BANGUI, 22 juin 2003 (AFP) - 19h05 - Un journaliste centrafricain détenu depuis le 18 mai "pour diffamation par voie de presse" et risque jusqu'à cinq ans de prison, n'observe pas une grève de la faim, contrairement à ce qui avait été annoncé le 12 juin, a affirmé dimanche à l'AFP l'organisation Reporter sans frontières (RSF).
"J'ai vu Michel N'gokpélé, il se porte bien et il n'observe pas une grève de la faim contrairement à ce qui a été annoncé" par le Groupement des éditeurs de la presse privée indépendante de Centrafrique (GEPPIC), a déclaré le correspondant de RSF à Bangui, Maka Gbossokotto.
"Michel N'gokpélé rejette les repas du service pénitencier de M'baïkikm au sud de Bangui), mais il mange ce que lui apporte sa famille, car il est ressortissant de M'baïki", a précisé M. Gbossokotto, directeur de publication du quotidien Le citoyen.
M. Gbossokotto a assisté la semaine dernière à M'baïki au procès de M. N'gokpélé, secrétaire général du GEPPIC et directeur de publication du journal Le quotidien de Bangui.
Selon lui, l'accusé est poursuivi pour "diffamation par voie de presse" pour avoir publié un article intitulé "les combines de détournement du Docteur Koyazégbé", médecin chef de M'Baïki, et "outrage à magistrat", mais il est également un "repris de justice".
M. N'gokpélé devait comparaître en 1996 pour "braquage" et "escroquerie", mais avait échappé à un procès en récusant le président du tribunal de M'baïki.
Il lui est reproché aujourd'hui d'avoir écrit lors d'une "évasion" et non plus d'une permission, un article dans lequel il s'est attaqué en des termes virulents au procureur de M'Baïki, ce qui lui a déjà valu une inculpation pour "outrage à magistrat".
"Ayant dénigré le procureur de M'baïki (qui est irrécusable), dans un article, il risque jusqu'à cinq ans de prison ferme", a indiqué le représentant de RSF.