Election présidentielle historique au Nigeria, 19 avril 2003


Les Nigérians se mobilisent pour une élection présidentielle historique

LAGOS (AFP), samedi 19 avril 2003, 17h31  - Les Nigérians se pressaient samedi pour élire leur président, dans le calme et sous haute protection policière, alors que l'opposition a brandi la menace d'une réaction violente en cas de fraude lors de ce scrutin capital pour la pérennité de la jeune démocratie.

A la mi-journée, de nombreuses urnes étaient déjà presque pleines.

"L'électorat est plus déterminé que jamais", a expliqué Titilayo Ajanaku, une proche du président Olusegun Obasanjo.

Ces élections, les premières depuis la fin du régime militaire en 1999, sont cruciales pour consolider la démocratie au Nigeria qui n'a jamais connu de transition réussie d'un régime civil à l'autre.

Quelque 61 millions de Nigérians sont appelés samedi à élire leur président mais aussi les gouverneurs des 36 Etats de la fédération nigériane, pays le plus peuplé d'Afrique.

Ces scrutins constituent le deuxième volet des élections générales au Nigeria, qui ont débuté le 12 avril avec les législatives et les sénatoriales.

Vingt candidats sont en lice pour la présidentielle, mais le président sortant Obasanjo, qui est donné favori, a pour principal rival l'ancien général Muhammadu Buhari, candidat du principal parti d'opposition, le Parti de tous les peuples du Nigeria (ANPP).

Dans le nord et l'ouest du pays, les bureaux de vote ont ouvert comme prévu à 08h00 (07h00 GMT) samedi, contrairement à la semaine dernière où pluies torrentielles et arrivée tardive du matériel électoral avaient différé le début du scrutin.

Mais le vote a en revanche été retardé samedi dans le sud-est, région où les élections avaient déjà été fortement perturbées le 12 avril.

Comparé à la semaine dernière, la commission électorale (INEC) a cependant pris des dispositions pour remédier partiellement à l'organisation très chaotique des élections parlementaires.

Des isoloirs, souvent improvisés avec une natte en osier, ont été mis en place pour préserver la confidentialité du vote, notamment à Lagos, la capitale économique. Des tentes ont été montées pour protéger les électeurs en cas de pluie, et le personnel électoral était facilement identifiable avec de grands badges INEC autour du cou.

Ces élections se déroulent sous haute tension, Muhammadu Buhari ayant dénoncé une "fraude massive" lors des élections parlementaires et menacé d'une "action populaire" en cas de bourrage des urnes lors de la présidentielle.

Mais samedi à la mi-journée, aucun incident grave n'avait été rapporté, alors que des milliers de policiers et militaires étaient déployés dans le pays.

A Kano, ville du nord très instable, où l'ANPP de Buhari a remporté la majorité face au Parti démocratique du peuple (PDP), la formation d'Obasanjo, lors des législatives, des policiers armés de matraques toutes neuves montaient la garde devant les bureaux de vote, tandis que les militaires veillaient au respect de l'interdiction de circuler.

Dans l'Etat d'Enugu (sud-est), où au moins trois personnes ont été tuées le 12 avril, policiers et militaires ont escorté le matériel électoral. Mais des bureaux de vote n'ont ouvert qu'en milieu de matinée, alimentant les soupçons de fraude.

"Nous pouvons facilement imaginer ce qui est en train de se passer", a estimé Agaghaku Simon, un plombier de 47 ans. "Des gens veulent truquer (les élections), comme ils l'ont fait la semaine dernière", a-t-il ajouté.

Le président Obasanjo, qui a voté samedi matin dans sa ville natale d'Abeokuta (sud-ouest), a déclaré que "les Nigérians devaient apprendre à être magnanimes dans la victoire et courtois dans la défaite".

"Nous ne ferons pas moins bien que la dernière fois", a-t-il ajouté, alors que son parti a conservé la majorité absolue au parlement.

Les bureaux de vote doivent fermer samedi à 15h00 (14h00 GMT).

Pour être élu dès le premier tour, le prochain locataire d'Aso Rock, le palais présidentiel, doit obtenir la majorité sur l'ensemble du territoire et au moins 25% des suffrages exprimés dans les deux-tiers des Etats.

En cas de second tour, les Nigérians retourneront aux urnes le 26 avril pour la présidentielle, et le 29 avril pour les élections des gouverneurs.
 


Nigéria: le parti d'Obasanjo en tête au parlement

ABUJA (AFP), lundi 14 avril 2003, 21h14 - Le parti du président nigérian Olusegun Obasanjo arrivait largement en tête des élections parlementaires, selon des résultats partiels annoncés lundi en fin d'après-midi, à cinq jours de la présidentielle où le chef de l'Etat brigue un second mandat.

Le Nigeria, géant africain en termes économique et démographique, était appelé aur urnes samedi pour élire députés et sénateurs, et choisira samedi prochain son président. Ces élections générales sont historiques pour le Nigeria car cette ancienne colonie britannique n'a jamais connu de transition véritablement réussie d'un pouvoir civil à un autre, depuis son indépendance en 1960.

Le président Obasanjo a salué la "maturité politique" des Nigérians, estimant que le trucage massif des urnes observé lors des précédents scrutins avait été "maté" et que les violences avaient été "drastiquement réduites". Le déroulement de ces élections prouve que les Nigérians ont "embrassé la démocratie", a-t-il lancé dans un discours à la nation.

L'Union africaine s'est aussi réjouie, estimant que ce scrutin, considéré comme essentiel "pour l'image de l'Afrique", avait été assez "bon". Selon des résultats partiels officiels annoncés lundi en début de soirée et portant sur environ la moitié des sièges au parlement, le Parti démocratique populaire (PDP) d'Olusegun Obasanjo obtient environ 51% des suffrages exprimés.

Dans le parlement sortant, le PDP détenait la majorité absolue des sièges. Selon les résultats partiels donnés par la Commission nationale électorale indépendante (INEC), le PDP pourrait conserver le contrôle des deux chambres.

Sur 212 sièges de députés attribués (sur les 360 que compte la Chambre des représentants), le PDP en décroche 119. Et sur les 56 sièges de sénateurs attribués (sur les 109 que compte la chambre haute), le PDP en obtient 33.

Le deuxième parti (opposition), le Parti de tous les peuples du Nigeria (ANPP), conserve sa place, selon ces résultats, et l'Alliance démocratique (AD) celle de troisième parti nigérian.

La participation de 27 nouvelles formations lors du scrutin parlementaire de samedi ne semble donc pas avoir bouleversé la donne politique au Nigeria.

En termes de chiffres, ces premiers résultats confirment la domination du PDP.

Mais en terme de répartition régionale de l'électorat, ils constituent de véritables "surprises", note la presse nigériane. Le parti du président "rafle" en effet le sud-ouest, traditionnellement acquis à l'AD, tandis qu'il perd du terrain dans le nord. "Les résultats redessinent la carte électorale du Nigeria", estime un ancien professeur de science politique, Bolaji Akinyemi.

Ainsi, le PDP perd le contrôle de son fief de Kano (nord), au profit de l'ANPP. Pour Abubakar Sadiq, un analyste, ces premiers résultats reflètent simplement le fait que les électeurs ont sanctionné les sortants pour leur inefficacité. Ils montrent en tout cas une bipolarisation du paysage politique nigérian, le parti d'Olusegun Obasanjo s'imposant dans le sud-ouest et l'ANPP gagnant du terrain dans le nord.

Si ces résultats sont confirmés, la présidentielle pourrait se résumer à un match nord-sud. Samedi prochain, Olusegun Obasanjo, un chrétien du sud-ouest du pays, a en effet pour principal rival Muhammadu Buhari, candidat de l'ANPP et musulman du nord.

Ces élections générales, les premières organisées par des civils en vingt ans au Nigeria, constituent un test crucial pour la pérennité de la démocratie dans ce pays. En étant élu président en 1999, Olusegun Obasanjo avait mis fin à plus de quinze ans de régime militaire.

Le scrutin a été perturbé par une organisation chaotique: absence de confidentialité, manque de bulletins dans certains bureaux ou encore ouverture tardive de centres. L'UE a ainsi dénoncé de "graves irrégularités", qui ne remettent toutefois pas en cause, selon elle, les résultats des élections.

 

Olusegun Obasanjo (à gauche), Muhammadu Buhari (à droite sur l'afriche)


Elections dans un climat tendu au Nigeria

LAGOS, Nigeria 20 avril 2003 (AP) - Le président nigérian Olusegun Obasanjo part favori pour un deuxième mandat à la tête du pays, à l'occasion d'élections présidentielle et régionales samedi qui se sont déroulées dans un climat tendu. Ce scrutin représente un test crucial pour cette jeune démocratie, en place depuis 1999, après 15 ans de dictature militaire.

Des soldats et policiers ont été déployés dans tout le pays pour prévenir d'éventuelles violences, politiques, ethniques ou religieuses, particulièrement dans le delta du Niger, riche en pétrole. Avec 130 millions d'habitants, le Nigeria est le pays le plus peuplé d'Afrique.

Le vote s'est déroulé dans le calme dans la plupart des régions. Mais dans le delta du Niger, où beaucoup boycottaient le scrutin, six personnes ont été tuées et cinq blessées à Okoroba, quand des soldats ont ouvert le feu sur des jeunes qui refusaient de quitter un bureau de vote, a rapporté Derrick Marco, chef des observateurs venus de l'Institut de la démocratie d'Afrique du Sud. Le mois dernier, 100 personnes avaient trouvé la mort dans des violences politiques et ethniques dans cette région.

Une semaine après avoir donné la victoire au parti du président aux deux chambres du Parlement, 61 millions d'électeurs étaient appelés à désigner leur chef d'Etat et 36 gouverneurs des Etats fédéraux.

Les bureaux de vote, ouverts à 8h, ont à peu près tous fermé à 15h (14h GMT), mais certains ont dû rester ouverts en raison de problèmes d'organisation ou de fortes pluies. Plusieurs dirigeants de l'opposition, dont Muhammadu Buhari, principal rival du président sortant, ont prévenu que leurs partisans risquaient de devenir violents en cas de fraude.

M. Buhari, un militaire musulman de l'ethnie haoussa-fulani du nord du pays, avait renversé le dirigeant civil Shehu Shagari par un coup d'Etat en 1993 après des élections largement entachées d'irrégularités. Des fraudes ont aussi été constatées aux législatives de la semaine dernière.

Un boycott du scrutin a ainsi de nouveau été organisé dans la région du delta par des membres de l'ethnie ijaw, ces derniers accusant la loi électorale de favoriser leurs rivaux de l'ethnie itsekiri. L'Associated Press a pu constater peu de bureaux ouverts dans le terminal pétrolier de Warri et aucun à Ogbe-Ijoh. En dépit de ce boycott, la commission électorale a parlé d'un taux de participation nationale de 98%, chiffre jugé suspect par les observateurs.

Parmi les 20 candidats en lice pour la présidence, Olusegun Obasanjo est favori, mais cet ancien militaire chrétien yoruba du sud ne déclenche plus le même enthousiasme qu'en 1999.

Ses réformes timorées pour la liberté de parole et de la presse, les télécommunications et l'énergie sont occultées par l'échec de la lutte contre la corruption généralisée et la pauvreté, ses deux principaux chevaux de bataille électorale. Le Nigeria est l'un des pays les plus démunis et les plus corrompus alors qu'il est aussi l'un des premiers exportateurs de pétrole du monde (2,15 millions de barils/jour).

La situation a ravivé les tensions et une centaine de personnes sont mortes dans des affrontements depuis mars. Plus de 10.000 Nigérians ont été tués depuis 1999, dont des centaines de civils massacrés par l'armée.

Le Nigeria n'a jamais réussi de transition démocratique d'une administration civile à une autre. Les élections de 1999 étaient supervisées par l'armée et les précédents scrutins civils avaient été interrompus par des putschs.


Nigeria: des élections entâchées par la mort de six partisans de l'opposition

LAGOS (AFP), samedi 19 avril 2003, 22h15 - Les Nigérians se sont mobilisés samedi pour élire leurs président et gouverneurs, lors d'un scrutin crucial pour consolider la démocratie qui a été entâché par la mort de six partisans de l'opposition.

Des hommes en uniforme, qui escortaient des membres du parti du président Olusegun Obasanjo, ont ouvert le feu sur des militants de l'opposition à Oporoma, un village situé dans l'Etat de Bayelsa (sud-est), selon des observateurs sud-africains. Six partisans de l'opposition ont été tués et cinq autres blessés.

Des milliers de policiers et militaires avaient été déployés samedi dans le pays pour éviter les troubles, alors que les tensions politiques s'étaient accrues ces derniers jours, l'opposition accusant le Parti démocratique populaire (PDP) d'Obasanjo de fraudes électorales lors des élections parlementaires du 12 avril.

Le scrutin de samedi a été très perturbé dans la région troublée du sud-est, comme pour les législatives et sénatoriales. Des actes d'intimidation et des tentatives de fraude ont caractérisé le scrutin dans une bonne partie de cette région, selon des observateurs.

Des milliers de policiers et militaires avaient été déployés samedi dans le pays pour éviter les troubles, alors que les tensions politiques s'étaient accrues ces derniers jours, l'opposition accusant le Parti démocratique populaire (PDP) d'Obasanjo de fraudes électorales lors des élections parlementaires du 12 avril.

Le scrutin de samedi a été très perturbé dans la région troublée du sud-est, comme pour les législatives et sénatoriales. Des actes d'intimidation et des tentatives de fraude ont caractérisé le scrutin dans une bonne partie de cette région, selon des observateurs.

Mais dans le reste du pays, des électeurs, enthousiastes et "fiers d'exercer leur droit civique", se sont pressés dans les bureaux de vote attendant parfois plusieurs heures avant de pouvoir voter.

"L'électorat est plus déterminé que jamais", a expliqué Titilayo Ajanaku, une proche du président Olusegun Obasanjo.

Ces élections, les premières organisées depuis la fin du régime militaire en 1999, sont essentielles pour la pérennité de la fragile démocratie nigériane. Le Nigeria, pays le plus peuplé d'Afrique, n'a en effet jamais connu de transition réussie d'un régime civil à un autre depuis son indépendance en 1960.

Obasanjo se présentait pour un second mandat consécutif, face à 19 candidats. Il était donné favori face à son principal rival, l'ex-général Muhammadu Buhari.

La Commission nationale électorale indépendante (INEC) s'est réjouie du taux de participation, "assez élevé".

"Les agents électoraux à qui j'ai parlé ont salué la transparence du processus électoral", a déclaré le président de l'INEC, Abel Guobadia.

Comme la semaine dernière, les bureaux de vote ont ouvert tardivement ou pas du tout dans plusieurs villes du sud-est, comme Enugu, Port-Harcourt et Warri, alimentant les soupçons de fraude.

"Nous pouvons facilement imaginer ce qui est en train de se passer", a estimé Agaghaku Simon, un plombier de 47 ans. "Des gens veulent truquer (les élections), comme ils l'ont fait la semaine dernière", a-t-il ajouté.

Des membres du PDP ont volé des urnes à Enugu, selon l'Eglise catholique nigériane.

Dans le sud-est, des électeurs n'ont pas voté en raison de "réelles intimidations", selon un observateur international, qui a aussi mentionné des cas de bourrages d'urnes dans la région de Port-Harcourt (Rivers), par les responsables du PDP.

La semaine dernière, le PDP avait remporté 92% des suffrages à Rivers, avec un taux de participation très élevé, alors que des observateurs ont affirmé que plusieurs bureaux n'avaient jamais été ouverts.

Dans le sud-ouest, des pluies torrentielles accompagnées de vents violents se sont abattues samedi en début d'après-midi notamment sur Lagos, Abeokuta et Ibadan, perturbant le scrutin.

La police nigériane a par ailleurs arrêté trois personnes, accusées de truquer les urnes, samedi dans l'Etat d'Oyo (sud-ouest).

L'opposition avait menacé d'une "action populaire" si la présidentielle était entâchée de fraude, comme ce fut le cas, selon elle, lors des élections du 12 avril.

Les observateurs craignaient encore un accroissement des tensions au moment du décompte des bulletins, propice aux fraudes, selon eux. "C'est vraiment le point clé", a estimé Festus Okoye, qui dirige le groupe des observateurs de la transition.

Les élections présidentielle et des gouverneurs constituent le deuxième volet des élections générales. Le 12 avril, les Nigérians avaient élu députés et sénateurs. Le PDP a conservé la majorité absolue au parlement.

Les résultats des élections de samedi ne sont pas attendus avant le début de la semaine.

Pour être élu dès le premier tour, le futur président doit obtenir la majorité sur l'ensemble du territoire et au moins 25% des suffrages exprimés dans les deux-tiers des Etats.

En cas de second tour, les Nigérians retourneront aux urnes le 26 avril pour la présidentielle.

Capitale: Abuja (Capitale économique : Lagos)
Population: 130 millions (250 ethnies, les principales étant les Yorubas, les Haoussa-Fulani et les Ibos).
Superficie: 924.000 km2. Le pays est bordé par l'Atlantique, le Bénin, le Cameroun, le Tchad et le Niger
Chef d'Etat: Olusegun Obasanjo
Langue officielle: anglais
Religion: 50% de musulmans, 40% de chrétiens et 10% d'animistes et divers
PNB: 290 dollars par habitant en 2002

Elections au Nigéria: les premiers résultats montrent une course serrée entre le président sortant et un ancien général

LAGOS, Nigeria (AP), 20 avril 2003 15:11 - D'après les premiers résultats de l'élection présidentielle annoncés dimanche, le président sortant Olusegun Obasanjo est devancé par son rival l'ancien général Muhammadu Buhari, a déclaré la commission électorale nationale.

M. Obasanjo, élu démocratiquement en 1999 après 15 années de dictature militaire, et opposé à 19 autres candidats. D'obédience chrétienne, il est massivement soutenu par le sud-ouest du pays, tandis que M. Buhari, musulman, est plébiscité par le Nord.

D'après les premiers résultats partiels pour quatre états et la capitale, M. Buhari bénéficie de 54% des suffrages et M. Obasanjo de 41,8%, a précisé le président de la commission électorale Abel Guobadia.

Un autre responsable de la supervision du scrutin a insisté sur le fait que la situation «change toutes les cinq minutes».

Selon les résultats partiels, M. Buhari remportait 447.222 voix, soit 83% des suffrages, dans 13 des 27 circonscriptions que compte l'état de Jigawa (nord). Dans cette même région, majoritairement musulmane, M. Obasanjo ne bénéficiait que de 82.021 voix, soit 15,4% des suffrages.

M. Buhari, un militaire musulman de l'ethnie haoussa-fulani du nord du pays, avait renversé le dirigeant civil Shehu Shagari par un coup d'Etat en 1993 après des élections largement entachées d'irrégularités.

Samedi, comme plusieurs autres dirigeants de l'opposition, ils avait prévenu que ses partisans risquaient de devenir violents en cas de fraude.

Dans la capitale fédérale, Abuja, le président sortant était en tête avec 130.243 voix contre 99.220 à son rival.

Le vote s'est déroulé dans un calme relatif dans la plupart des régions. Mais dans le delta du Niger, où beaucoup boycottaient le scrutin, six personnes ont été tuées et cinq blessées à Okoroba, quand des soldats ont ouvert le feu sur des jeunes qui refusaient de quitter un bureau de vote, a rapporté Derrick Marco, chef des observateurs venus de l'Institut de la démocratie d'Afrique du Sud.

Le mois dernier, 100 personnes avaient trouvé la mort dans des violences politiques et ethniques dans cette région.

Dans le port de Warri, police et soldats montés à bord de véhicules blindés et de camionnettes ont tiré des salves d'arme automatique pour disperser des groupes de plusieurs milliers de jeunes qui célébraient la supposée victoire de leur candidat au poste de gouverneur de l'état du Delta, Great Ogburu.

Une semaine après avoir donné la victoire au parti du président aux deux chambres du Parlement, 61 millions d'électeurs étaient appelés à désigner leur chef d'Etat et 36 gouverneurs des Etats fédéraux.


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