BANGUI, 12 juillet 2003 (AFP) - 23h25 - Le président centrafricain autoproclamé François Bozizé a fustigé samedi le rôle joué par la gendarmerie depuis le changement de régime du 15 mars, affirmant qu'elle "va à la dérive" et "ne remplit pas sa fonction", a rapporté la radio nationale.
"La gendarmerie centrafricaine aujourd'hui est une gendarmerie qui va à la dérive, qui ne remplit pas sa mission", a affirmé le général Bozizé lors de la cérémonie d'installation du directeur général de cette institution, le lieutenant-colonel Abel Malémokosson.
"La moitié, ou presque la totalité de l'effectif de la gendarmerie se trouve regroupée à Bangui depuis les événements du 15 mars dernier, et a abandonné la population de l'arrière-pays", a déploré le chef de l'Etat.
"Pourquoi cela? Pourquoi avez-vous choisi la gendarmerie? Pourquoi avez-vous choisi cette carrière des armes?", a lancé le général Bozizé, poursuivant: "n'est-ce pas pour protéger votre pays? N'est-ce pas pour protéger le peuple?".
"Vous avez fui l'intérieur du pays pour vous regrouper à Bangui et réclamer les salaires", a encore déploré le général Bozizé. "Mais comment voulez-vous que l'Etat puisse bénéficier des recettes du pays? Comment allez-vous faire pour que la fraude n'existe pas" en étant loin de vos affectations, a-t-il ajouté.
Après le putsch manqué des partisans du général Bozizé, le 25 octobre 2OO2, les brigades de gendarmerie de l'intérieur du pays s'étaient dégarnies les unes après les autres.
Tous les gendarmes avaient soit fui vers Bangui, soit rejoint la rébellion qui s'était implantée dans le nord-ouest du pays de novembre 2OO2 au 15 mars, date de sa prise de Bangui.
L'insécurité est toujours persistante dans de larges secteurs de l'arrière-pays, en proie à des bandes armées incontrôlées, mais le gros des gendarmes se trouvent toujours à Bangui.
Interrogées récemment à ce sujet, les autorités avaient affirmé manquer de moyens logistiques pour pouvoir déployer dans l'arrière-pays les différents corps représentant l'Etat.