N'DJAMENA, 29 mai 2003 (AFP) - 17h56 - Médecins sans frontières (MSF) a lancé jeudi "un appel d'urgence" pour une intervention de l'ONU en faveur des réfugiés centrafricains au Tchad, a-t-on appris auprès de cette institution à N'Djamena.
"Médecins sans frontières relance l'appel d'urgence au Haut commissariat des réfugiés (HCR) et au Programme alimentaire mondial (PAM) de faire face à leur responsabilité pour aider et protéger les populations en danger avant qu'il ne soit trop tard", indique le communiqué de presse de MSF.
Les premiers signes de malnutrition ont été observés chez les réfugiés de Goré, à 25 Km de la frontière entre le Tchad et la République centrafricaine, selon l'organisation non gouvernementale française.
"30% des enfants de moins de 5 ans sont au seuil d'une malnutrition aiguë et aucune nourriture n'est disponible", poursuit le communiqué.
"Depuis le mois de mars, les réfugiés n'ont reçu que 8 Kg de céréales par personne, moins d'un tiers de la quantité requise", explique Chris Verhecken, coordonnateur des urgences.
"Nous n'avons aucune graine à planter, ni de nourriture à manger. Nous observons déjà dans nos cliniques, un accroissement du nombre d'enfants mal alimenté", a-t-il précisé.
Selon lui, "la population a un besoin pressant d'aide et surtout d'être nourrie et protégée" ajoutant que "depuis la pluie torrentielle du week-end dernier, la situation s'est nettement aggravée".
Les réfugiés centrafricains sont arrivés au sud du Tchad par vagues successives depuis novembre 2000, fuyant la guerre dans leur pays.
Actuellement 41.000 personnes d'entre eux vivent dans les villes tchadiennes frontalières avec la Centrafrique.