L'ambassade du Tchad remet à la justice un conseiller (M. Poloko) du président Patassé

Un ancien conseiller du président Ange-Félix Patassé, en fuite depuis la tentative de coup d'Etat du 28 mai dernier, a été remis vendredi à la justice centrafricaine par l'ambassadeur du Tchad à Bangui chez qui il s'était réfugié, a rapporté la radio nationale.

Alfred Pokolo, limogé au mois de mai par le président Patassé avant d'être incarcéré par les forces de sécurités centrafricaines, avait été immédiatement libéré dès les premières heures du coup d'Etat, accréditant la thèse émise à l'époque selon laquelle il serait impliqué dans le putsch manqué, rappelle-t-on.

Plusieurs "documents" ont été signés entre les différentes parties "afin de prévenir la sécurité du prévenu", a expliqué la radio nationale, ajoutant que l'ex-conseiller a été remis aux autorités en présence de la commission mixte d'enquête sur le coup d'Etat du 28 mai et du chef de la section des droits de l'Homme du Bureau des Nations unies pour la consolidation de la paix en République centrafricaine (BONUCA), Mamadi Diakhité.

M. Poloko a été ensuite "entendu dans l'après-midi par le procureur du tribunal de grande instance de Bangui", a indiqué la même source.

L'ancien conseiller en fuite a justifié son arrestation en mai par une "divergence de vue" avec le ministre centrafricain de la Défense à propos de l'expulsion d'un ressortissant de la République démocratique du Congo (RDC) en situation irrégulière à Bangui, a expliqué la radio.

Des sources bien informées ayant revendiqué l'anonymat affirment de leur côté que ce philosophe de 39 ans, conseiller politique du président Patassé depuis 1993, était soupçonné à l'époque des faits de recruter des mercenaires africains pour le compte des ennemis du chef de l'Etat.

(AFP, Bangui, 20 juillet 2001 - 17h53)


Un conseiller (M. Poloko) de Patassé dément avoir soutenu la tentative de putsch
(AFP, Bangui, 22 juillet 2001 - 19h37)

Un ancien conseiller politique du président centrafricain Ange-Félix Patassé, remis le 20 juillet à la justice par l'ambassadeur du Tchad chez qui il avait trouvé refuge, a démenti dimanche avoir soutenu la tentative de putsch du 28 mai.
n'entre pas dans mon schéma politique", a expliqué M. Alfred Poloko, 39 ans, au cours d'une interview à la radio nationale centrafricaine.
M. Poloko a par ailleurs nié avoir été libéré par les mutins de la Brigade des recherches de Bangui où il avait été placé en détention préventive trois jours avant la tentative de coup d'Etat.
"Il y avait des tirs partout dans la ville et pour l'homme politique que je fus, j'ai pensé que tout pouvait arriver. Je suis donc sorti de là moi-même (...) et me suis arrêté à la résidence de l'ambassadeur du Tchad (...) qui a accepté que je reste en attendant que les choses se précisent", a-t-il expliqué
Ancien conseiller du président Patassé de 1993 à 2001, M. Poloko avait été limogé en mai 2001 avant d'être arrêté et placé en détention par les autorités centrafricaines qui lui reprochaient d'être "proche des milieux hostiles au chef de l'Etat".
Alfred Poloko avait été remis vendredi à la justice centrafricaine par l'ambassadeur du Tchad à Bangui, M. Maitine Djoumbé, en présence du président et des membres de la commission mixte d'enquête sur la tentative du coup d'Etat du 28 mai et du chef de la section des droits de l'homme du Bureau des Nations Unies pour la consolidation de la paix en Centrafrique
Plusieurs documents garantissant la sécurité de M. Poloko avait été signés par les différentes parties avant sa sortie de la résidence de l'ambassadeur du Tchad.
Le même jour, M. Poloko, avait été entendu par le procureur de la République près le tribunal de grande instance de Bangui, Dominique Said Panguindji, puis remis en liberté.


Les nouvelles brèves de Centrafrique (suite 2)