LIBREVILLE, 22 avril 2003 (AFP) - 18h12 - Les Africains doivent assurer eux-mêmes "la sécurisation du continent", a affirmé mardi à Libreville le ministre gabonais de la Défense, Ali Bongo, lors d'un déjeuner en l'honneur des 120 militaires gabonais rentrés jeudi de Centrafrique.
"Il faut que nous autres, Africains, participions nous-mêmes à la sécurisation du continent. Personne ne viendra le faire à notre place. Nous devons le faire", a déclaré M. Bongo en présence de son père, le président Omar Bongo.
"Pour cela, il faut une formation adéquate, il faut des moyens adéquats. Les événements de mars dernier (NDLR: le coup d'Etat du 15 mars à Bangui) ont démontré que des efforts restent à faire", a estimé le ministre gabonais, rendant un vibrant hommage à ses troupes qui participaient depuis décembre à la force de paix de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale (Cémac).
Ces hommes se sont comportés "vaillamment, dignement et avec bravoure" durant le coup d'Etat, a-t-il dit, face à "un ennemi qui se présentait en nombre supérieur". La rébellion du général François Bozizé a renversé le 15 mars le régime démocratiquement élu du président Ange-Félix Patassé, dont la force de la Cémac était chargée d'assurer la protection.
M. Bongo a également salué le rôle de la France, qui finance entièrement la force de paix de la Cémac en Centrafrique. Cette assistance française démontre "tout l'intérêt que la France porte pour les questions africaines", a-t-il dit.
Outre le président Bongo, les plus hautes autorités de l'Etat et le corps diplomatique participaient à ce déjeuner en présence de soldats gabonais, en treillis et rangers, brassard Cémac au bras.
Ces 120 soldats ont été remplacés à Bangui par un nouveau contingent de 105 militaires gabonais.
Malgré le changement de régime consécutif au coup d'Etat, la Cémac (Gabon, Congo, Tchad, Cameroun, Centrafrique, Guinée équatoriale) a décidé le 21 mars de maintenir sa force en Centrafrique, de la doter d'un nouveau mandat et de renforcer ses effectifs.