La capitale centrafricaine frappée par une insécurité grandissante
Bangui, la capitale de la République centrafricaine, est frappée depuis plusieurs semaines par une vague d'insécurité sans précédent, a-t-on appris vendredi auprès de la police centrafricaine.
Il ne se passe désormais plus une seule nuit sans que des habitants de la capitale soient dévalisés par des malfrats, a indiqué à l'AFP l'Office centrafricain de répression du banditisme (OCRB) qui recense actuellement une moyenne de cinq braquages nocturnes par jour.
Les bandits, souvent armés de pistolets automatiques ou de kalachnikovs, opèrent par groupe d'une dizaine d'individus, pénétrant dans les domiciles de leurs victimes à la recherche d'argent, de bijoux ou de tout autre bien de valeur.
Ces malfrats, qui n'hésitent pas à découper les grilles de protection à l'aide de scies à métaux ou à défoncer portes et fenêtres, dans les maisons, tirent volontiers des coups de feu en l'air pour intimider le voisinage et faciliter leur fuite.
Le 18 mai, un diplomate tchadien en poste à Bangui et son épouse ont été agressés selon un scénario identique par deux hommes armés.
Il s'agissait de la seconde agression d'un diplomate après celle qui a coûté la vie en août 2000 à l'ambassadeur de Libye, Awad Abdallah El Senoussi, abattu par deux hommes qui voulaient lui voler son véhicule.
Cette récente multiplication des braquages est d'autant plus facile que de nombreuses armes de guerre dérobées pendant les trois mutineries militaires de 1996-1997 restent encore en circulation, estiment les autorités centrafricaines.
L'OCRB, dirigé par le commissaire Louis Mazangué, devenu célèbre chez les Banguissois pour ses exécutions extra-judiciaires de braqueurs, déplore de son côté le manque d'effectif : cette unité spécialisée dans l'anti-gang comprend une vingtaine d'hommes pour une ville de plus de 6OO.000 habitants.
(AFP, Bangui, 25 mai 2001 - 15h24)