BANGUI, 17 nov (AFP) - 19h05
- Les autorités militaires centrafricaines ont interdit depuis samedi la traversée du fleuve Oubangui, qui sépare la République démocratique du Congo (RDC) et la République centrafricaine (RCA), à toute embarcation, à l'exception du bac reliant Bangui à Zongo (RDC), a annoncé dimanche la radio nationale."Les contrevenants s'exposeront aux dispositions de la loi", a indiqué la radio.
Aucune justification officielle n'a été donnée à cette interdiction, décidée par le commandant les forces navales centrafricaines. Mais, pour les observateurs, cette mesure vise, parmi d'autres, à sécuriser la frontière entre les deux pays.
La rive congolaise de l'Oubangui, qui échappe au contrôle du gouvernement de Kinshasa, est le fief du Mouvement de Libération du Congo (MLC), dirigé par Jean-Pierre Bemba, dont les milices sont venues prêter main forte au président Ange-Félix Patassé lors de la dernière tentative de coup d'Etat, le 25 octobre.
Une délégation gouvernementale de Kinshasa, conduite par le ministre des affaires étrangères Léonard Shé Okitundu, a notamment été reçue la semaine dernière à Bangui par le chef d'Etat centrafricain.
"Des mesures pratiques", avait-on alors annoncé de source officielle, allaient être prises "pour garantir la sécurité des ressortissants congolais qui vivent en Centrafrique".
Après le rapatriement d'au moins un millier de civils congolais le week-end dernier sous l'égide du HCR, de petits groupes de quelques dizaines de personnes continuent en effet à regagner leur pays en pirogue.
Ceux-ci craignent des violences des Banguissois à leur encontre, comme cela s'est déjà passé depuis le début du mois, en représailles aux exactions commises, dans les quartiers nord de la capitale centrafricaine, par les rebelles du MLC.
De l'aube à la tombée de la nuit, l'Oubangui est traversé en permanence dans les deux sens par les ressortissants des deux pays, surtout entre Zongo et Bangui, situées face à face, de part et d'autre du fleuve.
Après le coup d'Etat manqué du 28 mai 2OO1, la frontière entre les deux pays avaient été fermée par les autorités centrafricaines. Environ 15.000 à 25.000 civils centrafricains, appartenant pour la plupart à l'ethnie minoritaire Yakoma, avaient trouvé réfuge en RDC à la suite de ces évènements.