Décès de Marc-Vivien Foé. Pourquoi? Où sont passés l'arbitre, les médecins de la FIFA, les soigneurs? Et jouer la finale de la Coupe des confédérations en hommage
Une finale à la mémoire de Marc-Vivien Foé
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Aucune effusion de joie n'a accompagné la remise de la Coupe, qui intervenait trois jours après le décès à Lyon de Foé, victime d'un malaise durant la demi-finale Colombie-Cameroun, un décès qui a provoqué une immense émotion dans le monde du football et largement au-delà.
Camerounais et Français sont tous montés sur le podium pour la remise de la Coupe, que les Bleus avaient déjà conquise lors de la précédente édition du tournoi, en 2001.
Avant cela, les Lions indomptables étaient montés sur le podium pour recevoir leur médaille de finaliste avec un grand portrait de leur coéquipier décédé.
Song, qui avait revêtu comme ses coéquipiers le maillot 17 de Foé après le match, tenait le portrait du milieu de terrain, dont il était un ami proche.
Des images de Foé, décédé jeudi à Lyon après avoir eu un malaise durant la demi-finale Cameroun-Colombie, étaient diffusées sur l'écran géant du Stade de France.
Avant la remise du trophée sur le podium dressé sur la pelouse du Stade de France, Joseph Blatter, le président de la FIFA qui avait appelé à ce que la finale se joue peu après le décès de Foé, avait été copieusement hué par le public.
Les supporteurs, français et camerounais, criaient le nom de Foé pendant le tour d'honneur des deux équipes, qui brandissaient haut le portrait du milieu de terrain.
Déjà avant le match, l'ovation réservée par les supporteurs, camerounais et français, aux joueurs du Cameroun à leur entrée sur la pelouse pour l'échauffement avait témoigné de cette communion.
Et à 20h50, c'est en se tenant par la main que les vingt-deux acteurs, qui portaient tous, comme les arbitres, un brassard noir, entraient sur la pelouse. Les deux capitaines portaient conjointement un portait géant de Marc-Vivien Foé.
Joseph Blatter descendait alors sur la pelouse saluer les joueurs avant de regagner la tribune officielle où se trouvaient notamment l'ancien international camerounais Roger Milla et Pelé.
Les joueurs se rassemblaient ensuite dans le rond central, formant un cercle rapproché où alternaient Français et Camerounais, avec un équipement blanc pour l'occasion, en se tenant par les épaules. La minute de recueillement était observée dans un silence impressionnant. Et les joueurs restaient en cercle pour écouter, très dignes, les hymnes nationaux, avant que ne débute la rencontre.
Finalement la France
L'Equipe.Fr - lundi 30 juin 2003
La France conserve son trophée de la Coupe des confédérations en battant le Cameroun (1-0), sur un but en or de Thierry Henry au début de la première prolongation. Un match disputé dans un esprit de fraternité, en hommage à Marc-Vivien Foé.
L'équipe
de France conserve la Coupe des confédérations en battant en finale le
Cameroun (1-0), dimanche soir, grâce à un but en or de Thierry Henry. La
rencontre, dédiée à Marc Vivien Foé, décédé jeudi dernier, s'est disputé
dans un bon état d'esprit.
Tout a
commencé par un hommage au Camerounais Marc-Vivien Foé, tragiquement disparu
jeudi. Ses coéquipiers se sont échauffés avec un maillot floqué au numéro et
au nom du défunt. Un nom que l'encadrement camerounais avait tenu à faire
apparaître sur la feuille de match. La minute de silence a été respectée, et
chaque joueur et membre du staff des deux équipes a arboré un brassard noir
en signe de deuil. |
Henry surgit à la 97e |
Ensuite,
il y a eu 97 minutes d'un match âpre entre deux nations qui souhaitaient
autant que l'autre repartir avec le trophée sans pourtant se livrer
totalement à fond. Et, finalement, tout s'est achevé sur une astucieuse
déviation de Thierry Henry, meilleur Français du tournoi, qui a surpris le
gardien Idriss Kameni. La France a conservé la Coupe des confédérations
gagnée en Asie, deux ans plus tôt. Jacques Santini et les jeunes Bleus (Mexès,
Govou, Kapo, Pedretti...) ont remporté leur premier trophée avec la
sélection. |
Barthez s'envole |
Il a fallu attendre la 17e minute pour voir la première action du match. Henry tente sa chance de loin, mais Kameni est sur la trajectoire de sa frappe à ras-de-terre. Puis, Henry sert Cissé, qui frappe de la tête mais à côté (23e). La rencontre s'emballe alors aussitôt. |
Dans les
secondes qui suivent, la défense française cafouille devant le but de
Barthez et Djemba voit son tir repoussé. Les Lions Indomptables ont les
crocs. Ils tenteront leur chance jusqu'au bout. Un coup franc de Geremi
trouve la tête d'Idrissou mais au-dessus (32e). N'Diefi tire à l'entrée de
la surface et oblige Barthez à une belle envolée (36e). Le Cameroun manque
de peu d'ouvrir le score lorsqu'Idrissou tire à bout portant sur Barthez
(43e). Le gardien français est encore décisif. |
Eto'o un dangereux joker |
Au retour des vestiaires, ce sont les Bleus qui sont les plus dangereux. Kameni relâche le ballon dans les pieds de Cissé qui décale aussitôt pour Henry. Mais l'attaquant d'Arsenal envoie le ballon le long du poteau. Le même Henry effectue ensuite une reprise de volée qui passe à nouveau à côté du but de Kameni (69e). |
Le
Cameroun fait alors entrer son joker, l'attaquant de Majorque Samuel Eto'o,
qui, la veille, avait disputé et remporté, en marquant deux buts, la finale
de la Coupe d'Espagne. Quelques minutes après son entrée, il manque un
centre d'Atouba, seul devant le but (70e). La défense française n'était pas
dans le coup. |
Deux capitaines, une coupe |
À l'issue du temps réglementaire, aucune équipe n'a finalement pris l'ascendant sur l'autre. Il faut attendre la 97e minute et la réactivité de Henry. La France a gagné. Mais les scènes de joie se sont faites discrètes, en hommage à Foé. Et ce sont les deux capitaines - Desailly et Song - qui sont montés sur le podium pour recevoir la coupe. |
La France passe au "but en or"
SAINT-DENIS (AP), dimanche 29 juin 2003, 23h18 - Grâce à un but en or de Thierry Henry dans les prolongations (97e), l'équipe de France de football a battu le Cameroun 1-0 dimanche en finale d'une Coupe des Confédérations disputée trois jours après la mort de Marc-Vivien Foé.Les Camerounais ont joué avec inscrit sur leur maillot au niveau de la poitrine le nom de leur coéquipier tragiquement disparu sur la pelouse de Gerland, plus ses date de naissance et de mort: 1er mai 1975, 26 juin 2003.
Le quatrième but d'Henry dans cette compétition et son 22e en équipe de France a permis à la France de conserver son bien conquis il y a deux ans au Japon.
Le Cameroun, très puissant, a longtemps cru pouvoir remporter cette finale face à un adversaire brouillon, mais sa défense qui n'avait jamais été prise en défaut lors des quatre matches précédents dans l'épreuve, a cédé sur un coup de patte du "Gunner" d'Arsenal, alors que les deux équipes avaient bouclé le temps réglementaire de la rencontre sur un nul 0-0.
Ajouter du malheur au malheur en battant les coéquipiers de Foé ou lever le pied et laisser ainsi "fortuitement" laisser gagner les Camerounais: dans tous les cas de figure l'équipe de France était confrontée à un match piège, à une finale biaisée sans véritable signification sportive.
"L'aspect psychologique" allait être déterminant, certains joueurs "n'étant peut être pas prêts à disputer ce match" avait dit Santini.
Willy Sagnol avait résumé les doutes des joueurs avant de livrer ce match hors-norme. "D'un point de vue psychologique, chacun réagit différemment et on ne sait pas comment ça va se passer. Sans doute jouera-t-on mécaniquement. On est tellement comme des robots parfois, programmés pour quelque chose, que les gestes viennent naturellement et la concentration prend machinalement le dessus sur l'émotion", avait-il dit.
C'est effectivement en "professionnels" que les joueurs des deux équipes entamaient cette finale, où la France défendait son titre conquis en Asie il y a deux ans.
Fabien Barthez retrouvait les buts, et Willy Sagnol double suspension purgée, le côté droit de la défense à la place de Lilian Thuram. Ludovic Giuly, préféré à Robert Pires, était dans l'entrejeu, aux côtés de Sylvain Wiltord. Pour le reste, c'était du classique, avec la charnière centrale de Chelsea Desailly-Gallas, Bixente Lizarazu et le nouveau duo de jeunes orfèvres de la récupération, Olivier Dacourt et Benoît Pedretti. Pour mettre le feu devant, Santini avait associé Thierry Henry et Djibril Cissé.
Déjà trois fois buteur dans cette Coupe des Confédérations, Henry était le premier à mettre le feu. Sur l'aile gauche, il faisait le "coup du sombrero" à un défenseur camerounais puis centrait en lob pour Cissé lancé comme un obus, mais la tête décroisée de l'attaquant auxerrois passait à ras du montant gauche du but du gardien Idris Kameni (21e).
Très entreprenants, les Camerounais étaient eux aussi proches d'ouvrir le score en fin de première mi-temps quand un centre de la droite de Puis Ndiefi, auteur du but décisif en demi-finale face à la Colombie, était repris de volée par Mohamadou Idrissou, l'attaquant de Hanovre 96. Mais Fabien Barthez effectuait une parade décisive (43e).
En deuxième période, Henry croyait inscrire son 21e but en bleu après un débordement de Giuly et une frappe de Cissé repoussée, mais son ballon du droit léchait le montant droit du but camerounais (56e).
Les choses devenaient sérieuses avec l'entrée de Pires à la place de Wiltord (64e), alors que Winnie Schaefer le sélectionneur allemand des Lions revêtu d'un maillot vert numéro 17 au nom de Foe, remplaçait Ndiefi par Samuel Eto'o (66e). Vingt-quatre heures après les deux buts inscrits avec la Real Majorque en finale de la Coupe du Roi face au Recreativo Huelva (3-0), Eto'o était donc chargé de marquer le but de la victoire. Comme il l'avait fait au premier tour face au Brésil quintuple champion du monde.
Thimothée Atouba, le défenseur de Bâle centrait pour Eto'o, trop court d'un rien (70e). Puis Modeste Mbami, enveloppait une superbe balle que Barthez dégageait difficilement en corner (71e). La rage de vaincre semblait camerounaise.
Le 0-0 de la fin du temps réglementaire confirmait que la défense camerounaise, invaincue lors des quatre premiers matches de cette Coupe, est une citadelle imprenable.
La prologation au "but en or" débutait avec de bons souvenirs pour les Tricolores jamais battu dans cet exercice à haut-risque. C'est en mort subite qu'ils avaient sorti le Paraguay en 8e de finale de la Coupe du monde (but de Laurent Blanc) avant de récidiver en finale de l'Euro 2000 face à l'Italie (but de David Trezeguet).
La libération était cette fois signée Thierry Henry, qui en l'absence de Zinédine Zidane est devenu le chouchou du public français. Henry a ajouté un nouveau trophée dans son armoire personnel après celui du Mondial 1998 et de l'Euro 2000, car il n'avait pas participé au succès 2001 dans cette Coupe des Confédérations.
C
oupe Confédérations - Décès Foé - Un sage s'en est allé"Je ne lui connaissais que des qualités et c'est un très très mauvais moment", affirme même Thierry Braillard, adjoint aux sports de la ville de Lyon, qui avait eu maintes fois l'occasion de le côtoyer.
De son côté, Ferdinand Makota, l'un de ses représentants avec Pape Diouf, reste sans voix, sonné, à l'évocation de son ami et au deuil qui frappe les proches de Marc-Vivien Foé.
Ce dernier était très apprécié aussi bien par ses coéquipiers, de club ou de
sélection, mais aussi en dehors du football. Il savait être reconnaissant,
simple et sincère selon les gens qui le fréquentaient alors qu'il jouait à l'OL
entre 2000 et 2002.
Après avoir notamment appris qu'il était l'un des joueurs préférés du maire de
Lyon, Gérard Collomb, le joueur, alors à l'Olympique lyonnais, lui avait offert
un maillot des "Lions indomptables" au retour de la Coupe d'Afrique des nations
(CAN) qu'il venait de gagner.
Marc-Vivien Foé se disait lyonnais de coeur. Son épouse ne l'avait d'ailleurs
pas rejoint à Manchester la saison passée. Il s'était même porté acquéreur d'une
maison dans les alentours de Lyon, ville où le dernier de ses trois enfants
était né il y a quelques semaines.
Après avoir joué au Canon de Yaoundé au Cameroun, Foé, milieu de terrain
athlétique (1,94 m, 84 kg) avait rejoint la France et le Racing Club de Lens. Il
avait failli signer à Manchester United mais une grave blessure à une jambe
l'avait empêché de rejoindre le fameux club mancunien. Il avait ensuite signé
pour West Ham (1re div. anglaise) avant de rejoindre Lyon avec qui il a gagné
une coupe de la Ligue (2001) puis le championnat de France (2002).
Pour autant, son souhait était de continuer sa carrière dans le championnat
anglais où il espérait trouver un nouveau club pour la prochaine saison, mais
son parcours s'est brutalement arrêté dans le rond central du terrain du stade
de Gerland de Lyon.
sangonet - Champion, sport,
foot-ball
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Revue de presse établie par Victor
BISSENGUE au sujet du décès de Marc-Vivien Foé le jeudi 26 juin 2003 en direct,
au cours du match de la Coupe des confédérations de foot-ball