Forum pour le développement de l'Afrique (FDA) III : L'intégration doit être soutenue par des valeurs essentielles, affirment les participants
IRIN, ADDIS ABEBA, 5 mars 2002 - La
conclusion l'année dernière d'un accord pour former l'Union africaine (UA) constituait
un pas significatif vers le renforcement de l'intégration régionale en Afrique, mais
celle-ci doit être soutenue par des valeurs garantissant le bien-être des peuples du
continent, ont déclaré les participants au Troisième forum pour le développement de
l'Afrique (FDA III).
"L'intégration de l'Afrique doit être basée sur une série de valeurs communes »,
ont-ils précisé dans le projet de rapport du Symposium sur l'Union africaine. Ces
valeurs incluent un engagement en faveur du « droit constitutionnel, de la paix, de la
démocratie et du respect des droits de l'homme », selon le rapport, qui a été
préparé pour le Forum.
Le forum est organisé par la Commission économique pour l'Afrique (CEA). Le thème du
forum, choisi en relation avec l'établissement de l'Union africaine, est : « Définir
les priorités pour l'intégration régionale ».
L'intégration devrait inclure un certain nombre de biens publics, les plus importants
étant la paix et la sécurité, sans lesquelles ont ne saurait fixer d'objectifs sociaux
ou économiques, a déclaré lundi le secrétaire de la CEA, Kingsley Amoako, à la
séance d'ouverture du forum. La paix et la sécurité, a-t-il ajouté, sont l'un des
thèmes majeurs du forum, qui s'achèvera vendredi. L'effort d'intégration doit relever
bien d'autres défis. Faire reculer le VIH/Sida est un défi ; la sécurité alimentaire
en est un autre, a-t-il poursuivi.
La nécessité pour l'Afrique de s'attaquer au VIH/Sida et aux maladies infectieuses a
aussi été soulignée dans le projet de rapport du symposium, qui a eu lieu dimanche. Les
pays africains, a-t-il préconisé, « doivent coordonner leurs efforts en vue de faire
reculer le VIH/Sida », qui a « des conséquences de grande portée sur la capacité des
institutions africaines, la résilience de son tissu social, et la gouvernance de ses
sociétés ».
L'accélération de l'intégration économique, sociale et politique de l'Afrique est
l'objectif de l'Union africaine, dont l'Acte constitutif est entré en vigueur en mai
2001.
[L'Acte constitutif de l'UA remplace la Charte de l'OUA. Toutefois, la Charte demeure en
vigueur durant une période de transition d'une année (du 11 juillet 2001 au 10 juillet
2002). Cette période de transition a été fixée pour permettre à l'OUA de prendre les
mesures nécessaires au transfert de ses actifs et passifs à l'Union africaine]
Discuter des contours de l'intégration, identifier les défis qu'elle pose et proposer
des moyens pour les traiter sont les principaux éléments du forum, auquel ont participé
des responsables gouvernementaux, du monde des affaires et des représentants de la
société civile.
Les résultats seront présentés aux chefs d'état de l'Union africaine à l'occasion de
leur premier sommet vers le milieu de l'année.
L'un des défis, a noté l'ancien secrétaire de la CEA, Adebayo Adedeji, est lié à
l'instabilité qui a frappé beaucoup de nations africaines, et qui a transformé des
millions d'Africains en réfugiés et déplacés.
"La recherche de l'intégration économique doit aller de pair avec la recherche de
la stabilité politique au niveau national et, du moins, d'une coopération politique
dynamique
aux niveaux régional et sous régional", a-t-il souligné mardi.
"Les peuples de la région doivent avoir des visions partagées, des valeurs
partagées, et une économie sociale partagée dans laquelle le bien-être de la
population et de la communauté est essentielle et le processus de transformation est
juste socialement, participatif politiquement et vibrant culturellement », a déclaré M.
Adedeji.
L'effort d'intégration a été jusqu'ici l'affaire exclusive des Etats, ont noté les
participants. Il faudra que les Etats engagent un débat avec la société civile et le
monde des affaires sur l'élaboration des politiques, notamment les mesures qui doivent
être adoptées dans le cadre de l'intégration, a suggéré M. Amoako.
"Et des mécanismes doivent être mis en place pour impliquer une large gamme
d'entités non gouvernementales, à travers un dialogue ininterrompu au niveau
supranational », a-t-il indiqué.
De l'avis de M. Amoako, les questions les plus préoccupantes sont: comment
pouvons-nous promouvoir nos intérêts communs à l'échelle régionale, notamment en ce
qui concerne la paix et à la sécurité, la santé publique et la recherche ; comment
l'intégration régionale peut-elle devenir plus efficace; comment pouvons-nous parvenir
à un niveau de financement approprié et ; quel est le meilleur rythme et quel est
l'ordre à suivre pour les tâches devant conduire à l'intégration régionale ?
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