BURUNDI : Le Conseil de sécurité de l'ONU appelle les rebelles à rejoindre le processus de paix

IRIN, Sun, 10 Feb 2002 11:47:14 GMT - Le Conseil de sécurité des Nations Unies a appelé les groupes rebelles burundais toujours engagés dans la guerre civile qui déchire le pays depuis huit ans, à déposer leurs armes immédiatement et à rejoindre le processus de paix. Dans un communiqué publié jeudi par le président du Conseil, l'ambassadeur du Mexique, Adolfo Aguilar Zinser, les quinze membres ont souligné que les combats incessants à l'encontre de l'administration légitime étaient "totalement injustifiés et inacceptables", et qu'ils menaçaient l'application du processus de paix au Burundi. Le communiqué a confirmé la légitimité du gouvernement transitoire dirigé par le président Pierre Buyoya et a rendu hommage aux signataires de l'accord de paix ratifié en août 2000.

La déclaration du Conseil de sécurité répond à l'appel de M. Buyoya qui, le 5 février, a demandé l'aide de l'ONU pour mettre un terme à la guerre dans son pays et à maintenir le processus de paix sur la bonne voie. "Nous avons demandé aux pays voisins...[et] à la communauté internationale de faire pression sur les rebelles pour qu'ils participent aux négociations," a-t-il déclaré à des journalistes à l'issue de sa requête auprès du Conseil, selon l'AP. Le 16 janvier dernier, le Conseil avait déjà exhorté les rebelles burundais à cesser les hostilités. Selon l'AFP, des sources diplomatiques ont indiqué jeudi que ce dernier appel était "un avertissement final".

Parallèlement, à l'occasion d'une réunion d'information sur les problèmes des réfugiés, le Haut Commissaire de l'ONU pour les réfugiés, Ruud Lubbers, a déclaré au Conseil de sécurité que si un cessez-le-feu pouvait être instauré dans l'ensemble du Burundi, des centaines de milliers de réfugiés burundais actuellement installés en Tanzanie et ailleurs chercheraient à rentrer chez eux, a rapporté vendredi l'ONU. Plus de 200 000 personnes ont été tuées au Burundi depuis que la guerre a éclaté en octobre 1993, suite à l'assassinat de Melchior Ndadaye, un Hutu et le premier dirigeant du pays à avoir été élu démocratiquement. En août 2000, un accord de paix a été signé à Arusha, mais les deux principaux groupes rebelles du pays - le Conseil national pour la défense de la démocratie-Forces pour la défense de la démocratie et les Forces nationales de libération - ont refusé d'observer le cessez-le-feu stipulé par l'accord.

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BURUNDI : Amnesty International demande au gouvernement de mettre fin aux violations des droits de l'homme

Malgré les récents changements politiques survenus au Burundi, Amnesty International (AI) continue de recevoir une quantité alarmante d'informations faisant état d'actes de torture, a annoncé lundi l'organisation.

" La torture et les mauvais traitements pratiqués par les forces de l'ordre sur des détenus continuent d'avoir des effets dévastateurs sur des centaines de citoyens ordinaires au Burundi, " dénonce l'association. Ce problème est accentué par une culture d'impunité entretenue depuis des décennies par le refus du gouvernement d'enquêter et de poursuivre en justice les auteurs de graves violations des droits de l'homme, a ajouté AI.

Les soldats accusés d'avoir participé à des violations des droits de l'homme sont rarement arrêtés, et encore plus rarement jugés. Paradoxalement, les quelques procès qui ont eu lieu ont confirmé l'impunité des forces de l'ordre, si l'on s'en réfère à la légèreté des peines attribuées. Cette attitude démontre clairement le mépris des forces de l'ordre pour la vie des civils, selon AI qui cite en exemple, le cas d'un officier de police, Deogratias Bakundukize, qui a continué de travailler après avoir été reconnu coupable de la mort de deux prisonniers dans des incidents séparés.

AI prie instamment le nouveau gouvernement transitoire du Burundi de saisir l'occasion de mettre fin au " fléau " de la torture, de cesser les détentions au secret, d'introduire un véritable droit de recours et de réformer le système juridique pour que les membres des forces de l'ordre accusés de violations des droits de l'homme soient jugés dans des tribunaux civils et non plus dans des tribunaux militaires.

N A T I O N S U N I E S - Bureau de Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) - Réseau d'Information Régionaux Intégré (IRIN)


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