LA LIGUE CENTRAFRICAINE DES DROITS DE L’HOMME (LCDH) N’EXISTE QUE POUR UNE CATEGORIE DE CENTRAFRICAINS ?
Point de vue par Thierry BANGUI

Les réactions


Cela fait plusieurs semaines déjà que des voix s’élèvent pour dénoncer des graves violations des droits de l’homme dans une partie de notre pays, occupée par des assaillants, principalement Tchadiens. La première voix était celle de l’évêque de Bossangoa, Mgr Pomodimo – qui a perdu au moins un des prêtres de son diocèse, assassiné -, suivie de celle de la Conférence épiscopale des évêques de Centrafrique, en passant par celles des Représentations des Institutions Internationales en RCA, du Président de la République lors de son discours - de main tendue - à la nation, le 31 décembre dernier ; la dernière en date est celle des Déplacés de Bossangoa à Bangui.

Les villes de Bossangoa, Bambari, Kaga-Bandoro, Bozoum, Dékoa, Batangafo, Kabo, Paoua, pour ne citer que celles-là, sont saccagées. Des populations de ces localités sont pillées et – si elles n’ont pas réussi à prendre le maquis dans des conditions plus que déplorables - sont assassinées. Des fillettes, filles, femmes (même de 3ème âge) sont violées. Personne ne peut mieux décrire les sévices que subissent les populations de cette partie de notre cher pays comme l’ont fait et ceci dans leur Communiqué de Presse ce week-end, les Déplacés de Bossangoa qui les ont vécu dans leur chair ou ont été témoins.

Grande est ma stupéfaction de noter le silence absolu de la Ligue Centrafricaine des Droits de l’Homme (LCHD) face à ces exactions. Ce qui contraste avec l’énergie avec laquelle maîtres Tiangaye, Ngoungaye et consorts ont dénoncé – et ils ont raison – les exactions identiques commises par les éléments de Jean-Pierre Bemba dans les quartiers nord de Bangui.

Est-ce à dire que la LCDH n’existe que pour une catégorie de Centrafricains ? Ou bien, les populations de Bossangoa, Bambari, Bozoum, Kaga-Bandoro, Dékoa, etc. ne méritent pas d’être défendues ? Ou bien encore, la LCDH est-elle la caution morale de ces agresseurs Tchatiens ?

La question de la crédibilité, de la neutralité, de l’impartialité de cette Institution qu’est la LCDH qui a pour but de défendre des causes nobles qui sont celles des droits de l’homme dans notre pays est posée.

Thierry BANGUI
Marseille (France)


Réactions :

1. - rickou m (06 Janvier 2003 09:08:09)

Cher compatriote Thierry BANGUI,

Je me permet de vous répondre indirectement car j'aurais aimé mille fois être avec des personnes comme vous, soucieux de l'intérêt national, et en outre, qui détruisent le pays.... Bref!!

Monsieur le moraliste, notre pays la centrafrique est un "Etat" dont nous sommes les principaux acteurs et non un patrimoine d'un groupe de personnes arrivistes et qui estiment maitriser la situation. Justice sera faite un jour!!!

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2. - Reaction à transmettre à Thierry Bangui : jpk. MAYA (Mon, 6 Jan 2003)

La réaction de Thierry Bangui résulte soit d'un manque d'information ou alors il s'agit encore d'une démonstration de règlement de compte avec le Président du LCDH . Elle mérite donc un petit rappel

La Ligue Centrafricaines des Droits de l'Homme (LCDH) a été la première a qualifié de forfaiture l'appel de Patassé à Bemba pour envahir la RCA. Elle a, part la même occasion, été la premieère a demander au parlement Centrafricain de procéder à la démarche constitutionnelle de destitution de Patassé pour cause trahison.

Je pense en toute honnetété qu'on peut reprocher une lenteur voir un maque de virulence au LCDH En tout cas, on ne peut pas lui reprocher le silence absolue. Il ne faut pas oublier que si LCDH n'apas fait de TAM TAM, il y a eu d'autres petits bruits qui ont ont s6urement échappés au compatriote. Je ne suis pas sûre que l'action "casseroles vides" a fait un effet tout comme des appels a manifestation ici en France. Monsieur Bangui, avant de condamner le LCDH, faites vous mêmes d'abords quelque chose.

Pour Mémoire, je renvoie le compatriote Bangui a la dépèche de l'AFP disponible sur dans les archives d'actualités Centrafrique dossier 12 de Sangonet Jean-Pierre MARA

La FIDH et la LCDH condamnent les exactions commises à Bangui PARIS, 5 nov (AFP) - 18h04 - La Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (FIDH) et la Ligue centrafricaine des droits de l'Homme (LCDH) ont condamné mardi à Paris les violations des droits de l'homme à Bangui, dans un communiqué conjoint transmis à l'AFP.

La FIDH et la LCDH dénoncent "les violations des droits de l'homme" onze jours après un coup d'Etat manqué en Centrafrique et exigent que "toute la lumière soit faite sur (ces violations) tant du côté des rebelles que des forces loyalistes appuyées par les troupes libyennes et les milices (Mouvement de libération du Congo +MLC+) de Jean-Pierre Bemba".

Les deux associations demandent notamment "la mise en place d'une commission d'enquête internationale" et insistent sur "le retrait de toutes les troupes étrangères du territoire centrafricain".

"On a pu dénombrer à l'hôpital communautaire de l'amitié des dizaines de morts et plus d'une centaine de blessés, en grande partie des civils", indique le texte, dénonçant aussi "les viols systématiques notamment sur des mineurs de 8 ans".

La FIDH et la LCDH annoncent également que des "corps ont été retrouvés éparpillés dans la capitale" et "le président centrafricain Ange Félix Patassé livre la population aux exactions de sa milice privée dirigée par Abdoulaye Miskine".

Elles affirment qu'elles ne manqueront pas de saisir "les instances compétentes de la Cour pénale internationale (CPI) des faits incriminés". Depuis mercredi, les forces loyalistes ont repris en main la situation à Bangui.


Les nouvelles brèves de Centrafrique (suite 2)