser la situation (ambassadeur tchadien)
AFP, Libreville, 8 mars 2002 - 15h38
- Les autorités tchadiennes et centrafricaines cherchent à apaiser la tension à la frontière entre les deux pays, a déclaré vendredi l'ambassadeur du Tchad à Bangui, joint au téléphone par l'AFP depuis Libreville.L'ambassadeur Maïtine Djoumbé a révélé avoir été convoqué mercredi au ministère des Affaires étrangères centrafricain.
Le ministre des Affaires étrangères lui a fait part de la "surprise" de Bangui concernant les déclarations virulentes du porte-parole du gouvernement tchadien, le 1er mars, à propos de la mort de onze Tchadiens dans le nord de la Centrafrique.
"On s'est dit qu'il fallait chercher à apaiser la situation", a indiqué M. Djoumbé à propos de son entretien avec le chef de la diplomatie centrafricaine.
Il a ajouté avoir expliqué aux autorités centrafricaines que "le Tchad ne peut pas se taire sur la mort d'une dizaine de ses compatriotes tués en territoire étranger" et avoir réitéré la demande de N'Djamena "d'éloigner Abdoulaye Miskine et ses 300 hommes entretenus et équipés à Bangui".
Le Tchad accuse Abdoulaye Miskine, ex-lieutenant du chef rebelle tchadien assassiné Laokein Bardé, et ses hommes, réfugiés en Centrafrique depuis environ quatre ans, d'avoir exécuté onze ressortissants tchadiens, abattus à la mi-février en Centrafrique, non loin de la frontière tchadienne.
La frontière tchado-centrafricaine a été le théâtre de vives tensions en novembre et décembre 2001, après la fuite dans le sud du Tchad de l'ancien chef d'état-major de l'armée centrafricaine, le général François Bozizé, et de ses partisans armés, accusés par Bangui de fomenter un coup d'Etat.
Au plus fort de la crise, N'Djamena avait accusé les autorités de Bangui d'avoir recruté Abdoulaye Miskine et ses hommes pour lutter contre les partisans de M. Bozizé.
"Nous rendons responsables les autorités centrafricaines de tout ce qui arrive à nos compatriotes" avait déclaré, le 1er mars, le ministre tchadien de la Communication et Porte-parole du gouvernement, Moctar Wawa Dahab, avertissant que "le Tchad se réserve le droit de réagir en temps opportun".
Actualité Centrafrique - Dossier 9