Les troupes de "sécurisation" française et américaine en action à Bouaké : école évacuée


Côte-d'Ivoire: évacuation de l'école internationale de Bouaké

COMMUNE DE BOUAKE (Côte d'Ivoire) (AFP), 25 septembre 2002, 21h49 - Les enfants de l'école internationale de Bouaké, bloqués depuis près d'une semaine par des combats entre soldats mutins et gouvernementaux, ont été évacuéspar les troupes françaises mercredi après-midi en direction de Yamoussoukro, la capitale ivoirienne, a constaté un journaliste de l'AFP.

Ces quelque 170 enfants évacués, âgés de deux à 18 ans, en majorité américains mais représentant au total 13 nationalités, devaient passer la nuit dans la capitale administrative ivoirienne. Tous semblaient en bonne santé.

Les écoliers américains seront acheminés vers le Ghana, a indiqué à l'AFP un haut responsable gouvernemental ghanéen. Avant d'être évacuée, l'école internationale de Bouaké avait été sécurisée dans la matinée par un détachement français.

Le convoi, formé d'une vingtaine de véhicules de particuliers, bus et minibus et encadré par des militaires français à bord de camions de transport de troupes, se dirigeait vers Yamoussoukro, à une centaine de kilomètres au sud de Bouaké.

Selon l'état-major des armées françaises (EMA) à Paris, cette évacuation a été effectuée "à la demande des autorités américaines". Les Etats-Unis ont adressé leurs remerciements à la France après l'évacuation des enfants. Le porte-parole du département d'Etat américain Richard Boucher a indiqué que les écoliers et leurs enseignants étaient en route pour Yamoussoukro, où des agents consulaires américains ont installé un centre d'accueil pour les recevoir.

D'autres forces françaises sont positionnées à environ 25 km à l'est de Bouaké, prêtes à entrer en action si la sécurité des ressortissants français venait à être menacée. On estime à un millier le nombre de ressortissants étrangers piégés dans cette ville.

A Yamoussoukro, deux avions américains sont arrivés mercredi après-midi. Les deux Hercules C-130 transportaient un nombre de soldats non précisé. 200 d'entre eux étaient arrivés à Accra, la capitale ghanéenne, dans la nuit de mardi à mercredi en provenance d'Allemagne.

A Abidjan, trois responsables du Rassemblement des républicains (RDR, opposition), parti d'Alassane Ouattara, ont été "enlevés" par des gendarmes le 23 septembre, ont annoncé à l'AFP des proches de ces militants ainsi que des responsables de ce parti.

Selon l'un d'entre eux, qui souhaite garder l'anonymat, ces responsables sont M. Ali Keita, porte-parole adjoint du RDR, ainsi que deux autres cadres du parti, M. Tiemoko Yadé et Mme Camara. A Abidjan toujours, plusieurs milliers de jeunes Ivoiriens ont manifesté mercredi devant l'ambassade de France. Des individus non-identifiés ont défoncé le portail du consulat du Burkina Faso, pays directement mis en cause dans les troubles.

L'ambassadeur du Burkina Faso, Emile Ilboudo, a indiqué à l'AFP que les dégâts sont "très minimes", ajoutant que des manifestants criaient des slogans hostiles au Burkina. Les autorités ivoiriennes ont coupé les liaisons téléphoniques avec le Burkina Faso, a-t-on appris mercredi à Abidjan de source informée.

Ouagadougou a "pris acte" de cette décision, a indiqué le directeur de la communication de la présidence burkinabè, Saïdou Ouédraogo, qui a une nouvelle fois nié l'implication de son pays dans la crise qui secoue la Côte d'Ivoire.

"Quand il y a problème en Côte d'Ivoire, on accuse le Burkina Faso mais ils n'ont jamais produit la moindre preuve", a-t-il affirmé. M. Ouédraogo a indiqué que le Burkina Faso n'était "pas hostile" à l'initiative d'un sommet dans le cadre de la Communauté économique des Etats d'Afrique de l'Ouest (CEDEAO).

Ce sommet sur la situation en Côte d'Ivoire, qui devait se réunir jeudi à Marrakech (sud du Maroc), a été différé au profit d'un sommet de la CEDEAO qui est prévu à Dakar la semaine prochaine vers le 4 octobre. Depuis le 19 septembre, les troubles ont fait plusieurs centaines de morts, dont le ministre de l'Intérieur Emile Boga Doudou et le général Gueï, patron de la junte militaire au pouvoir de décembre 1999 à octobre 2000.


Les soldats français évacuent des ressortissants de l'école de Bouaké, les militaires américains arrivent en Côte d'Ivoire

YAMOUSSOUCRO, Côte d'Ivoire (AP), 25 septembre 2002, 18h47 - Une centaine de soldats français ont entamé mercredi l'évacuation volontaire de ressortissants étrangers de l'école internationale des missionnaires de Bouaké, la deuxième ville de Côte d'Ivoire, que les forces loyalistes tentent de reprendre aux mutins, six jours après la tentative de coup d'Etat qui a secoué le pays.

Les militaires français vont être rejoints par des soldats américains. Deux avions C-130 de transport de troupes de l'armée américaine ont atterri mercredi à Yamoussoukro en provenance du Ghana voisin. L'armée française a installé en début de semaine une base dans la capitale ivoirienne d'où elle surveille la situation à Bouaké, à une soixantaine de kilomètres plus au nord.

Le détachement américain, composé de moins de 200 hommes selon des sources au Pentagone, vient protéger les ressortissants de Bouaké, dans le centre du pays.

Quelques heures avant son arrivée, une centaine de soldats français avaient pris position autour de l'Académie internationale chrétienne de Bouaké pour sécuriser ce pensionnat qui accueille les enfants des missionnaires. Situé à la périphérie est de Bouaké, l'établissement qui abrite 200 ressortissants étrangers, parmi lesquels une centaine de jeunes Américains, s'était retrouvé pris entre des tirs croisés.

Dans la journée, les soldats français ont rassemblé enfants et enseignants pour organiser leur évacuation volontaire. Un officier français a écarté tout risque que le convoi lourdement armé soit pris pour cible ou attaqué par les rebelles.

Lundi soir notamment, des rebelles avaient réussi à franchir l'enceinte de l'établissement et tiré des salves dans l'école. Aucun ressortissant étranger n'avait toutefois été visé par les tirs et personne n'avait été blessé. Des tirs ont de nouveau éclaté mercredi à l'aube, selon Neil Gilliland, un responsable des missions étrangères baptistes du libre arbitre, basées à Nashville (Tennessee). "Personne n'a tiré sur eux, mais il y avait des tirs de tout côté.".

L'état-major à Paris précisait que l'armée française se tenait prête à sécuriser d'autres quartiers, si besoin. D'autres militaires sont partis mercredi de la base de Yamoussoukro pour rejoindre les soldats postés depuis mardi dans le secteur de Bouaké.

Depuis dimanche, les tirs retentissent par intermittence à Bouaké. Bien que l'armée ivoirienne ait annoncé la veille que des unités loyalistes étaient entrées dans Bouaké, la ville semblait toujours tenue par les rebelles, qui contrôlent également Korhogo, bastion de l'opposition dans le Nord musulman.

Des résidents de Bouaké, qui compte un demi-million d'habitants, rapportaient mercredi que les mutins patrouillaient dans les rues de la ville. Depuis le week-end, l'eau et l'électricité sont coupés, les magasins presque tous fermés et les prix du carburant et des aliments se sont envolés. Ils étaient peu nombreux à oser sortir dehors, braver les barricades installées par les rebelles.

"Tout le monde reste chez soi. Nous commençons à manquer de tout", expliquait par téléphone une Ivoirienne terrifiée, qui se terrait chez elle. "Nous avons peur."

Les mutins avaient été repoussés jeudi dernier d'Abidjan, la capitale économique du pays, après quelque 12 heures de combat, ainsi que d'autres villes touchées par le soulèvement qui semble avoir été mené notamment par d'anciens soldats démobilisés.

Au moins 270 personnes ont été tuées lors des premiers jours de combat, parmi lesquelles l'ancien chef de la junte militaire, le général Robert Gueï, accusé par les autorités d'être l'instigateur de la tentative de coup d'Etat. L'opposant Alassane Ouattara s'est de son côté réfugié à l'ambassade de France à Abidjan et accuse le pouvoir en place de profiter de l'occasion pour liquider les membres de son parti.

Mercredi, quelque 200 manifestants ont jeté des pierres sur l'ambassade de France en exigeant qu'elle livre Ouattara, avant de marcher sur l'ambassade du Burkina Faso, mis en cause indirectement par les autorités, et d'escalader l'enceinte pour déchirer le drapeau de ce pays voisin.


Les soldats français sécurisent l'école missionnaire de Bouaké, les Américains arrivent sur place

YAMOUSSOUCRO, Côte d'Ivoire (AP), 25 septembre 2002, 18h01 - Une centaine de soldats français sont intervenus mercredi pour sécuriser l'école internationale des missionnaires de Bouaké, la deuxième ville de Côte d'Ivoire, que les forces loyalistes tentent de reprendre aux mutins, six jours après la tentative de coup d'Etat qui a secoué le pays.

Les militaires français vont être rejoints par des soldats américains. Deux avions C-130 de transport de troupes de l'armée américaine ont atterri mercredi à Yamoussoukro en provenance du Ghana voisin. L'armée française a installé en début de semaine une base dans la capitale ivoirienne d'où elle surveille la situation à Bouaké, à une soixantaine de kilomètres plus au nord.

Le détachement américain, composé de moins de 200 hommes selon des sources au Pentagone, vient protéger les ressortissants des Etats-Unis et participer à une éventuelle évacuation à Bouaké, dans le centre du pays.

Quelques heures plus tôt, une centaine de soldats français avaient pris position autour de l'Académie internationale chrétienne de Bouaké pour sécuriser ce pensionnat qui accueille les enfants des missionnaires. Situé à la périphérie est de Bouaké, l'établissement qui abrite 200 ressortissants étrangers, parmi lesquels une centaine de jeunes Américains, s'était retrouvé pris entre des tirs croisés.

Lundi soir notamment, des rebelles avaient réussi à franchir l'enceinte de l'établissement et tiré des salves dans l'école. Aucun ressortissant étranger n'avait toutefois été visé par les tirs et personne n'avait été blessé.

Des tirs ont de nouveau éclaté mercredi à l'aube, selon Neil Gilliland, un responsable des missions étrangères baptistes du libre arbitre, basées à Nashville (Tennessee). "Personne n'a tiré sur eux, mais il y avait des tirs de tout côté."

Les élèves et enseignants "sont parfaitement en sécurité et sont protégés par nos forces", a expliqué le colonel Charles de Kersabiec, commandant des forces françaises, depuis les environs de Bouaké. Les militaires n'ont apparemment pas rencontré de problèmes pour mener à bien cette mission.

L'état-major à Paris précisait que l'armée française se tenait prête à sécuriser d'autres quartiers, si besoin. D'autres militaires sont partis mercredi de la base de Yamoussoukro pour rejoindre les soldats postés depuis mardi dans le secteur de Bouaké. Des officiers dans le convoi ont précisé qu'aucun plan d'évacuation n'était envisagé pour l'heure.

Depuis dimanche, les tirs retentissent par intermittence à Bouaké. Bien que l'armée ivoirienne ait annoncé la veille que des unités loyalistes étaient entrées dans Bouaké, la ville semblait toujours tenue par les rebelles, qui contrôlent également Korhogo, bastion de l'opposition dans le Nord musulman.

Des résidents de Bouaké, qui compte un demi-million d'habitants, rapportaient mercredi que les mutins patrouillaient dans les rues de la ville. Depuis le week-end, l'eau et l'électricité sont coupés, les magasins presque tous fermés et les prix du carburant et des aliments se sont envolés. Ils étaient peu nombreux à oser sortir dehors, braver les barricades installées par les rebelles.

"Tout le monde reste chez soi. Nous commençons à manquer de tout", expliquait par téléphone une Ivoirienne terrifiée, qui se terrait chez elle. "Nous avons peur."

Les mutins avaient été repoussés jeudi dernier d'Abidjan, la capitale économique du pays, après quelque 12 heures de combat, ainsi que d'autres villes touchées par le soulèvement qui semble avoir été mené notamment par d'anciens soldats démobilisés.

Au moins 270 personnes ont été tuées lors des premiers jours de combat, parmi lesquelles l'ancien chef de la junte militaire, le général Robert Gueï, accusé par les autorités d'être l'instigateur de la tentative de coup d'Etat. L'opposant Alassane Ouattara s'est de son côté réfugié à l'ambassade de France à Abidjan et accuse le pouvoir en place de profiter de l'occasion pour liquider les membres de son parti.

Mercredi, quelque 200 manifestants ont jeté des pierres sur l'ambassade de France en exigeant qu'elle livre Ouattara, avant de marcher sur l'ambassade du Burkina Faso, mis en cause indirectement par les autorités, et d'escalader l'enceinte pour déchirer le drapeau de ce pays voisin.


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