Israël accuse Kofi Annan de conduite peu diplomate et d'attaque partisane - Par Edith Lederer
AP, Nations unies, 20 mars 2002 03:08 - Israël a accusé les Nations unies de conduite peu diplomate pour avoir diffusé une lettre confidentielle adressée par le Secrétaire général Kofi Annan au Premier ministre israélien Ariel Sharon et rejette les accusations selon lesquelles Israël ne veillait pas à la protection des civils palestiniens.
Le ton de la réponse israélienne de mardi est du même acabit que celui employé par M. Annan dans sa lettre, et tend un peu plus les relations entre l'Etat hébreu et les Nations Unies, alors que l'institution internationale travaille avec les Etats-Unis pour relancer le processus de paix.
«Si les Nations unies souhaitent contribuer de façon positive à la quête de la paix au Proche-Orient, elles doivent tacher de gagner la confiance des deux camps,» a déclaré la mission israélienne à l'ONU dans un communiqué non signé. «Dans cette perspective, la conduite des représentants de l'ONU ne renforcera pas l'esprit de confiance et de bonne volonté entre Israël et les Nations unies».
Le bureau du porte-parole de l'ONU a déclaré qu'il n'y aurait pas de commentaire supplémentaire.
Dans sa lettre à Ariel Sharon, le secrétaire général des Nations unies accusait Israël de n'avoir pas réussi à préserver les civils lors de sa campagne militaire en perpétuelle escalade, qui selon lui «en est venue à ressembler à une guerre totale caractérisée.»
«Les forces israéliennes continuent de faire tout leur possible pour s'assurer que leurs actions légitimes contre le terrorisme infligent le minimum de mal à la population civile,» affirment les représentants israéliens à l'ONU. «Il est cependant un fait établi que les groupes terroristes dans les territoires sous contrôle palestinien se trouvent souvent en étroite proximité avec les populations civiles, utilisant les civils comme des boucliers humains avec un mépris conscient pour leur sécurité».
La lettre de M. Annan, datée du 12 mars dernier et dévoilée lundi, presse M. Sharon de s'assurer que la Force de défense israélienne «n'utilise que des armes et des méthodes qui minimisent le danger pour les vies et les propriétés des civils palestiniens.»
Les représentants israéliens qualifient la diffusion de cette lettre de «pour le moins inappropriée et contraire à la conduite diplomatique la plus basique,» d'autant que M. Sharon n'a pas encore eu l'occasion d'y répondre.
Ils estiment aussi qu'il est «regrettable» que M. Annan n'ait pas condamné la «campagne délibérée de terrorisme palestinien» qui vise depuis 18 mois les civils israéliens.
«La tactique qui consiste à utiliser les médias pour (véhiculer) des critiques sélectives et exercer une pression sur ceux qui combattent le terrorisme plutôt que sur les terroristes et ces états qui les soutiennent est pour le moins contreproductif,» estiment-ils. AP