Les Etats-Unis commencent à rapatrier leurs forces navales des environs de
l'Irak, avec le départ envisagé de plusieurs porte-avions, alors que le
président George W. Bush proclamait samedi la fin du "cauchemar du règne de
Saddam Hussein".Le porte-avions américain Abraham Lincoln a quitté le Golfe avec son groupe naval et un autre, le Kitty Hawk, pourrait suivre dans le cadre d'un retrait progressif des navires américains des environs de l'Irak, a indiqué à la presse le vice-amiral Tim Keating, commandant des forces navales de la coalition.
Comme pour la guerre du Golfe de 1991, cinq porte-avions et leurs navires d'escorte ont mené la guerre contre l'Irak - trois dans le Golfe et deux en Méditerranée orientale -, lançant plus de 800 missiles de croisière Tomahawk et effectuant quelque 7.000 sorties d'avions, a déclaré l'amiral Keating depuis Bahrein.
"Le Kitty Hawk pourrait partir" bientôt du Golfe, tout comme le Constellation, alors que le Theodore Roosevelt, qui est en Méditerranée depuis septembre, devrait rentrer également à sa base dès que le général Tommy Franks, patron du Commandement central en donnera l'ordre, a-t-il précisé.
Cependant, un autre porte-avions, le Nimitz, vient d'arriver en mer d'Oman (mer d'Arabie) pour relever le Lincoln, selon l'amiral Keating.
"Les cibles aériennes sont en réduction", a-t-il dit, et se concentrent en appui-feu pour les forces spéciales et des Marines dans les secteurs de Mossoul et Tikrit, dans le nord du pays.
"Comme la campagne aérienne en arrive à sa phase finale, il est très probable que nous allons pouvoir retirer des forces navales, aériennes, des Marines et de l'armée de Terre, du théâtre des opérations", a-t-il déclaré.
Pour stabiliser le pays, et réduire les poches de résistance, le Pentagone devrait garder ou accroître le niveau des forces d'infanterie américaines en Irak.
Les troupes de la 4e division d'infanterie américaine, l'unité la plus moderne car entièrement informatisée de l'armée de Terre, commencent finalement à arriver dans le sud de l'Irak depuis le Koweït, a indiqué samedi un porte-parole du Pentagone, le lieutenant-colonel David Lapan.
A l'origine, les forces de la 4e DI, estimées à quelque 30.000 hommes avec des unités annexes, devaient être envoyées en Turquie pour participer à l'ouverture d'un front nord en Irak avec leurs blindés, mais Ankara avait refusé leur déploiement sur le sol turc.