160 passagers sont portés disparus depuis jeudi soir, après la rupture en vol de la porte d'un Iliouchine 76 qui effectuait la liaison de Kinshasa à Lubumbashi (sud-est de la RDCongo), a appris l'AFP vendredi de source militaire à l'aéroport de Kinshasa. L'appareil transportait quelque 200 personnes et seule une quarantaine a survécu. L'accident s'est produit à mi-chemin du trajet, alors que l'appareil, un charter militaire, survolait à quelque 7.000 pieds (environ 2.200 mètres) les provinces du Kasaï, selon la même source.
L'avion, piloté par un équipage russe, a fait demi-tour et s'est posé à Kinshasa dans la soirée. Parmi les passagers figuraient des éléments de la Police d'intervention rapide (PIR) et les membres de leurs familles. L'accident n'a été révélé que vendredi matin après que les familles des disparus - toutes domiciliées dans un camp proche de l'aéroport - ont été prévenues, a constaté un journaliste de l'AFP. Une enquête sur les circonstances de l'accident a été ouverte.
Steve Tangoa (Kodro , 09 mai 2003)
Accident en RDCongo: des passagers d'un Iliouchine basculent dans le vide
Des passagers d'un Iliouchine 76 sont tombés dans le vide, à plus de 2.000 mètres d'altitude, après la rupture en plein vol de la porte arrière de l'appareil, qui effectuait jeudi soir une liaison entre Kinshasa et Lubumbashi (sud-est de la RDCongo). - (AFP - vendredi 9 mai 2003, 19h12) |
KINSHASA (AFP) - Des passagers d'un Iliouchine 76 sont tombés dans le vide, à plus de 2.000 mètres d'altitude, après la rupture en plein vol de la porte arrière de l'appareil, qui effectuait jeudi soir une liaison entre Kinshasa et Lubumbashi (sud-est de la RDCongo).
Selon une source militaire à l'aéroport de Kinshasa, quelque 160 passagers ont été projetés dans le vide alors que l'avion cargo --qui transportait quelque 200 personnes--, survolait les provinces du Kasaï.
De son côté, le ministre de la Communication et de la presse de la République démocratique du Congo (RDC), Kikaya Bin Karubi, a affirmé à CNN que sept passagers étaient tombés de l'Iliouchine 76, citant un bilan de l'armée de l'air.
La radio publique congolaise était, elle, toujours muette sur cet accident vendredi en fin d'après-midi.
"35 minutes après le décollage, on a entendu un grand bruit dans l'avion, comme un sifflement, et puis la porte est tombée. L'avion a basculé d'un côté puis de l'autre, et c'est à ce moment que les gens sont tombés", a raconté à un journaliste de l'AFP M. Katembo, à l'hôpital Mama Yamo à Kinshasa où huit rescapés ont été hospitalisés.
La porte de soute arrière de l'Iliouchine 76 occupe toute la largeur de l'appareil et sert de rampe en s'abaissant jusqu'au sol afin de permettre d'embarquer ou de débarquer des matériels lourds. Les passagers sont assis sur des bancs dans le sens de la longueur de l'avion.
"Seuls ceux qui ont eu le réflexe de tenir les cordes qui pendent aux parois de l'avion ont pu se maintenir à l'intérieur", a indiqué le policier.
L'avion a alors fait demi-tour et atterri à Kinshasa jeudi soir. L'accident n'a été révélé que vendredi matin après que les familles des disparus -toutes domiciliées dans un camp proche de l'aéoport- ont été prévenues.
Parmi les passagers, figuraient plus de cent policiers et leurs familles, a précisé M. Katembo.
Un autre rescapé, également hospitalisé à Kinshasa, a affirmé à l'AFP qu'un grand nombre de clandestins avaient embarqué à bord de l'avion.
Interrogé sur l'importante différence entre les deux bilans, M. Bin Karubi a annoncé qu'une enquête avait été ouverte pour déterminer les circonstances de l'accident et le nombre exact des victimes, tout en "espérant qu'il n'augmentera pas".
"Au milieu de la nuit, la porte arrière de l'Iliouchine 76 s'est brutalement ouverte, et sept personnes ont été aspirées à l'extérieur. C'est ce que l'armée de l'air nous a dit", a déclaré le ministre.
"Les gens qui sont restés à l'intérieur ont couru pour rejoindre l'avant de l'appareil et sont restés dans le cockpit jusqu'à l'atterrisage de l'avion", a-t-il poursuivi.
Selon l'agence russe Ria Novosti, citant des sources diplomatiques à Moscou, l'avion, de fabrication russe et affrété par l'armée congolaise, appartient au ministère ukrainien de la Défense.
Les accidents d'avion sont fréquents en RDCongo et concernent particulièrement des avions de fabrication russe, en mauvais état technique, notamment des Antonov.
Le plus meurtrier s'était produit le 8 janvier 1996 à Kinshasa, lorsqu'un Antonov piloté par trois Russes, incapable de décoller du fait de la surcharge de l'appareil, traversa à toute allure un marché populeux construit en toute illégalité dans le périmètre de sécurité de la piste.
Officiellement, l'accident fit 365 morts, mais selon des sources congolaises, plus de 800 personnes furent déchiquetées par les hélices ou écrasées par l'avion, en faisant une des catastrophes les plus meurtrières de l'histoire aéronautique.