Naufrage d'un ferry sénégalais: 88
morts, 670 disparus
par Nafi Diouf
DAKAR (AP), 27 sept 02 21h57 - Le bilan s'alourdissait d'heure en heure vendredi, après le naufrage jeudi soir d'un ferry sénégalais au large de la Gambie. Le responsable des opérations de sauvetage faisait état de 88 cadavres récupérés, et estimait que 670 autres personnes étaient mortes et coincées dans l'épave.
Les équipes de plongeurs ont retrouvé 88 corps et pensent que les autres sont prisonniers de l'épave, qui flotte sur le côté dans l'eau, a précisé Mamadou Diop Thioune, coordonnateur d'un centre marin financé par la France et dont les plongeurs participent aux secours. Ces derniers ont aperçu des cadavres à travers les fenêtres. «Désormais, je crains qu'il ne s'agisse plus que de récupérer des cadavres», a-t-il déclaré. On attend désormais l'arrivée de plongeurs militaires et de matériel de désincarcération pour entrer dans l'épave.
Le «Joola», appartenant à une compagnie publique, transportait 796 passagers et membres d'équipage. Il assurait la liaison entre la Casamance, dans le sud du Sénégal et Dakar, dans le nord du pays.
Quelque 32 passagers et membres d'équipage ont pu être secourus après le naufrage, dans la tempête jeudi peu avant minuit, notamment par un navire italien, a précisé le Premier ministre Mame Madior Boye.
Le Sénégal a décrété vendredi un deuil national de trois jours, tandis que les recherches se poursuivaient.
Les ferries constituent le principal moyen de transport entre le sud et le nord du pays, en partie séparés par la Gambie. C'est au large de la Gambie, dans l'Atlantique, que le ferry a sombré.
A Dakar, où les premiers cadavres étaient rapatriés dans l'après-midi, attendus par des camions réfrigérés, les familles en larmes étaient réunies au port, priant et se frappant la tête contre les murs.
Le Premier ministre et d'autres responsables se sont rendus leur porter soutien, tandis que le président Abdoulaye Wade écourtait un séjour en France pour regagner son pays frappé par ce drame. Parlant brièvement à la presse dès sont retour, le président Wade a promis l'ouverture d'une enquête.
Selon la presse, le ferry venait à peine de reprendre du service, après des mois de réparations. Du coup, une foule d'hommes en colère s'en sont pris aux autorités portuaires, affirmant que le ferry gîtait et qu'il n'aurait jamais dû être autorisé à effectuer cette traversée.
DAKAR, 27 sept (AFP) - 20h45 - Les Forces françaises basées à Dakar ont participé vendredi aux secours déclenchés après le naufrage du bateau sénégalais le Joola, qui a sombré au large de la Gambie avec environ 800 personnes à bord, a-t-on appris à Dakar de source autorisée française.
Des sources proches du gouvernement sénégalais faisaient état en début de soirée d'une soixantaine de rescapés et s'en tenaient au chiffre de 41 morts confirmés diffusé en fin de matinée.
Un avion français de patrouille maritime, spécialisé notamment dans la recherche et le sauvetage de naufragés, a été dépêché sur les lieux du naufrage, où il a permis de localiser quelques corps de victimes, a-t-on indiqué de source française.
Un hélicoptère Fennec a également été envoyé sur place, avec deux plongeurs chargés d'inspecter la coque, "retournée mais émergée entre deux eaux, afin de déceler d'éventuels rescapés", a-t-on précisé de même source.
L'hélicoptère devait aussi transporter de Banjul au lieu du naufrage, en liaison avec les autorités sénégalaises, des équipes de médecins et de plongeurs.
Des plongeurs sénégalais se sont spontanément rendus sur le lieu du naufrage, à environ 160 km au sud de Dakar, pour tenter de porter secours à d'éventuels rescapés, a-t-on indiqué par ailleurs au centre de plongée "Océanium" de Dakar.
De source française, on précise qu'une équipe médicale du service de santé des armées françaises, composée de trois médecins et de deux infirmiers, a également été mise en alerte au port de Dakar.
DAKAR, 27 sept (AFP) - 13h35 - Le bateau assurant la liaison entre Dakar et la Casamance (sud du Sénégal), le Joola, qui transportait plusieurs centaines de personnes, a fait naufrage dans la nuit de jeudi à vendredi, a-t-on appris de sources concordantes.
Le navire, d'une capacité de 550 passagers, revenait de Ziguinchor, principale ville de Casamance, et se dirigeait vers Dakar lorsqu'il a chaviré, aux environs de 23H00 locales et GMT, selon des informations diffusées par la radio nationale sénégalaise (RTS).
Il n'était pas possible vendredi matin de savoir précisément combien de personnes se trouvaient sur le bateau lorsqu'il a chaviré, les services de billetterie du Joola, installés tant au port de Dakar qu'à celui de Ziguinchor, ne donnant aucune information sur ce naufrage.
Selon la RTS, une "tempête" serait à l'origine de l'accident.
D'autres sources ont précisé que le naufrage avait eu lieu au large de la Gambie et faisaient également état d'une possible avarie de moteur.
Plusieurs navires, sénégalais et gambiens, civils et militaires, se sont rendus sur place pour porter secours aux rescapés, a-t-on indiqué à l'état-major de la marine gambienne.
Selon un armateur sénégalais interrogé par une radio privée, une cinquantaine de passagers auraient été recueillis par ces bateaux.
En l'absence du président sénégalais Abdoulaye Wade, le Premier ministre, Mame Madior Boye et des membres de son gouvernement se préparaient vendredi matin à se rendre au port de Dakar, où attendaient des familles de passagers du bateau, a-t-on indiqué au cabinet du Premier ministre.
De nombreuses personnes étaient en larmes, au port de Dakar comme à celui de Ziguinchor, ont constaté des journalistes de l'AFP.
Le Joola avait repris ses activités le 10 septembre après un an d'arrêt. Lors de ce voyage inaugural, auquel avaient participé les ministres des Transports et des Forces armées, le bateau était plein.