Accord de paix enfin conclu à Prétoria par les parties représentatives (revue de presse d'agences)

Un accord de paix a été conclu à Pretoria (Le Monde avec l'AFP, 17 décembre 2002)
Accord de paix entre les parties congolaises (AP, 17 décembre 2002, 14h11
Les parties congolaises parviennent à un accord à Pretoria (Reuters, 17 décembre 2002, 13h43)
Signature à Pretoria d'un accord de paix intercongolais (AFP, 17 décembre 2002, 12h22)
Le gouvernement de Kinshasa et les rebelles signent un accord de paix (AP, 17 décembre 2002, 10h15)


RDC : un accord de paix a été conclu à Pretoria

En quatre ans, le conflit a fait 2,5 millions de morts.

LEMONDE, |édition du 17 décembre 2002 - Un accord de paix devant mettre fin au conflit qui déchire la République démocratique du Congo (RDC) depuis quatre années a été signé tôt mardi matin 17 décembre à Pretoria. Aux termes de cet accord, le président Joseph Kabila restera président de la RDC, mais il sera assisté de quatre vice-présidents durant deux années de transition devant conduire le pays aux premières élections générales depuis celles qui ont consacré l'indépendance du Congo belge en 1960.

Les quatre vice-présidents, qui ne sont pas nommément désignés dans le texte de l'accord, émaneront des quatre principales composantes des négociations : le gouvernement, les deux principaux mouvements rebelles - Mouvement de libération du Congo (MLC, soutenu par l'Ouganda) et Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD, soutenu par le Rwanda) -, l'opposition non armée et la société civile. Trente-six postes de ministres et 25 postes de vice-ministres seront répartis entre les mêmes parties.

Jusqu'à la dernière minute, et après une semaine de pourparlers, dont les quatre derniers jours et nuits en négociations non-stop, les délégués, épuisés, ont mené d'âpres négociations pour défendre leur représentativité au sein des ministères et dans le gouvernement. "La pression de la communauté internationale a été incroyable, et celle de notre propre peuple a été énorme", a commenté peu avant la cérémonie de signature l'ambassadeur de RDC en Afrique du Sud, Bene M'Poko, membre de la délégation gouvernementale aux négociations. "Nous nous devions de leur donner cela comme cadeau de Noël", a-t-il ajouté. Le blocage qui s'était instauré au cours du week-end sur la répartition des ministères a été levé après que le MLC eut accepté de renoncer au ministère des finances que lui attribuait une première liste abandonnée depuis, a appris l'AFP de sources proches des négociations.

2,5 MILLIONS DE MORTS DANS LE CONFLIT

L'accord prévoit également que chaque grand groupe rebelle bénéficiera d'une garde rapprochée composée de 5 à 15 gardes du corps chacun, mais abandonne l'envoi, considéré un instant dans les négociations, de 2 000 hommes de l'armée sud-africaine pour assurer leur sécurité. Le poste de la présidence de l'Assemblée nationale, enfin, est attribuable à la discrétion du MLC, qui a fait valoir que ce choix devait lui revenir afin de respecter un délicat équilibre des pouvoirs. Le gouvernement, et surtout le RCD, se sont opposés jusqu'au dernier moment à attribuer formellement ce poste au MLC.

Le médiateur sud-africain, Sydney Mufamadi, ministre du pouvoir local, et celui des Nations unies, l'envoyé spécial Moustapha Niasse, avaient à l'origine fixé le 14 décembre à minuit comme date limite pour la conclusion d'un accord. Mais les tractations se sont prolongées deux jours de plus compte tenu de difficultés de dernière minute qui ont fait craindre jusqu'au bout qu'un accord ne pourrait pas être conclu. La guerre en RDC avait éclaté en 1998 pour tenter de renverser le président Laurent-Désiré Kabila, père de l'actuel président, et a fait un total de quelque 2,5 millions de morts dans la région des Grands Lacs.

Le porte-parole de la présidence de la République démocratique du Congo a déclaré, mardi matin, que la délégation gouvernementale avait signé l'accord de paix intercongolais de Pretoria "pour mettre fin à la guerre". "Nous considérons l'action du MLC comme une tricherie, mais nous avons signé pour mettre fin au conflit, a estimé M. Mulegwa Zihindula. Cette signature va dans la logique du chef de l'Etat, le général-major Joseph Kabila, qui a fait de la paix son objectif principal, pour mettre fin à une guerre qui a créé tant de problèmes à la population depuis quatre ans."

De son côté, la rébellion du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) a indiqué, mardi, par la voix de son porte-parole, Jean-Pierre Lola-Kisanga, contacté au siège du mouvement à Goma, que c'était "un motif de fierté et de satisfaction de voir aujourd'hui les protagonistes du conflit congolais s'accorder pour faire la paix et offrir au peuple congolais cette paix afin de sortir (le) pays de la crise qui le secoue depuis bientôt cinq ans". "C'est aussi une marque de reconnaissance que nous exprimons par cette signature à tous nos compatriotes congolais des composantes au dialogue pour les différentes concessions faites par les uns et les autres, concessions ayant permis la signature de cet accord de pays", a ajouté M. Lola-Kisanga. Il a également exprimé le souhait que la bonne volonté qui a permis aux délégués d'aboutir à cet accord "puisse aussi permettre sa mise en œuvre le plus rapidement possible".

Quant à Amos Namanga Ngongi, représentant de Kofi Annan en République démocratique du Congo et plus haut responsable de la mission onusienne (MONUC), il a salué mardi l'accord de gouvernement de Pretoria "qui va permettre à la MONUC de remplir pleinement sa mission". "C'est une évolution formidable pour le peuple congolais! Pour la MONUC c'est la possibilité de remplir sa mission en pleine coopération avec une administration centrale au lieu d'avoir à négocier sur le terrain, au coup par coup", a déclaré Amos Namanga Ngongi à l'AFP.
"Finalement la classe politique de ce pays a pris en considération les aspirations des Congolaises et des Congolais et, malgré les difficultés, les divergences, a eu le courage, la patience et la volonté de trouver une solution durable" a ajouté le représentant spécial du secrétaire général des Nations unies. M. Ngongi s'est dit persuadé que "personne ne perdra son identité en se fondant dans cet accord" faisant référence aux différentes composantes des négociations dont le gouvernement, les deux principaux mouvements rebelles - Mouvement de Libération du Congo (MLC) et Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) -, l'opposition non armée et la Société civile. "Nous comptons sur la coopération de tous pour nous permettre de mener à bien notre travail le plus important" celui du "2D-3R" (désarmement, démobilisation, rapatriement, réinsertion et réinstallation), a dit M. Ngongi qui compte sur "la collaboration d'une administration centrale congolaise pour permettre à la MONUC d'approcher les groupes armés encore cachés dans les forêts".

LE RÔLE-CLÉ DE L'AFRIQUE DU SUD

L'Afrique du Sud, en patronnant la signature de cet accord, réaffirme son ambition d'incarner le renouveau africain après son entrée sur la scène du continent en 1994 avec la fin de l'apartheid. Après le lancement de l'Union africaine à Durban, en remplacement de la défunte Organisation de l'unité africaine (OUA) et dont elle assure la présidence, l'Afrique du Sud avait déjà parrainé la signature de l'accord RDC-Rwanda entre les présidents Joseph Kabila et Paul Kagamé en les faisant notamment se rencontrer en tête à tête.

Depuis huit ans, l'Afrique du Sud s'est investie, avec plus ou moins de bonheur, dans la résolution de conflits ou crises africaines : aux Comores en présidant la troïka de l'OUA, au Zimbabwe en une mission impossible, mi-assistance, mi-influence, et tout récemment au Burundi, où un accord de paix vient d'être signé après une double médiation de Nelson Mandela puis du vice-président actuel, Jacob Zuma. Depuis 1997, elle avait tourné son attention vers la situation de l'ex-Zaïre, devenu la République démocratique du Congo.

Au fil des ans, l'énorme capacité logistique, hôtelière et technologique de l'Afrique du Sud, comme en témoigne une ville comme Durban, notamment, a imposé le pays comme site d'accueil, sans équivalent sur le continent, de grande rencontres internationales, et ce malgré de graves problèmes d'insécurité. En moins de quatre ans, le pays aura ainsi abrité les sommets des non-alignés, du Commonwealth, la Conférence mondiale sur le sida, la Conférence mondiale contre le racisme, le sommet OUA-UA et, fin août-début septembre, le Sommet de la Terre sur le développement durable.

Le dialogue intercongolais avait ainsi été relancé en Afrique du Sud le 25 février 2002, à Sun City, une ville de villégiature où fourmillent les casinos, dans le nord du pays. avec la participation de représentants du gouvernement de Kinshasa, des deux principaux groupes rebelles - le MLC et le RCD -, de l'opposition politique non armée et de la société civile. Le déroulement du dialogue de Sun City avait été bousculé, avec le boycott de la session d'ouverture par le chef du MLC, Jean-Pierre Bemba, et neuf jours initiaux d'argumentations sur les qualités des représentants des différentes composantes. Il s'était conclu de façon abrupte par un accord entre le gouvernement de Kinshasa et le MLC - mais que le RCD avait refusé -, prévoyant notamment que Jean-Pierre Bemba devienne le premier ministre de Joseph Kabila. Il n'a jamais été appliqué. Le président Mbeki s'était personnellement rendu à Sun City pour discuter avec chacune des délégations et convaincre notamment le MLC de renoncer à exiger la démission de Joseph Kabila.

Pour la reprise du dialogue à Pretoria en octobre dernier, la médiation a été confiée à l'envoyé spécial des Nations unies, le Sénégalais Moustapha Niasse, et au ministre sud-africain du pouvoir local, Sydney Mufamadi. Entre-temps, lors du Sommet de Durban, qui a marqué l'inauguration de l'Union africaine, M. Mbeki avait organisé une rencontre confidentielle du président Joseph Kabila avec Paul Kagamé. Rien n'a percé de cette entrevue, mais les deux présidents signaient fin juillet à Pretoria un accord militaire prévoyant notamment le retrait de RDC d'une force rwandaise de 20 000 hommes. L'Afrique du Sud, de son côté, acceptait d'envoyer 200 hommes pour appuyer la force d'observation des Nations unies (Monuc) en RDC.
Thabo Mbeki s'est investi plusieurs fois personnellement, effectuant plusieurs voyages en Afrique centrale, dont un à Lusaka pour un sommet africain, et à Kinshasa, où il s'est entretenu avec Joseph Kabila.

L'ancien président Nelson Mandela a aussi joué son rôle dans l'accord intercongolais : il entretient une relation paternelle avec le jeune dirigeant Joseph Kabila, aujourd'hui âgé de 31 ans. En septembre dernier, le président Kabila avait ainsi déclaré à propos de ces fréquentes rencontres avec l'ancien dirigeant sud-africain : "Il me donne toujours beaucoup de conseils."

LEMONDE, |édition du 17 décembre 2002 avec AFP


RDC: accord de paix entre les parties congolaises

PRETORIA, Afrique du Sud (AP), mardi 17 décembre 2002, 14h11 - Soumis à de fortes pressions, le gouvernement de Kinshasa, les rebelles et les partis d'opposition ont signé tôt mardi à Pretoria un accord de paix visant à mettre fin à quatre ans de guerre civile en République démocratique du Congo. Un gouvernement de transition est également prévu pour mener le pays vers ses premières élections démocratiques depuis son indépendance en 1960.

En vertu de l'accord conclu avec la médiation de l'Afrique du Sud, l'actuel président congolais Joseph Kabila assurera l'intérim à la tête de l'Etat jusqu'à un scrutin qui pourrait se tenir dans deux ans et demi. Il sera encadré par quatre vice-présidents issus du gouvernement, des deux groupes rebelles et de l'opposition politique.

L'accord a été signé mardi peu après 2h du matin (0h GMT) à Pretoria, après accord sur la répartition des ministères entre les différentes parties. Les rebelles soutenus par l'Ouganda ont accepté de laisser le portefeuille des finances au gouvernement en échange de la présidence de l'Assemblée nationale, selon des délégués présents aux discussions.

Des représentants de la société civile désigneront quant à eux le président du Sénat, a précisé Joseph Mudumbi, responsable des affaires étrangères au sein du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD), mouvement rebelle soutenu par le Rwanda.

Selon les termes de l'accord sur le partage du pouvoir, le RCD, le Mouvement de libération du Congo (MLC), appuyé par l'Ouganda, et l'opposition politique doivent disposer chacun d'un vice-président et de sept ministres issus de leurs rangs. Les combattants Mayi-Mayi alliés au gouvernement et aux groupes de la société civile obtiendront également des portefeuilles.

Les discussions de Pretoria s'inscrivaient dans la continuité des négociations de Sun City, station balnéaire sud-africaine, où le gouvernement et les rebelles sont convenus de la structure d'un accord de partage du pouvoir. Les pourparlers avaient cependant buté sur le contrôle de l'armée, de la police, de la diplomatie et des entreprises publiques.

L'accord de mardi préconise par ailleurs le déploiement d'une force de police nationale issue des zones sous contrôle du gouvernement et des rebelles afin de maintenir la loi et l'ordre à Kinshasa, la capitale, selon Joseph Mudumbi.

Le 4 décembre, le Conseil de sécurité de l'ONU a autorisé un renforcement des effectifs de la mission des Nations unies en République démocratique du Congo (MONUC), dont les forces vont passer de 5.537 à 8.700 hommes.

On ignore pour l'heure combien de temps sera nécessaire à la mise en oeuvre des clauses de l'accord. Une commission est supposée finaliser les détails du règlement, d'après le chef du RCD Adolphe Onusumba, appelé à devenir l'un des vice-présidents. Il pourrait s'écouler "un certain temps avant que cet accord soit appliqué sur le terrain", a-t-il dit.

La guerre en RDC a éclaté en août 1998 quand le Rwanda et l'Ouganda ont apporté leur soutien aux rebelles congolais qui cherchaient à renverser le président Laurent-Désiré Kabila. L'Angola, le Zimbabwe et la Namibie ont de leur côté envoyé des troupes pour soutenir le gouvernement.

On estime à 2,5 millions le nombre de personnes mortes -pour la plupart de faim ou de maladie- du fait des combats dans ce pays d'Afrique centrale riche en ressources. La majeure partie des soldats étrangers ont quitté le pays, même si des affrontements continuent entre les différents groupes rebelles et les groupes tribaux, particulièrement dans le nord-est (sous contrôle rebelle) et le sud-est (sous contrôle du gouvernement). Le RCD et le MLC contrôlent actuellement l'est et le nord, soit près de la moitié du pays.


Les parties congolaises parviennent à un accord à Pretoria
Par Andrew Quinn

JOHANNESBURG (Reuters), mardi 17 décembre 2002, 13h43 - Les parties congolaises qui se déchiraient depuis quatre ans dans l'ex-Zaïre ont signé en Afrique du Sud un accord de paix prévoyant un partage du pouvoir à Kinshasa.

Après des mois de "Dialogue intercongolais", les représentants du gouvernement de Kinshasa, des rebelles, des partis d'opposition et de la société civile ont signé un accord de paix global.

"Nous avons signé l'accord ce matin. C'est une percée majeure", a déclaré à Reuters le négociateur sud-africain Sisa Ngombane.

"Le problème avec la politique congolaise a été de trouver un accord qui satisfasse tout le monde (...) C'est le gouvernement le plus ouvert que les Congolais pouvaient espérer."

En vertu de cet accord, l'actuel président Joseph Kabila sera maintenu à son poste. Il aura quatre nouveaux vice-présidents issus du gouvernement, des rebelles du Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD, soutenu par le Rwanda) et du Mouvement pour la libération du Congo (MLC, soutenu par l'Ouganda) et des partis d'opposition.

Les parties se sont également mises d'accord sur l'attribution de sept ministères clés et de cinq secrétariats d'Etat.

LE TEST DE LA MISE EN OEUVRE

L'ancien président botswanais Ketumile Masire, qui dirigeait les efforts de médiation, supervisera une commission chargée de peaufiner les détails de l'accord, de préparer un projet de nouvelle Constitution et de fixer la date de l'installation du gouvernement de transition, attendue au début de l'an prochain.

Au cours des discussions, les difficultés ont surtout porté sur les moyens de garantir la sécurité à Kinshasa des personnalités rebelles, la réforme de l'armée et la répartition des postes entre les factions.

Les porte-parole des groupes rebelles et du gouvernement ont souligné mardi que si l'accord va dans le bon sens, le principal test sera son application, en particulier la démobilisation et la réintégration de milliers de soldats des différentes factions.

Le plus grand défi sera la réunification de l'armée, nous devons trouver un moyen d'organiser cette transition, a déclaré Olivier Kamitatu, secrétaire général du MLC.

Le peuple congolais a beaucoup souffert ces quarante dernières années, je pense que maintenant cela suffit, a renchéri Theophilius Mbemba, membre de l'équipe gouvernementale de négociation.

La guerre en RDC a débuté en 1998 par le soulèvement de rebelles dans l'Est contre le gouvernement de Laurent-Désiré Kabila, père assassiné de l'actuel président.

Le Rwanda et l'Ouganda ont envahi le pays pour soutenir les rebelles tandis que le Zimbabwe, l'Angola et la Namibie se portaient au secours du gouvernement.

On estime que deux millions de personnes sont mortes durant le conflit, de faim ou de maladie pour la plupart.

La plupart des forces étrangères se sont maintenant retirées, mais des milices locales continuent de se disputer le contrôle de zones d'influence.


Signature à Pretoria d'un accord de paix intercongolais

PRETORIA (AFP), mardi 17 décembre 2002, 12h22 - Les participants au dialogue intercongolais ont signé dans la nuit de lundi à mardi à Pretoria un accord de paix devant mener, sous la supervision d'un gouvernement d'unité nationale de transition, la République démocratique du Congo (RDC) vers ses premières élections générales depuis 1960.

Après dix jours de négociations ardues et d'âpres tractations menées encore dans l'heure précédant la signature de l'accord -peu avant 03H00 locales (01H00 GMT)- les parties en présence -gouvernement, rébellion armée, opposition politique et société civile- ont défini un mécanisme de partage du pouvoir pour une période de transition de deux ans pendant laquelle Joseph Kabila conservera la présidence, assisté de quatre vice-présidents issus des quatre grandes composantes des pourparlers.

Au terme de ces deux années, se tiendront les premières élections générales depuis celles qui ont consacré l'indépendance du Congo belge en 1960.

L'accord a d'abord été signé par les délégués du gouvernement de Kinshasa et des deux grands groupes rebelles -Mouvement de libération du Congo (MLC soutenu par l'Ouganda) et Rassemblement congolais pour la démocratie (RDC, soutenu par le Rwanda)- puis par les représentants des autres composantes.

Cet accord est censé mettre fin à l'une des guerres les plus meurtrières du continent africain qui, en quatre ans, a fait 2.5 millions de morts, en majorité des civils, et a impliqué au plus fort des affrontements un total de 7 pays.

Les quatre composantes de la société congolaise se partagent aussi 36 postes de ministres et 25 postes de vice-ministres dont certains sont attribués également aux mouvements rebelles mineurs RCD-ML et RCD-N, ainsi qu'aux milices Maï-Maï pro-gouvernementales.

L'un des points le plus épineux et qui a retardé lundi de près de 12 heures la convocation de la séance plénière de signature, a été celui de l'attribution du poste de la présidence de l'assemblée nationale qu'exigeait le MLC, ce à quoi étaient fermement opposés et le gouvernement de Kinshasa et le RCD.

Des pressions internationales et intérieures congolaises "énormes" ont été exercées sur les délégués à Pretoria pour qu'ils finalisent un accord, a indiqué l'ambassadeur de RDC en Afrique du Sud, Bene M'Poko. Une date butoir fixée initialement au 14 décembre minuit par le médiateur sud-africain, le ministre du Pouvoir local Sydney Mufamadi, n'avait pas pu être respectée, une première liste de répartition des ministères, dont l'origine demeure mystérieuse et faisant la part belle au MLC, venant soudainement raviver les divergences.

Les négociations de Pretoria, dont c'était le troisième round et qui avaient été entamées en octobre dernier, ont été conduites sous la co-médiation des Nations Unies en la personne du sénégalais Moustapha Niasse, et de l'Afrique du Sud en la personne du ministre Sydney Mufamadi. Elles suivaient une première session de longs pourparlers en février à Sun City, une cité de villégiature du nord de l'Afrique du Sud, qui avait donné lieu à un premier accord qui n'avait jamais pu être appliqué.

C'est au cours des pourparlers de Sun City qu'avait été pour la première fois avancée par le président sud-africain Thabo Mbeki la formule d'une présidence assurée par Joseph Kabila assisté de vice-présidents représentant les différentes parties en présence.

Le dialogue intercongolais avait été initié le 15 octobre 2001 à Addis Abeba.


Le gouvernement de Kinshasa et les rebelles signent un accord de paix

PRETORIA (AP), mardi 17 décembre 2002, 10h15 - Les rebelles, les partis d'opposition et le gouvernement de Kinshasa ont signé tôt mardi matin un accord de paix qui devrait mettre fin à quatre ans de guerre civile en République démocratique du Congo (RDC).

L'actuel président Joseph Kabila assurera l'intérim à la tête de l'Etat avant les prochaines élections générales qui devraient se tenir dans deux ans et demi. Il sera encadré par quatre vice-présidents issus du gouvernement, de deux groupes rebelles et de l'opposition politique. Les ministères seront également répartis entre ces différentes forces et la société civile.

L'accord a été signé peu après 1h00 mardi matin à Pretoria en Afrique du Sud. Les négociations avaient buté jusque-là sur le contrôle de l'armée, de la police, de la diplomatie et des entreprises publiques.

La guerre en RDC avait débuté en août 1998 quand le Rwanda et l'Ouganda ont apporté leur soutien aux rebelles congolais opposés au président Laurent Désiré Kabila. L'Angola, le Zimbabwe et la Namibie s'étaient engagé aux côtés du gouvernement.

On estime que 2,5 millions de personnes sont mortes, la plupart de faim ou de maladie à cause des combats. La plupart des soldats étrangers ont quitté le pays, même si des affrontements continuent entre les différents groupes rebelles.


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