Plainte du ministre gabonais des Affaires Etrangères après un vol de 320.000 euros à Paris
AFP, Paris, 10 fév 2002 - 11h27
- Le ministre gabonais des Affaires étrangères, Jean Ping, a déposé plainte après avoir constaté la disparition de 150.000 euros et autant de dollars, soit plus de 320.000 euros, dans sa chambre de l'hôtel de luxe Meurice à Paris, a-t-on appris dimanche de source policière.Ce vol, rapporté par le Journal du Dimanche (JDD), intrigue les policiers de la brigade de répression du banditisme (BRB) de Paris, saisis de l'enquête, car il a été commis sans violence ni effraction.
La disparition de l'argent, ainsi que des cartes de crédit du ministre, a eu lieu dans la nuit de jeudi à vendredi alors que M. Ping s'était installé à l'hôtel Meurice, qui accueillait des délégations africaines venues à Paris à l'occasion d'un sommet du NEPAD (Nouveau partenariat pour le développement en Afrique).
Vol de V.I.P africains dans les palaces parisiens
Paris est devenue une ville dangereuse pour les V.I.P africains ! Une équipe de "rats d'hôtels" les guette et les détrousse dans les palaces parisiens avec une facilité déconcertante. La dernière victime en date est le ministre gabonais des affaires étrangères, Jean Ping. A peine installé le 6 Février à l'Hôtel Meurice, avec la délégation gabonaise invitée à participer à l'Elysée à un mini-sommet africain, il s'est fait subtiliser dans sa suite une mallette contenant, en cash, 150 000 dollars et 150 000 euros, soit près de 2 millions de francs. Une proie de choix. Le scénario est toujours le même: un Africain, aussi smart et aussi sûr de lui que le ministre lui-même, se fait ouvrir "sa" propre chambre par un membre du personnel toujours aux aguets dans ce genre de palaces pour rendre service dans la seconde à une clientèle exigeante... Fin janvier, c'est le ministre ivoirien des affaires étrangères, Abou Drahamane Sangare qui a connu la même "mésaventure". Cette fois-ci, il s'agissait de l'Hôtel Plazza Athénée et l'homme qui s'était fait remettre à la conciergerie le passe de la chambre du ministre – et ensuite ouvrir "gentiment" son coffre – avait volé plus de 300 000 FF ainsi que des papiers officiels importants.
Encore plus audacieux, le 22 juin 2001, à 21 heures à l'hôtel Crillon: usurpant le titre de chef de l'intendance de la délégation gabonaise, un homme réclame d'urgence les clés des chambres de deux conseillers du président Bongo, dont celui du pétrole ainsi que celle de son aide de camp. C'est finalement dans la chambre de ce dernier qu'il prendra une mallette en cuir contenant pas mal de "liquides", des documents confidentiels et les lunettes du président. "L'artiste", très gonflé, qui a opéré a été filmé par la caméra de surveillance du couloir. Un peu paranos vis à vis des services spécialisés français, c'est à l'ambassade des Etats-Unis, voisine du Crillon, que la cassette du couloir a été visionnée. Le président Bongo a juré qu'il ne remettrait plus les pieds au Crillon tant que le "coupable" n'aurait pas été retrouvé et puni. Et patatras, la semaine dernière, c'est au Meurice que son chef de la diplomatie se fait déplumer. Il y a bien un petit hôtel à Malakoff...
LA LETTRE DU CONTINENT N° 393