Les conflits au centre d'un Conseil des ministres de l'UA à N'Djamena

N'DJAMENA, 5 mars 2003 (AFP) - 17h10 - Les conflits en Afrique figurent au centre des travaux de la 2ème session du conseil exécutif des ministres des Affaires étrangères de l'Union africaine (UA), qui s'est ouverte mercredi à N'Djamena, a constaté un journaliste de l'AFP.

Le président de la commission intérimaire de l'UA, Amara Essy, a fait part, lors de la cérémonie d'ouverture, de sa "préoccupation" à propos des crises ivoirienne et centrafricaine.

Une trentaine de pays de l'UA sont représentés à ce conseil des ministres présidé par la ministre sud-africaine des Affaires étrangères Nkosazana Dlamini-Zuma et qui doit s'achever jeudi en fin d'après-midi.

Cette réunion est normalement consacrée à la session budgétaire et administrative, ainsi qu'aux dossiers socio-économiques.

Mais elle accordera une place centrale aux crises qui secouent la Côte d'Ivoire, la Centrafrique, la République démocratique du Congo (RDC) et le Burundi, a-t-on appris auprès des participants.

"La situation des conflits en Afrique est préoccupante" depuis le lancement officiel de l'UA à Durban (Afrique du sud) en juillet dernier, a déclaré Amara Essy.

"La Côte d'Ivoire est une source de sérieuse préoccupation", a souligné M. Essy, évoquant les "difficultés d'application" des accords de Marcoussis.

"Les derniers développements de la crise centrafricaine, avec l'offensive des éléments de Bemba, qui auraient provoqué des exactions au sein des Tchadiens, constituent une réelle préoccupation", a-t-il ajouté.

Le Tchad a accusé les troupes du Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba, alliées au régime de Bangui, de s'être livrées à des exactions contre les civils tchadiens en RCA, lors de leur offensive pour reprendre des villes occupées par la rébellion centrafricaine, mi-février.

Le président tchadien Idriss Deby a pour sa part prononcé un long plaidoyer en faveur "du dialogue et du règlement pacifique des conflits".

"Nous condamnons avec force et sans équivoque les coups d'Etat, le recours au mercenariat qui prend des proportions alarmantes, et les actes de toutes sortes pour déstabiliser un Etat membre", a-t-il déclaré.

"Il faut la paix et la sécurité pour faire de l'Afrique un havre de paix et un pôle de développement majeur, comme l'y prédisposent ses nombreuses richesses naturelles", a ajouté le président tchadien.

Le conseil des ministres de l'UA s'est poursuivi à huis clos.


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