Catastrophes
en Afrique, 15 septembre 2002 : famine, marée noire et naufragés des côtes italiennesAfrique
australe: la famine touche désormais 14,4 millions de personnes JOHANNESBURG (AFP), 16 septembre 2002, 13:34:00 - La population affectée par la
famine dans six pays d'Afrique australe, s'élève à présent à 14,4 millions de
personnes contre 12,8 millions il y a quatre mois, a déclaré lundi à Johannesburg un
haut responsable des Nations-Unies.
De retour d'une mission de deux semaines dans ces six pays de la région -Lesotho, Malawi,
Mozambique, Swaziland, Zambie et Zimbabwe- James Morris, directeur exécutif du Programme
alimentaire mondial (PAM), a qualifié d'"accablante" la situation de
"dévastation humaine" qu'il y avait observée.
"Les besoins sont immenses et ils sont immédiats, et tout retard ne contribuera
qu'à amplifier la crise", a commenté James Morris, ajoutant que seulement 36% des
507 millions de dollars demandés par le PAM pour venir au secours des populations en
détresse avaient été débloqués à ce jour.
James Morris, qui est aussi envoyé spécial des Nations unies pour les besoins
humanitaires, a indiqué qu'une autre tranche de 30% de l'aide prévue faisait l'objet de
négociations sur le point d'aboutir.
"Je suis optimiste, mais nous aurons besoin d'une réponse incroyablement généreuse
de la part des donateurs", a-t-il indiqué.
Les pays donateurs sont principalement les Etats-Unis, les pays de l'union Européenne et
le Japon.
"La dévastation humaine dans les six pays visités est accablante", a déclaré
James Morris, précisant que parfois des grand-mères avaient la charge de nourrir
jusqu'à 18 enfants orphelins, principalement en raison des ravages du sida, et que des
bébés qu'il avait vus seraient sans doute morts avant le week-end prochain s'ils ne
recevaient pas urgemment de la nourriture.
Menace de marée noire en
Afrique du Sud
SAINT LUCIA (AFP), 15 sepembre
2002, 16:01:00 - Des équipes de secours ont intensifié dimanche
leur opération pour tenter de contenir une marée noire qui menace la réserve naturelle
de Saint Lucia sur la côte est de l'Afrique du sud, l'une des plus belles réserves
d'animaux du continent.
Des barrières flottantes destinées à bloquer l'avancée d'une nappe de fioul et de
gazole qui se dégage d'un cargo italien en proie à un incendie depuis mardi et échoué
à 200 mètres de la côte, ont été disposées dans la matinée à l'entrée d'un
estuaire menacé par la marée noire.
Le "Jolly Rubino", dont les 22 hommes d'équipage ont pu être évacués, se
trouve à mi-distance de la ville de Saint Lucia, qui donne son nom à la réserve
naturelle, et de l'estuaire du fleuve Umfolozi plus au nord, séparés l'une de l'autre
d'une vingtaine de kilomètres. Le cargo de 31.000 tonnes et de 190 mètres libère d'une
fissure dans son flanc bâbord une nappe de plus de dix kilomètres de long et de cinq à
dix mètres de large qui menace de remonter les embouchures de la rivière Saint Lucia et
du fleuve Umfolozi. Samedi, des bulldozers avaient déjà partiellement bloqué les
estuaires en érigeant des barrières de sable pour freiner l'effet des marées montantes.
La réserve marine menacée de Saint Lucia, dans le Saint Lucia Wetland Park, inscrite en
1999 au patrimoine mondial de l'UNESCO, est l'une des destinations d'éco-tourisme les
plus prisées d'Afrique et l'habitat naturel de colonies d'oiseaux - 115 espèces
différentes, de flamants notamment - mais aussi d'hippopotames et de crocodiles. Selon
Sipho Magwaza, directeur des services communautaires chargés de combattre la marée
noire, la zone de l'épave pourrait être déclarée dans le journée de dimanche zone
sinistrée en vue de l'obtention des fonds nécessaires au nettoyage des plages où se
sont déposés débris et particules de goudron.
Dans la journée également, une décision devait être prise sur les possibilités de
remorquer ou non l'épave vers le large, où elle pourrait être coulée après avoir
été vidée de son carburant une fois l'incendie maîtrisé. Mais le capitaine Nicholas
Sloane, directeur des opérations de secours, a averti que le cargo pourrait se briser en
deux et provoquer "une explosion de ses deux réservoirs de carburants".
Jeff Gaisford, chargé des relations avec la presse pour les réserves naturelles de
Kwazulu-Natal où se trouve le Saint Lucia Wetland Park, a aussi indiqué dimanche qu'un
changement prévisible dans la direction des vents pourrait faire dériver vers le sud la
nappe de carburants qui menacerait alors un lit de reproduction de moules faisant partie
du plan "Sokhulu", un projet mené par des écologistes et des producteurs
locaux dans le but de protéger la nature. M. Sawers a toutefois donné dimanche des
éléments rassurants sur l'impact, à ce stade, de la pollution du "Jolly
Rubino", indiquant que des relevés pris sur 235 oiseaux de la réserve avaient
montré qu'ils n'étaient pas affectés par les produits toxiques. "Ils ont tous
l'air en bonne santé", a-t-il commenté.
Le cargo italien contenait 1.320 tonnes de gazole et de fioul dans ses soutes, dont une
partie a déjà brûlé dans l'incendie qui a pris mardi soir dans la salle des machines.
Environ 70 containers, dont six contenant des produits dangereux, sont passés par dessus
bord lors du naufrage du navire, certains contenant du phénol, une substance chimique
très toxique et corrosive utilisée notamment pour les produits ménagers. L'incendie du
"Jolly Rubino" s'était déclaré à 25 km au large peu après son départ de
Durban, au sud-est de Saint Lucia, vers Mombasa (Kenya).
Drame
de l'immigration: quatorze morts dans un naufrage en Sicile ROME (AFP), 15 septembre 2002, 17:55:00 - Quatorze immigrés clandestins
originaires du Liberia ont péri noyés et une centaine d'autres ont été secourus dans
la nuit de samedi à dimanche après le naufrage de leur embarcation près des côtes de
la Sicile, ont annoncé dimanche les garde-côtes italiens.
Le drame s'est joué dans la nuit, pendant un orage, lorsque l'embarcation transportant
les candidats à l'immigration s'est retournée à quelques centaines de mètres des
côtes, précipitant ses passagers à la mer.
92 personnes ont été secourues et quatorze corps avaient été retrouvés dimanche en
fin de journée, selon un nouveau bilan encore provisoire du drame fourni par les
garde-côtes.
"Un des rescapés a dit, dans un Français approximatif, qu'ils étaient 120 à bord.
Un autre parle de 150 personnes. Mais leurs déclarations sont vagues et
contradictoires", a indiqué le commandant le commandant Giuseppe Rando, chef des
garde-côtes de Porto Empedocle, près d'Agrigente, dans le sud de la Sicile, au cours
d'une conférence de presse.
La présence d'enfants a ainsi été signalée, mais aucun n'a été retrouvé pour
l'instant, a-t-il précisé. Mais quatre femmes et une adolescente âgée d'une quinzaine
d'année figurent au nombre des victimes, a-t-il indiqué.
Les passagers de l'embarcation sont d'origine africaine, et non maghrébine, comme
l'avaient indiqué les premières informations. Ils viendraient du Liberia, pays de
l'ouest de l'Afrique ravagé par des années de guerres civiles, a indiqué la
capitainerie de Porto Empedocle.
Leur périple a été reconstitué dimanche au cours d'une conférence de presse par le
procureur d'Agrigente, Mme Giulia Labia.
Selon leurs témoignages, ils sont partis il y a plusieurs jours d'un port sur la côte
africaine à bord d'un premier navire, puis ils ont ensuite été transbordés la nuit
dernière au large de la Sicile dans l'embarcation qui a chaviré, a indiqué le
magistrat.
Une douzaine de rescapés étaient toujours en observation dimanche soir dans un centre de
soins. Les autres ont été conduits dans un centre d'accueil à Agrigente, a-t-il
indiqué.
Ce nouveau drame de l'immigration clandestine a été déploré dimanche par l'archevêque
de Palerme, le cardinal Salvatore De Giorgi. "Il faut trouver des solutions et des
moyens concrets pour mettre un terme à ces tragédies", a-t-il déclaré à la
presse.
Situées sur la route maritime empruntée par de nombreux immigrés tentant de gagner
clandestinement l'Italie, les côtes de la Sicile et de l'île proche de Lampedusa sont
régulièrement le théâtre de naufrages.
En mars, une embarcation avait chaviré au large de Lampedusa. Onze personnes seulement
sur les 65 passagers avaient été sauvées de la noyade. Le 25 décembre 1996, 200
immigrés clandestins avaient péri de la même manière dans cette même zone. Le
gouvernement italien a fait de la lutte contre l'immigration clandestine une de ses
priorités.
Une nouvelle législation très restrictive est entrée en vigueur mardi. Mais les
contrôles renforcées et les sanctions ne parviennent pas à dissuader les candidats,
originaires de nombreuses régions du monde, à tenter leur chance. La veille du drame,
trois embarcations transportant au total 211 clandestins ont été arraisonnées près des
côtes de la Sicile, ont indiqué dimanche les garde-côtes.
Mémoire d'homme 1986 : 177 mineurs meurent asphyxiés dans la mine d'or de Kinross en Afrique du
Sud, à la suite d'un incendie