Fin du Forum continental sur l'Union africaine, Forum pour le développement africain (FDA III)
ADDIS ABEBA, 8 mars (IRIN) - Une jeune femme
condamnée pour adultère par un tribunal de la chari'a dans le nord du Nigéria sera
ensevelie jusqu'au cou et lapidée à mort si l'on ne fait pas pression sur les autorités
de son Etat pour commuer sa sentence.
Son cas transcende le drame personnel du lauréat du prix Nobel, Wole Soyinka, qui l'a
mentionné dans une allocution à la cérémonie de clôture du Troisième Forum
pour le développement africain (FDA III). « La condition de la femme au XXIeme siècle
ne peut être la même qu'au XVeme ou au XVIeme siècle »a-t-il souligné, en faisant
allusion tant au nord du Nigéria qu'au Soudan, où de telles peines sont appliquées au
nom de la chari'a ou code musulman.
"Nous ne devons pas substituer une dictature théocratique à une dictature militaire
», a déclaré M. Soyinka en parlant du Nigéria, où le régime militaire disparu en
1999 a été suivi dans le nord par l'émergence d'Etats
gouvernés par la chari'a. « Cette Union [africaine] envisagée doit
s'enhardir à se prononcer en faveur d'un régime laïc en tant que condition
pour devenir membre ».
La religion et le pouvoir de l'Etat, une question qui a alimenté la guerre au Soudan et
la division au Nigéria, n'a pas été débattue durant le FDA III. Cependant, le millier
de participants au forum a consacré son attention à la question de la pression des
membres - la responsabilité des membres de la future Union africaine à recourir à des
sanctions telles que la suspension contre les gouvernements qui ne respectent pas la
constitutionnalité.
« Définir les priorités de l'intégration régionale » était le thème central du FDA
cette année, un forum annuel organisé par la Commission économique pour l'Afrique (CEA)
sur les grands problèmes du continent. Le thème du FDA III a été choisi en
rapport avec la naissance de l'Union africaine qui remplacera l'Organisation de l'unité
africaine en juillet
2002.
Alors que l'OUA avait offert un cadre institutionnel pour la libération du joug du
colonialisme et pour la protection des nouveaux Etats souverains lors de sa formation il y
a plus de quatre décennies, l'Union Africaine pour sa part aspire à créer un seul
espace politique et économique en Afrique, a indiqué ce vendredi le premier ministre de
l'Ethiopie, Meles Zenawi.
L'Union est "un projet social et économique » qui « vise à créer un espace
démocratique à travers l'Afrique, pour promouvoir le développement économique, et pour
refléter une identité africaine commune ».
Au moins un millier de représentants des gouvernements, de la société civile et des
institutions régionales ont achevé vendredi la conférence de six jours dans la capitale
éthiopienne, Addis Abeba, avec une déclaration de consensus sur l'intégration
continentale qu'utilisera l'Union Africaine.
(Diffusion du lundi 11 Mar 2002 12:03:42 -0700)