Ouverture de la session extraordinaire de l'ONU sur le sida : Kofi Annan lance un appel à la solidarité internationale.
(Nations Unies, New York, 25 juin 2001)
Affirmant que la lutte contre le sida commence à mobiliser toutes les couches économiques et sociales de nos sociétés, le secrétaire général de l'ONU, Kofi Annan, a lancé un appel ce matin à la solidarité "entre riches et malades, entre riches et pauvres, et, par-dessus tout, entre pays plus riches et pays plus pauvres".
S'adressant à l'ouverture de la session extraordinaire de l'Assemblée générale consacrée au problème du sida, M. Annan a par ailleurs invité tous les pays et communautés à faire preuve d'initiative dans la lutte contre le fléau et à intensifier leur coopération avec toutes les forces vives de la société à cette fin.
Le secrétaire général a également insisté sur les implications financières de ces efforts, soulignant que les dépenses consacrées au sida devraient être cinq fois supérieures à leur niveau actuel. Il a également réitéré son voeu de voir le Fonds de lutte contre le fléau, dont il a proposé la constitution il y a deux mois, fonctionner avant la fin de l'année.
Le secrétaire général a adressé une lettre à ce sujet aux dirigeants du Groupe des huit pays les plus industrialisés qui s'apprêtent à se réunir à Gênes pour leur session d'été, les invitant, d'une part, à participer au financement du Fonds et, d'autre part, à accroître leur niveau d'aide officielle au développement.
Pour sa part, le Président de l'Assemblée générale, Harri Holkeri (Finlande), a affirmé que la tenue d'une telle manifestation traduisait les efforts de la communauté internationale pour contenir la propagation de la pandémie.
La session extraordinaire est la première jamais organisée par l'Assemblée générale de l'ONU sur une question médicale. D'une durée de trois jours, elle réunit un certain nombre de présidents, premiers ministres, responsables de la santé et chefs de délégation du monde entier qui devraient adopter à la conclusion de leurs travaux une Déclaration finale qui prévoit des mesures concrètes contre la maladie.
La rédaction de ce texte fait actuellement l'objet d'un débat entre délégations, l'Organisation des Etats islamiques n'ayant toujours pas donné son accord à son adoption. L'accord achopperait, notamment, sur les questions relatives aux droits de l'homme et le virus du sida et sur la manière de définir les groupes vulnérables.
La session de ce matin a entendu en outre les interventions du directeur du Programme de l'ONU contre le sida (UNAIDS), le docteur Peter Piot, ainsi que le directeur de l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO), Jacques Diouf. Au cours de la première journée des travaux, près de 70 délégations devaient intervenir à la tribune de l'Assemblée générale, dont, notamment, une dizaine de Chefs d'Etat, le secrétaire d'Etat américain, Collin Powell, et le ministre français de la santé, Bernard Kouchner.
Ce matin, avant l'ouverture des travaux, le secrétaire général a participé à la cérémonie de déploiement d'un édredon déplié par six personnes séropositives.
En marge de la conférence, la Global Alliance for Vaccines and Immunizations (GAVI) et le Vaccine Fund ont approuvé aujourd'hui l'attribution de nouveaux fonds destinés à financer les campagnes d'immunisation dans les pays en développement. Ces nouvelles subventions portent à plus de 600 millions de dollars les sommes consacrées dans les cinq prochaines années aux campagnes de vaccination dans 36 des pays les plus pauvres de la planète.