Black-out sur les résultats officiels de la présidentielle, "ATT" favori - Mali 13 mai 2002

AFP, Bamako, 13 mai 2002 - 17h15 - Les Maliens attendaient encore lundi après-midi les premiers résultats officiels du 2ème tour de la présidentielle de dimanche, pour lequel l'ex-dirigeant de la transition (1991-92), le général (retraité) Amadou Toumani Touré ("ATT"), 53 ans, est considéré comme favori.

Face au black-out de la commission nationale de centralisation des résultats, les états-majors des deux candidats en lice, "ATT" et Soumaïla Cissé, de l'Alliance pour la démocratie au Mali (Adéma, au pouvoir), continuaient d'être sereins, prenant acte de résultats officieux distillés au compte-gouttes.

La Commission de centralisation des résultats, seule habilitée à fournir des données officielles, a commencé ses travaux dimanche soir. Mais, tirant les leçons du 1er tour, elle se refuse cette fois à publier des chiffres avant d'avoir comptabilisé au moins 50 % des résultats.

Après le vote du 28 avril, qui avait mis 24 candidats en compétition, la publication des premières tendances avait été entourée d'une grande suspicion, et certains représentants de candidats avaient fini par claquer la porte de la commission.

Mais les deux camps, ainsi que la presse, diffusent et commentent quelques chiffres.

Le directoire de campagne du général ATT se disait lundi "très confiant, avec les excellents résultats qui (lui) parviennent".

Sur 172 communes (le Mali en compte plus de 700) et sur une dizaine de bureaux à l'étranger, le général arrive largement en tête, "avec parfois près de 75 % des voix", selon la même source.

C'est vrai que certains journaux privés ont déjà commencé à annoncer "ATT, président" et que d'autres ont titré sur "l'Adéma chassée par les urnes".

Dans le camp de l'ancien général, on se félicite du déroulement de l'élection, tout en déplorant des "tentatives de fraudes", et en se disant "prêt à accepter le verdict des urnes, quel qu'il soit".

Dand le camp adverse, malgré les titres de la presse bamakoise annonçant la victoire "presque certaine d'ATT", on reste également "serein et confiant", et prêt à accepter le verdict des urnes.

Pour l'instant, on reconnaît que les chiffres sont défavorables à Cissé. Mais, s'empresse-t-on d'ajouter, c'est uniquement "sur 15% des votes déjà traités par l'état-major de campagne et qui donnent un rapport de 60/40 en faveur d'ATT".

Ici, on s'appesantit davantage sur les irrégularités, dénonçant "l'instrumentalisation de l'Etat", avec comme exemple "les militaires qui ont reçu ordre de voter ATT, ce qui a conduit à des suffrages à près de 100 % en faveur du général dans les camps militaires".

A Bamako, les premières tendances non officielles donnaient une nette avance au général, alors qu'à Mopti (nord), une source proche de la Commission locale de centralisation des votes indiquait que sur une vingtaine de communes, sur les 108 que compte la région, ATT dépassait la barre des 60%.

Dans l'attente des résultats, les Bamakois ont été surpris lundi par l'annonce de la fermeture pour trois jours à compter de mardi de l'aéroport international, pour cause de "travaux".

Faute de pouvoir commenter l'élection, les habitants de la capitale s'interrogeaient sur les véritables motifs de cette fermeture, qui n'a pas été annoncée officiellement mais dont ont été informées les compagnies aériennes et agences de voyages.


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