De sources banguissoises recoupées à N'Zongo (RD-Congo), ville frontalière de Bangui, les informateurs et enquêteurs de Kodro rapportent la conclusion d'un contrat criminel entre Jean-Jacques Demafouth, ministre centrafricain de la Défense, et le chef rebelle congolais Bemba.

L'objectif visé du contrat étant d'arrêter sinon d'éliminer des citoyens centrafricains dont la liste a été fournie au chef rebelle Bemba par Jean-Jacques Demafouth.

La "Liste Demafouth" aurait donc reçu l'agrément du procureur Bindoumi en charge de la commission d'enquête instituée, par les autorités politiques et judiciaires centrafricaines, pour faire la lumière sur le putsch manqué du 28 mai 2001.

Les Centrafricains dont les têtes viennent d'être ainsi mises à prix sont tous domiciliés dans les "quartiers Sud" de Bangui. Certains avaient trouvé refuge dans les villes frontalières du RD-Congo sous contrôle des rebelles du Flc commandé par Bemba. Leur vie est désormais en danger.

Synthèse des listes électorales des 2^ème (Lakouanga, Bruxelles, Sango…), 6^ème (Pétévo, Kpèténé,…) et 7^ème Ngaragba, Gbangouma, Ouango…). Ces listes ont été obtenues avec la complicité des ministres en charge de l'administration locale et de la sûreté nationale; MM. BIKOO et ZANA.

La "Liste Demafouth est l'application stricte d'un ordre verbal d'Ange-Félix Patassé transmis récemment aux maires d'arrondissements et à la Maire de Bangui en vue d'aider les services des renseignements, la Police, la Gendarmerie dans l'identification des potentiels putschistes et leurs complices", confirme une source présidentielle qui requiert l'anonymat.

Cette même source avance le montant du contrat à hauteur de trois cents (300) millions de francs Cfa.

Celle-ci conforte la thèse d'une coalition mafieuse et militaire agissante entre Jean-Jacques Demafouth et Jean-Pierre Bemba dont une des hypothèses confirmeraient la rumeur selon laquelle "les troupes rebelles de Jean-Pierre Bemba seraient venus en Centrafrique pour prêter mains fortes aux autorités centrafricaines à la demande expresse de Jean-Jacques Demafouth" ; contrairement à ce qui est avancé, la Présidence centrafricaine aurait été mise sur le fait accompli et s'en accommoderait.

Ce contrat serait donc le deuxième (2^ème) qui lie les deux hommes, Bemba et Demafouth, depuis le putsch manqué de Bangui.

KODRO-CENTRAFRIQUE

BRUXELLES (BANGUI - CENTRAFRIQUE) - 03 juillet 2001 - 00H55