Le colonel Touaguendet, qui a reconnu les faits, suspectait Patience Wazona, un élève de 19 ans, et Raphaël Innlet, lieutenant des Douanes de 27 ans et neveu de l'actuel Premier ministre Martin Zinguélé, de vouloir attenter à sa vie.
Le 29 juillet 2001, il les avait fait arrêter par ses hommes avant de les abattre froidement, en personne, aux abords de l'Assemblée nationale.
"C'est par prudence et par réflexe militaire que j'ai arrêté ces deux jeunes, parce qu'ils me filaient et préparaient quelque chose contre moi", a déclaré l'accusé à l'audience, retransmise en direct par la radio nationale.
La Cour, présidée par le juge Etienne Koyagué, a estimé que "la prudence ne saurait expliquer de tels actes, surtout s'ils sont commis par un officier, de surcroît chef de corps".
Selon la partie civile, qui réclame 200 millions de francs CFAeuros) pour chacune des deux victimes, il s'agit "d'un crime gratuit".
Plusieurs témoins ont été entendus, avant que l'audience ne soit levée en début d'après-midi, pour reprendre jeudi matin.
Le colonel Touaguendet, qui se fait appeler "Katos", se prétend invincible aux balles et a la réputation d'une "gâchette facile" à Bangui, risque la peine de mort.
Après ce double meurtre, il avait été placé en résidence surveillée et suspendu de ses fonctions.
Il s'était échappé début novembre 2001, à l'occasion des troubles armés provoqués par la tentative d'arrestation de l'ancien chef d'état-major des armées, le général François Bozizé, par les autorités.
A la tête d'un groupe de militaires dévoués à sa personne, il avait semé la terreur dans un quartier de Bangui pendant plusieurs jours, avant d'être arrêté et incarcéré.