AFP, Bangui, 31 juillet 2002 - 20h05 - L'avocat centrafricain Zarambaud Assingambi a dénoncé mercredi la violation systématique des délais de garde à vue en République centrafricaine (RCA), qui peuvent durer "de 2 à 6 mois", dans un article publié dans le quotidien indépendant "Le Citoyen".
Me Zarambaud y affirme que "les délais de garde à vue ne sont jamais respectés dans notre pays, y compris pour des affaires qu'on pourrait qualifier d'ordinaires, et à plus forte raison pour des affaires dites suivies (par le Parquet général et la chancellerie, ndlr)".
"La plupart du temps, la garde à vue se prolonge indéfiniment et peut atteindre 2 à 6 mois, voire plus", ajoute-t-il.
Ces prorogations "sont illégales", estime Me Zarambaud, et les personnes qui en sont victimes "passent du statut de gardées à vue au statut de séquestrées ou détenues arbitraires, en violation de l'article 1er de la Constitution".
"Cette situation, déplore l'ancien bâtonnier de l'ordre des avocats centrafricains, existait déjà sous l'ancien régime. Mais sous le régime dit du changement (de l'actuel président Ange-Félix Patassé, ndlr), on était en droit d'espérer qu'elle change".
L'avocat cite plusieurs exemples, parmi lesquels celui de personnes mises en cause dans l'affaire du coup d'Etat manqué du 28 Mai 2001, dont la garde à vue a duré 6 mois, de même que des personnes actuellement gardées à vue dans le cadre de la lutte anti-corruption.
Accusé d'écrits "incitant à la violence et à la haine tribale", puis d'être "le cerveau" du coup d'Etat manqué, Me Zarambaud avait lui-même été arrêté fin septembre et détenu pendant deux mois.